La créatrice du Tapis de Fleurs 2024 de la Grand-Place livre les secrets du projet (en images)
Comme chaque été, la Grand-Place de Bruxelles se pare d’une impressionnante oeuvre éphémère, et cette année encore, le Tapis de Fleurs promet aux curieux d’en prendre plein les yeux. Entre défis techniques et choix des couleurs, rencontre avec Océane Cornille, alias Whoups, l’artiste à l’origine du motif fleuri de cette édition 2024.
À Liège, dont elle est originaire, Océane Cornille, « Whoups » de son nom d’artiste, est plutôt connue pour ses oeuvres murales qui font fleurir pétales poétiques, couleurs tendres et autres motifs inspirés de la nature sur la brique. C’est ainsi qu’en plein coeur des rues commerçantes du Carré, elle a imaginé un duo entre sa Nageuse et une paisible tortue, une peinture sur l’univers de National Geographic pour Disney +. Ou bien que dans le quartier de Sainte-Walburge, sur les hauteurs, elle a créé une vibrante œuvre d’art aux formes organiques se déplaçant librement sur les murs du quartier. Il faut dire que le mouvement est un thème central de son travail, que l’on retrouve évidemment aussi dans son projet pour le Tapis de Fleurs 2024 de la Grand-Place, ainsi que l’explique cette trentenaire à l’univers coloré qui nous a accordé un entretien à l’aube de l’installation de sa nouvelle oeuvre végétale.
Un joli défi supplémentaire pour cette slasheuse qui refuse de se cantonner à une seule discipline et se décrite comme « peintre, plasticienne et muraliste ». Formée au graphisme à l’ESA Saint-Luc, elle bifurque une fois son diplôme en poche vers la création artistique, et s’essaie avec succès à la pratique du street-art, ses oeuvres étant visibles à Liège, donc, mais aussi à la gare de As ou encore à la prison de Termonde.
Mais comment passe-t-on de la peinture aux fleurs? Grâce au bouche à oreille, pardi !
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Mouvement végétal sur la Grand-Place
« Les organisateurs du Tapis de Fleurs de la Grand-Place voulaient un projet street-art, et quand ils se sont renseignés autour d’eux, on leur a glissé mon nom. Mon travail leur a plu, et ils m’ont contactée l’hiver dernier » se souvient Océane Cornille, qui confie avoir été « hyper surprise. Je ne m’attendais pas du tout à être approchée pour ce type de projet, d’autant plus que n’ayant jamais travaillé avec des fleurs jusqu’ici, je ne me représentais pas bien ce que ça demandait ». Qu’importe, d’emblée, la Liégeoise est « super emballée », ajoutant que ses proches étaient eux aussi « super contents et super fiers ». Voici pour le touchant contexte. Et en pratique, alors?
« Pour mon dessin, j’ai voulu m’inspirer de la ville de Bruxelles, et comme j’aime bien créer des liens entre la nature et les humains grâce à mon travail, je me suis inspirée du Rhizome, parce que je trouve que ça représente bien la diversité de la capitale et tous ses quartiers qui ont chacun une identité propre ». Pour rappel, si vous étiez du genre à n’écouter que d’une oreille en cours de bio, le rhizome est le nom de la tige souterraine de certaines plantes vivaces, qui porte des racines et contient les réserves alimentaires nécessaires à sa survie.
L’autre inspiration d’Océane Cornille ? « Je pratique beaucoup la danse contemporaine, et l’idée de mouvement a une place centrale dans mon dessin pour le Tapis de Fleurs mais aussi dans mon travail en général. On ne va jamais de manière linéaire d’un point A à un point B, et cette idée de contourner les obstacles et d’être en mouvement permanent rejoint aussi celle du rizhome et se retrouve dans mon dessin ».
Lequel a également dû prendre une contrainte technique en compte. « Les fleurs m’ont donné un peu de fil à retordre, parce qu’il faut prendre en compte leur gamme de nuances, mais aussi leur taille. En règle générale, je ne travaille que des lignes très fines, mais il a fallu que je m’adapte au format imposé ». En l’occurence, celui des dahlias, choisi cette année pour remplacer les bégonias des éditions précédentes.
Le Tapis de Fleurs de tous les records
Visible du 15 au 18 août, cette 23e édition du Tapis de Fleurs de la Grand-Place sera réalisée par plus d’une centaine de volontaires, chargés d’installer près d’un million de fleurs (à raison de 300 par m²) en moins de 4 heures.
« J’espère que les personnes qui viendront voir le tapis en retireront un peu de couleur et d’ondes positives, et que ça leur fera du bien. J’aime que chacun trouve quelque chose de très personnel dans mon travail, mais j’ai également la volonté de sensibiliser à la nature, la diversité, et d’apporter une respiration dans le tissu urbain, un instant à soi pour méditer et se ressourcer. » sourit encore Océane. Le pouvoir des fleurs…
Infos et tickets via Flowercarpet.
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