Les festivals et parcours de lumières, nouvelle arme des villes pour attirer les visiteurs instagrammeurs
C’est la nouvelle arme des sites culturels et touristiques pour attirer à l’approche l’hiver: plus festifs que les expos traditionnelles, des parcours lumineux en plein air rassemblent dans les grandes villes des dizaines de milliers de visiteurs à la nuit tombée.
Dans Jungle en voie d’illumination, les visiteurs du Jardin des Plantes à Paris serpentent entre les animaux multicolores, autour d’un immense palétuvier lumineux.Avec une centaine de structures, ce parcours (jusqu’au 21 janvier 2024) est l’un des temps forts de l’année pour ce temple des sciences naturelles.
Cette cinquième édition pourrait battre ses records: 260.000 à 300.000 spectateurs en moyenne en deux mois, à comparer aux 900.000 personnes qui fréquentent la Grande galerie de l’évolution, qui surplombe le parc, en neuf mois. »
Au public familial habitué à venir au parc, s’ajoutent des visiteurs de 20 à 30 ans », explique à l’AFP Cyril Roguet, le directeur du Jardin des Plantes. Et selon lui, pas question de sacrifier le fond: le parcours dure une à deux heures, si on prend le temps de lire les explications, jusqu’aux noms scientifiques en latin des animaux.Les scientifiques du Muséum ont imaginé le parcours, en partant des animaux du « Livre de la Jungle », pour montrer la vaste biodiversité de ce milieu, aux quatre coins du globe.
Une expérience artistique
A l’autre bout de Paris, le Parc de la Villette attend 200 à 300.000 visiteurs pour l’expo lumineuse en plein air « L’art dans la Nature », un son et lumière autour de l’héritage de Dali.
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Escargot géant, oeufs et les incontournables horloges prennent vie sous les jeux de lumière qui plongent le visiteur dans le monde onirique de l’artiste espagnol. »C’est un mélange totalement nouveau qui est à la fois une expérience artistique surréaliste et un spectacle très instagrammable », s’enthousiasme Inaki Fernandez, le patron de l’entreprise espagnole LetsGo, qui a créé l’exposition de la Villette et revendique 2 millions de visiteurs en Espagne pour des installations similaires.
Le Jardin d’Acclimatation (ouest de Paris) surenchérit avec « Dragons et Lanternes » (du 15 décembre au 25 février): inspiré du Nouvel An chinois et de son folklore, et fabriqué par des artisans de Shanghaï, le parcours s’étendra sur 30.000 m2, avec 60 grandes structures.Derrière cette frénésie, se trouvent des entreprises spécialisées, qui exportent leurs installations dans toute l’Europe, à l’instar de China Light, venue de la ville chinoise de Zigong (Sichuan, centre), berceau des fêtes des lanternes. »
Avec le déclin de l’industrie du sel dont vivait la ville, les habitants ont peu à peu exporté l’artisanat des lanternes en bambou à travers la Chine, dans les années 1980″, explique à l’AFP Xinwen He, cheffe de projet dans l’entreprise.La génération suivante, avec l’arrivée des ampoules LED, a pu exporter cette mode « au Royaume-Uni, en Allemagne ou en France et en Belgique », où elle a fait fureur, explique-t-elle.
Tout en « se détachant de la culture chinoise » et en développant le concept de façon « plus artistique ».-
Des selfies et des crêpes
La mode n’a pas échappé à l’entreprise allemande Christmas Garden Deutschland GmbH, habituée à travailler de Londres à Rome et qui a décliné son concept lumineux cet hiver dans 21 lieux, de l’Autriche au Domaine national de Saint-Cloud (sud de Paris).
Au menu de ce « Lumières en Seine », des « points photo romantiques » illuminés, avec Tour Eiffel en fond, ou un show « eau et laser » autour de la grande cascade, décrit à l’AFP Isabel Kruppe, l’une des responsables de l’entreprise. Pour elle, le succès de ces installations tient à « l’expérience globale », son et lumière, avec « nombreuses options de selfie, vin chaud et crêpes ».
Reste que pour une sortie en famille, ces expositions ont un coût élevé, entre 15 et 20 euros par adulte.L’impact carbone est aussi une question, même si les matériaux (métal, toile recyclable) sont souvent présentés comme réutilisables, et si les LED limitent la consommation. Saint-Cloud annonce un « impact par visiteur de 0,5 kwh », soit « 1h26 de streaming HD » chez soi.
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