Cinq choses à savoir sur la Tanzanie
Connue pour le Kilimandjaro, sa faune sauvage et Zanzibar, la Tanzanie, qui élit mercredi son président et ses députés, connaît une croissance économique rapide qui l’a fait monter dans la catégorie des « pays à revenu intermédiaire inférieur » de la Banque mondiale.
– Kilimandjaro, Lac Tanganyika et Serengeti
Ses 945.000 km2 font de la Tanzanie le pays le plus vaste d’Afrique de l’Est. Frontalière de huit pays, la Tanzanie continentale s’ouvre sur l’océan Indien et l’archipel de Zanzibar. La Tanzanie abrite le plus haut sommet d’Afrique, le Kilimandjaro (5.895 m) et la majeure partie de la rive Est du lac Tanganyika, le 2e lac du monde par son étendue et sa profondeur.
Le Parc national du Serengeti, le cratère volcanique du Ngorongoro et l’archipel de Zanzibar attirent chaque année des milliers de touristes. Dodoma est la capitale officielle du pays, mais son coeur économique est la ville portuaire de Dar es Salaam.
– Mosaïque ethnique
La population tanzanienne est estimée à quelque 58 millions de personnes. Swahili et anglais sont les langues officielles, mais la Tanzanie compte environ 120 groupes ethniques.
A la différence de ses voisins, aucun n’est dominant et l’appartenance ethnique n’est pas un moteur majeur d’affiliation ou de violence politiques. Environ 60% des Tanzaniens sont chrétiens, 35% musulmans. Sur l’archipel de Zanzibar, la population est à plus de 95% musulmane.
– Colonisation allemande et britannique
La Grande-Bretagne établit un protectorat sur Zanzibar en 1890 tandis que l’Allemagne regroupe au sein de l’Afrique orientale allemande les actuels Rwanda et Burundi et la partie continentale de l’actuelle Tanzanie. La Grande-Bretagne récupère cette dernière après la Première Guerre mondiale et la défaite allemande et lui donne le nom de Tanganyika.
Devenu indépendant en 1961, le Tanganyika, présidé par Julius Nyerere, père de l’indépendance élu un an plus tard, fusionne avec l’archipel de Zanzibar (îles de Zanzibar et Pemba) pour former la Tanzanie en 1964. L’archipel a conservé un statut semi-autonome, avec ses propres président, gouvernement et Parlement. Sous parti unique depuis l’indépendance, la Tanzanie organise ses premières élections multipartites en 1995. L’ex-parti unique, le Chama Cha Mapinduzi (CCM – Parti de la Révolution), les remporte, comme tous les scrutins depuis. Elu en 2015, le président John Magufuli, qui a succédé à Jakaya Kikwete, brigue un second mandat.
– Zanzibar, île troublée
Si la partie continentale en est largement épargnée, les affrontements post-électoraux sont récurrents à Zanzibar. L’archipel est le théâtre ces dernières années de tensions confessionnelles ou politiques – autour du maintien ou non de l’union avec le Tanganyika ou de récurrentes accusations de fraudes électorales – parfois violentes, qui ont nui à la cruciale industrie du tourisme.
En janvier 2001, au moins 30 personnes avaient été tuées dans des affrontements entre police et opposition, après un scrutin contesté. Des violences avaient à nouveau marqué le scrutin suivant en 2005. Un accord politique améliorant le partage du pouvoir a permis des élections pacifiques en 2010, mais en 2015, les élections sur l’archipel ont été totalement annulées pour cause de fraudes. L’opposition, qui affirmait les avoir remportées, avait boycotté le nouveau vote organisé l’année suivante.
– Or, coton et café
L’agriculture est le principal secteur de l’économie tanzanienne: elle emploie la majorité de population active et contribue pour environ 30% du PIB.
L’or est le principal poste d’exportation et le principal fournisseur de devises. Le pays exporte également noix de cajou, coton, clous de girofle, café, thé et tabac. Grâce à une croissance annuelle moyenne de 6% ces dix dernières années, la Tanzanie a rejoint cette année les « pays à revenu intermédiaire inférieur », selon la Banque mondiale, qui souligne néanmoins qu’en raison d’une importante croissance démographique, le nombre de pauvres est passé de 13 à 14 millions depuis 2007. Le Fonds monétaire international prévoit un ralentissement de la croissance à 1,9% en 2020, en raison de la pandémie de Covid-19.
Le président Magufuli a mené une politique ambitieuse d’infrastructures, développant ports et chemins de fer, et ressuscitant la compagnie aérienne nationale, mais une nouvelle législation sur les mines et une politique fiscale agressive ont refroidi les milieux d’affaires et les investisseurs.
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