Huit choses à savoir sur Dinant, ville de Belgique digne « d’un film de Disney » pour les Américains
Si on vous dit « Dinant », peut-être pensez-vous immédiatement aux couques, ou bien à sa citadelle perchée sur les falaises. Les Américains, eux, y voient une ville sortie tout droit d’un film de Walt Disney, et vantent les mérites de celle que Condé Nast Traveler qualifie de « rêve éveillé ».
Le magazine dédié aux voyages de luxe, pendant échappées belles de Vogue, autre fleuron du groupe Condé Nast, a en effet repris Dinant dans son classement des 25 villes européennes de contes de fées, « belles comme dans un rêve éveillé ».
Parmi des destinations épinglées par Condé Nast Traveler, telles que la pittoresque Ribe, plus vieille bourgade du Danemark (et même de toute la Scandinavie) ou la sensuelle Praiano, fleuron de la côte amalfitaine, on retrouve ainsi Dinant, dont la description n’est pas moins dithyrambique que celle rédigée pour les autres étapes de la liste, pourtant plus habituées aux faveurs des touristes internationaux.
Voyez plutôt: « nichée confortablement sur une falaise en bord de Meuse, dans la région wallonne, la petite ville de Dinant ressemble au décor d’un film de Disney, cathédrale gothique et château du 16e siècle pourvu d’un labyrinthe compris. Anecdote amusante: Dinant est aussi la ville qui a vu naître Adolphe Sax, l’inventeur du (vous l’aviez deviné) saxophone ».
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Une particularité qui est loin d’être la seule de cette ville qui, du haut de ses 13 415 habitants seulement, a pourtant tout d’une grande. La preuve en 8 infos insolites qui donnent (encore plus) envie de la visiter.
Dinant, entre Copères et Géants
La ville a donné son nom à une forme d’artisanat
En l’occurence, la fabrication d’objets décoratifs ou utilitaires en cuivre et en laiton, qui s’appelle « la dinanderie », et est l’art du dinandier, un métier considéré comme le pendant noble du métier de chaudronnier. Si Dinant a donné son nom à cette forme d’artisanat, dont le qualificatif apparaît dès les XIVe siècle, c’est parce qu’elle a longtemps été un haut-lieu de sa pratique, la dinanderie étant pratiquée à partir du XIe siècle dans la vallée de la Meuse, donnant naissance à une importante tradition d’orfèvrerie liturgique dans la région.
Adolphe Sax n’est pas le seul Dinantais renommé…
La ville a aussi vu naître l’architecte Edouard Frankinet, une des figures de proue de l’Art Nouveau en Belgique, dont les maisons aux façades ouvragées, aujourd’hui pour la plupart classées, attirent le regard dans les rues de la capitale. Le sculpteur et militant wallon Alexandre Daoust ainsi que Fernand Brunfaut, le député à l’origine de la loi éponyme, qui financera les travaux d’équipement des cités sociales en Belgique, sont également Dinantais d’origine.
Mais ne dites pas aux habitants qu’ils sont « Dinantais »!
Ainsi que l’explique la Ville, « Les habitants de Dinant sont appelés les « Copères » et d’après les Dinantais, des Copères, il n’y en a qu’à Dinant! Mais d’où vient ce surnom? La légende veut que les Bourguignons, chargés de lier deux à deux les Dinantais et de les précipiter dans la Meuse pendant le sac de la ville en 1466, auraient dit chaque fois « Co one paire« , d’où le surnom… Plus sérieusement, le célèbre linguiste Jean Haust a vu dans le mot « copère » un dérivé de « compère »… « .
