D’après des enquêtes récentes, une grande partie des voyageurs français et belges tiendraient compte de la gastronomie locale lorsqu’ils choisissent leur destination de vacances.
C’est l’automne, et ce changement de saison est propice aux projets de séjours plus ou moins près de chez soi, d’autant que les dernières tendances montrent que de plus en plus de Belges plébiscitent l’arrière-saison pour partir en vacances.
Le goût des choses simples (et des vrais terroirs)
Mais il semblerait qu’en matière de tendances justement, un fil rouge se dessine: on part autant pour ce qu’on va manger que pour ce qu’on va visiter. D’après des données communiquées par Airbnb et une étude de TGM research, une société de données et d’insights, 62 % des Belges tiennent compte de la gastronomie locale au moment de choisir leur destination. Rien d’étonnant à l’automne, saison bénie des récoltes et des cuisines qui mijotent – mais la tendance s’installe durablement, toute l’année.
Bien sûr, cette tendance ne se limite pas à la Belgique! Une étude récente menée avec l’Ifop révèle que 3 voyageurs français sur 4 se laissent guider par la gastronomie et les spécialités locales dans le choix de leur destination.
Sur la plateforme Airbnb, les expériences culinaires — dégustations, cours, balades de marché — gagnent donc du terrain, notamment en Normandie, Bourgogne-Franche-Comté et Pays de la Loire. Dit autrement: au lieu d’enchaîner les musées, on cale une matinée chez un vigneron, un atelier de cuisine familiale, ou on suit un chef au marché pour apprendre à nommer les produits. Bien sûr, cette tendance reste à vérifier sur la durée, mais la hype des expériences “mains à la pâte” pourrait devenir le nouveau réflexe city-trip, au même titre que la recherche d’un bon resto.
Côté réservations du 1er semestre 2025, Paris, Marseille et Nice restent des valeurs sûres pour les voyageurs belges. Mais les chiffres mis en avant par Airbnb pointent aussi des hausses notables dans des destinations moins attendues pour ne pas dire carrément surprenantes: Châtel (+66,7 %), Roubaix (+63,0 %), Montreuil (+61,2 %), Xonrupt-Longemer (+59,1 %), Dieppe (+55,7 %) (comparatif 2024/2025).
Attention: il s’agit de tendances de réservations globales, pas d’une mesure directe d’intérêt “food”. Elles indiquent néanmoins une curiosité pour des échappées locales – montagne, littoral, première couronne parisienne – où l’on marie assiette, balade et culture.
Les Belges et l’oenotourisme en France
Sans surprise, les régions viticoles françaises aimantent les Belges: Bourgogne, Bordeaux, Alsace, Champagne, Vallée du Rhône. On y trouve un mix efficace pour un séjour court, finalement tout-en-un: paysages, patrimoine, tables où l’on comprend vite ce qu’il y a dans le verre et dans l’assiette.
Airbnb liste ces régions comme autant de micro-itinéraires, à piocher selon les envies (pistes inspirées des expériences observées sur la plateforme):
- Bordeaux: matinée au marché des Capucins, halte dans une fromagerie, dégustation chez un vigneron du Médoc ou de l’Entre-deux-Mers.
- Côte de Beaune en Bourgogne: balade entre Pommard et Meursault, atelier d’initiation aux climats UNESCO, bistro bourguignon pour une cuisine de jus.
- Alsace: tronçon de la Route des Vins, winstub de village, découverte d’un gewurztraminer sec avec flammekueche et munster affiné.
- Champagne: crayères à Reims ou Épernay, assemblage expliqué en cave, bouchée pâtissière chez un artisan.
- Vallée du Rhône: Syrah et viognier au nord, grenache au sud, fromage de chèvre local, tables bistronomes, vignobles en terrasses…
Back to (french) Basics
Cassoulet, choucroute, bouillabaisse, aligot, galettes bretonnes… La France des spécialités n’a rien de ringard quand on la resitue dans son terroir: un cassoulet prend une autre dimension après un tour de marché à Castelnaudary, la bouillabaisse n’a pas la même saveur quand on a vu la criée marseillaise tôt le matin. C’est ce que recherchent les voyageurs belges, toujours selon Airbnb: des expériences humaines et authentiques, plutôt que des check-lists.
Sur la plateforme, les filtres “cuisine”, “restauration” ou “dégustations” permettent de repérer rapidement les bonnes activités. Notre conseil: privilégier les expériences qui commencent par un marché (pédagogiques, saisonnières) ou celles co-animées par des producteurs (meilleure traçabilité, discours moins formaté).
Cela étant, on peut aussi se laisser aller au « on verra bien sur place », peu importe son mode de réservation, et se fier à son flair pour tester une petite adresse qui ne paye pas forcément de mine, une échoppe en bord de route ou une épicerie locale. Et bien sûr, on n’hésite pas à échanger avec les locaux. Cela semble tomber sous le sens nous direz-vous? Pourtant, la multiplication des sources d’informations culinaires – comptes instas dédiés, notes et avis sur les plateformes, communication ultra-efficace de certaines enseignes – peut parfois nous éloigner d’une certaine spontanéité, pourtant essentielle quand il s’agit de nourriture, même gastronomique. Au pire, ce que vous aurez goûté n’aura pas été folichon. Se planter (un peu), ça fait aussi partie du voyage.