7 bonnes raisons d’aller à Lanzarote

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Lumineuse et sauvage, spectaculaire et discrète, aride et incroyablement préservée, la plus orientale des Canaries a été magnifiée par un architecte amoureux. Voyage au centre d’une terre de feu.

Epargnée par le vent et l’humidité, l’île volcanique a su faire feu de tous les éléments pour s’ériger une identité unique. L’architecte César Manrique en parlait comme d’une  » oeuvre d’art sans cadre et sans limite ». Sa beauté sauvage et lunaire a inspiré Pedro Almodovar et Michel Houellebecq.

Posée tout à l’est de l’archipel des Canaries, sous le soleil exactement, Lanzarote dévoile ses contours brûlés et son climat de rêve à l’ombre des figuiers de Barbarie et des falaises sur sable blanc. Ici, les villages tranquilles arrêtent le vent saharien, les scories volcaniques balafrent l’azur et les grottes plongent dans l’océan. Pas de doute, vous êtes sur la perle noire de l’Atlantique, à seulement 140 km des côtes africaines… Voici 7 manières de succomber à son aura.

1. Suivre César Manrique

Architecte et peintre originaire de Lanzarote, César Manrique (1919-1922), proche de l’expressionnisme abstrait, est resté dans l’histoire comme le bienfaiteur de l’île. Dès 1966, revenu de New York et de ses rêves de grandeur internationale, cet ami de Warhol embrasse son île dans un projet d’art total. Aidé de bons appuis politiques, il l’arrache alors à son statut de parent pauvre de l’archipel, et se bat pour en rehausser les beautés. A Tahiche, on visite sa maison devenue fondation et musée (belle collection d’art contemporain de l’artiste, dont certains dessins de Picasso). Une demeure incroyable, toute de blancheur et de transparence, plantée sur un champ de lave sombre à perte de vue et sur cinq bulles volcaniques naturelles, véritable dédale de galeries, de points d’eau turquoise, de baies vitrées et de salons souterrains reliés par des cavités secrètes.

2. S’enfoncer dans les terres

D’une superficie de de 845 km2, l’une des plus petites îles des Canaries se déplie le long de routes posées ici et là, au grès des 300 cônes volcaniques qui la ponctuent. Tournez le dos aux stations balnéaires du sud-ouest de l’île, faites de grisaille touristique et de peu d’intérêt, brûlez votre GPS (absolument inutile) et roulez toutes fenêtres ouvertes vers l’intérieur des terres. Paradis des cyclistes (c’est la plus plate des Canaries) et des randonneurs, l’île réserve bien des surprises entre deux lacets inoffensifs : lacs d’un vert émeraude évoquant l’Islande, vastes étendues à la lumière changeante proprement cinématographique, évoquant tour à tour un désert marocain ou le Far West américain…

3. Mordre dans les papas arrugadas

Dans les restaurants locaux, pas besoin de s’arracher les cheveux sur l’empreinte écologique de notre passage : Lanzarote a depuis toujours valorisé une cuisine généreuse, faite de produits frais, du cru et le plus souvent bio. Chaque bourg y possède son marché matinal, qui propose des assortiments de poissons frais pêchés à la ligne sur la côte, du poulet, du fromage et de la viande de chèvre. La spécialité locale ? Les « papas arrugadas », pommes de terre nouvelles toutes rondes, de petite taille, fondantes à souhait et ridées par le sel marin dans lequel on les baigne. Recouvertes de sauce mojo verte ou rouge, elles sont l’équivalent du fish and chips anglais : une véritable institution.

4. Alunir au Parc National de Timanfaya

Situé à l’ouest de l’île, le Parc National de Timanfaya vaut à lui seul le billet pour Lanzarote. Issu de l’immense éruption qui a façonné les nouveaux contours de l’île de 1730 à 1736, le site s’impose sur quelque 50 km2 dans le silence et la consternation. Entre murs disloqués et formations rocheuses griffues, cratères et gouffres, amoncellements anarchiques et spirales solidifiées, on progresse dans un panorama lunaire, étrangement apaisant et surnaturel. Une mer de désolation à forte empreinte dramatique, toute en variations d’ocre, de rouge et de noir, sur laquelle la flore et la faune peinent à reprendre leurs droits. Seule concession à sa découverte : vu l’écosystème fragile, c’est derrière les vitres de bus spécialement affrétés que l’impressionnante Ruta de los Volcanes s’explore. Mais on peut aussi s’y risquer -en partie seulement- à dos de chameaux.