« Les étymologistes, eux, ont trouvé au mot « Copère » une origine germanique : que ce soit du flamand koper, de l’allemand kufper ou de l’anglais cooper, peu importe. Chacun de ces mots signifie « cuivre » et la renommée des Dinantais était celle des maîtres dans le travail du cuivre. N’allaient-ils pas, dès le Xe siècle, chercher leur cuivre à Cologne et loin en Allemagne ? Ne possédaient-ils pas, à Londres et un peu partout dans les grandes foires du Moyen Age, une clientèle riche et régulière ? »
Une petite ville peuplée de Géants
Indissociables des célébrations du Carnaval, les Géants (Guinguet, Cafonette et Bayard de leurs petits noms), dont les figurines peuvent dépasser les 4 mètres de haut et peser jusqu’à 60 kilos, auraient fait leur première apparition aux alentours de 1550, avant de disparaître lors de la Seconde guerre mondiale… Pour mieux revenir dans les années 70 à l’initiative d’un chef scout. Pour la petite histoire, Guinguet, de son vrai nom Cyprien Debri, a, avec ses deux frères, arrêté à Dinant l’armée de Prussiens qui poursuivait les Français après la bataille de Waterloo. Célestine Cafonette, quant à elle, est supposée être son épouse et représente une danseuse traditionnelle du groupe folklorique « Les Copères ». Enfin, le cheval Bayard vient d’une des plus célèbres chansons de geste chantées au Moyen-âge, retraçant la légende des quatre fils Aymon et de leur monture hardie. Depuis 2014, une représentation plus grande que nature d’Adolphe Sax a rejoint le cortège des géants, qui nécessitent pas moins de six mois de travail (et environ 10.000 euros de budget) par figurine monumentale.
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Le berceau de la couque… Et de la flamiche
Hybride de biscuit et de speculoos, la couque de Dinant est préparée à base de miel et de farine et cuite à haute température dans des moules en bois de façon à ce que le miel caramélise. Célébrée tant pour son goût que pour sa conservation extrêmement longue, la couque est toutefois également réputée pour sa dureté, qui fait que les personnes aux dents fragiles se gardent de l’attaquer directement d’un coup d’incisive, faute de laisser un peu d’émail dans le biscuit. Selon la légende, c’est lors du siège de Charles le Téméraire, au XVe siècle, que les habitants de la ville, dépourvus de vivres, auraient décidé de tenter de se restaurer en mélangeant les deux seuls ingrédients qui leur restaient.
Et si la couque est célèbre dans toute la Wallonie, il ne s’agirait pas d’oublier l’autre spécialité locale, la flamiche, dont la Ville nous apprend qu’il s’agit d’une « tarte dinantaise faite à base de fromage gras (boulette de Romedenne) de beurre et d’oeufs, qui se déguste chaude et accompagnée de vin de Bourgogne, du Savigny de préférence. La légende dit que la Flamiche trouve son origine dans la clairvoyance d’une fermière de Romedenne. En effet, se rendant à Dinant avec les produits de sa ferme pour les vendre au marché, elle fit une chute et dans son cabas se retrouvèrent mélangés le beurre, les oeufs et le fromage. Elle courut chez une amie en train de cuire son pain. D’un pâton fit une tarte, y déposa le mélange et mit le tout au four. La flamiche était née ».
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Une grotte merveilleuse
Si Dinant évoque avant tout façades pittoresques en bord de Meuse et château à flanc de falaise, la ville abrite aussi La Merveilleuse, une grotte considérée comme étant une des plus belles d’Europe, excusez du peu. « La grotte, peu modifiée, est présentée telle que l’a façonnée la nature. Vous pourrez y admirer de nombreuses stalactites, stalagmites et cascades toutes plus fines et blanches les unes que les autres. Une grotte facile à visiter, bien aménagée au niveau du sol » assure la plateforme Visit Wallonia, qui la recense parmi les points d’intérêts à découvrir au sud du pays.
Auréolée du rayonnement du Roi Soleil
Impossible de louper la Citadelle de Dinant, qui surplombe toute la ville et invite celles et ceux qui la visitent à remonter les couloirs du temps. Mais aussi à marcher dans les pas du Roi Soleil: en effet, de 1675 à 1698, sous le règne de Louis XIV, Dinant est française, et l’architecte fétiche du roi, Vauban, apporte des modifications au château… Qui accueillera d’ailleurs la cour de Louis XIV en 1692. Si vous visitez le musée qui a aujourd’hui ses quartiers dans la Citadelle, vous pourrez ainsi y admirer le carrosse de la marquise de Maintenon, épouse secrète du roi suite au décès de la reine Marie-Thérèse, après avoir été tout aussi secrètement la gouvernante des enfants illégitimes de ce dernier et de Madame de Montespan.
Dinant est bien plus proche de Disney qu’elle ne le laisse penser
Est-ce un hasard, au fond, si Condé Nast Traveler a choisi de comparer Dinant au décor d’un film de Walt Disney? C’est que la ville, jumelée de longue date avec Dinan, en France, l’est aussi depuis le 15 août 2012 avec nulle autre que… Disneyland Paris. It’s a small, small world…
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