5. S’enivrer local

Véritable curiosité de l’île, la Geria se dévoile au long de la superbe LZ 30, officielle route du vin de Lanzarote. Plantée de vignobles et rythmée de bodegas où se tiennent ventes et dégustations, la vallée offre des panoramas étonnants. De loin, une suite curieuse et quasi mathématique d’alvéoles; de près, des petits murets de pierres en demi-cercles abritant des vents sahariens, les pieds de vigne recouverts de lapili (cendre volcanique). Les restaurants y proposent une carte assez fabuleuse de vins locaux. Les crus de Lanzarote sont les plus réputés des Canaries. Une vigne résiliente et unique au monde, qui a su tirer parti des rudesses de son milieu…

6. Courir les plages

Etendues de sable blanc des stations les plus courues de l’île, criques sauvages en bordure de mer écumante, champs de sable noir ou dunes ondoyantes, les 85 plages de Lanzarote sont bien à l’image des paradoxes de l’île : on y tergiverse entre âpreté du cadre et douceur de vivre. A Papagayo Beach, on hume un peu de l’ambiance hippie qui régnait dans les années 70. A Caleta de Famara, petite station coup de coeur et destination de week-end pour les habitants de la capitale Arrecife, on regarde les surfeurs attaquer les vagues puissantes. De Orzola, un bateau un peu chahuté vous emmène goûter aux sublimes étendues de la très Cubaine Isla Graciosa, minuscule atoll sorti de mer, mesuré du nord au sud par cinq sommets volcaniques pris au piège entre ciel et eau.

7. Se fondre dans le décor

Paysages originels, urbanisation sous cloche, vastes pans de garrigue vierges de toute civilisation : Lanzarote est exceptionnellement brute et préservée. César Manrique y est pour beaucoup : de son vivant, il fit interdire les panneaux publicitaires au bord des routes et les complexes hôteliers de plus de quatre étages, s’attela à enfouir les câbles électriques et téléphoniques, et imposa une forme cubique traditionnelle aux maisons contemporaines -murs blancs et châssis verts. « Nous n’avons pas atteint l’utopie, mais nous tentons de nous en approcher », s’enorgueillissait-il. Dotée d’un important parc éolien, constamment soucieuse de son intégrité, Lanzarote a été désignée comme un des six modèles universels de développement durable par l’Organisation Mondiale du Tourisme et, surtout, classée  » Réserve de la Biosphère  » par l’Unesco. Ne pas courir y happer un bol d’air, c’est forcément se tromper…

Y ALLER

Vols Ryanair Charleroi-Arrecife. www.ryanair.com

Vols Jetair Bruxelles-Arrecife www.jetairfly.com

SE LOGER

Caserio de Mozaga

Maison canarienne rurale typique du XVIIIe siècle et déclarée au Patrimoine historique de Lanzarote, la demeure s’étend sur 10 000 m2, entourée d’un jardin de sable noir et de pierres volcaniques. Mobilier traditionnel et tableaux de famille y côtoient un confort moderne. www.caseriodemozaga.com

Finca de Arrieta

Installée sur un ancienne ferme entre océan et montagnes noires, la Finca de Arrieta est l’emblème du Lanzarote durable, qui propose des séjours glamping 5 étoiles : logés dans une authentique yourte mongole tendue de soies brodées et marchant à l’énergie solaire, vous y profiterez de produits locaux et bio. Pour une retraite écolo. www.lanzaroteretreats.com

Niumba

L’autre solution consiste à louer un appartement. Sur ce site connu des Espagnols, on trouve des occasions pour tous les budgets. www.niumba.com

SE RESTAURER

El Diablo

Perché en plein coeur du Parc National de Timanfaya, le restaurant El Diablo se mérite. Pensée et dessinée par César Manrique, sa grande salle ouvre à perte de vue sur les couleurs changeantes des Montanas del Fuego. Ici, on cuit les sardines sur un gigantesque grill naturel, sans autre combustible que la force du volcan. Tél. : 00 34 928 84 00 56.

Lagomar

Véritable attraction de Nazaret, bourg minuscule oublié sur la route entre Tahiche et Teguise, le restaurant Lagomar vaut le coup d’oeil. Ancienne maison de l’acteur Omar Sharif (qui l’aurait perdue au bridge), la propriété, littéralement arrachée aux falaises, est l’une des plus spectaculaires de l’île, toute en galeries rocheuses, cheminées fantasques, jardins-terrasses et miradors. Centre culturel, restaurant, cave discothèque et piscine. www.lag-o-mar.com

Le MIAC

Construite au XVIIIe siècle pour lutter contre les pirates, la forteresse militaire du Castillo de San Jose accueille depuis 1976 le Musée International d’Art Contemporain de Lanzarote. Alliant finesse gastronomique et beauté du décor, son restaurant est l’un des plus chics de l’île, tout en pierres de taille et orienté sur le port. Service en noeud papillon. Tél. : 00 34 928 81 23 21.

El Risco

Coup de coeur pour ce petit restaurant familial de Caleta de Famara, avec vue imprenable sur la mer. Adresse : 30, Calle Montana Blanca.

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