Mon incroyable Erasmus (3/3) « C’était comme dans un épisode de The Walking Dead »

Erasmus 3

La série Salade grecque, suite de l’Auberge espagnole, débarque sur nos écrans… L’occasion de mettre en avant des histoires cocasses d’étudiants partis en échange scolaire ou universitaire, pour le meilleur et pour le pire. C’est le cas de Saâdïa, partie au Texas avec un invité imprévu: l’ouragan Rita.

SaÂdïa
SaÂdïa © DR

En 2005, Saâdïa est partie au Texas pour faire une seconde rhéto. Sur place, elle a vécu un semblant de fin du monde lorsque l’ouragan Rita s’est abattu sur la région. Aujourd’hui, elle vit à Bruxelles et est chef de projet dans l’administration.

«Après ma dernière année de secondaires, j’ai voulu passer une deuxième rhéto à l’étranger. L’année de mes 17 ans, je me suis donc retrouvée dans une famille d’accueil dans le fin fond du Texas, dans une petite ville appelée Lumberton.

Depuis que l’ouragan Katrina avait ravagé le sud-est des Etats-Unis, il était devenu habituel avec mes parents d’accueil de regarder la WeatherChannel. Un soir de septembre 2005, la chaîne météo annonçait l’apparition d’un nouvel ouragan, du nom de Rita, qui se dirigeait vers nous cette fois. J’étais tracassée mais ma famille n’avait pas l’air plus inquiète que ça.

Quelques jours plus tard, alors que j’étais assise sur les bancs de l’école locale, un grésillement s’est fait entendre dans le micro des couloirs. «L’ouragan arrive. Prenez vos frères et sœurs et évacuez les lieux immédiatement. Sauvez vos vies.» Comme on était en Amérique, tous les jeunes de mon âge ont couru vers leurs voitures. Mais moi, je me suis retrouvée à l’arrêt de bus à compter les secondes avant qu’un fameux schoolbus arrive.

Un scénario à la Walking Dead

Quand je suis arrivée chez moi, je me suis ruée sur ma valise et j’ai descendu les escaliers en annonçant que j’étais prête à partir. Ma famille d’accueil, ayant déjà vécu ce genre de scénario, m’a répondu qu’on allait partir le lendemain et que tout irait bien. Je me suis donc retrouvée, le jour suivant, dans les bouchons vers le nord du Texas avec le grand-père, le chat et le chien. C’était comme l’affiche de la série Walking Dead: une route avec une file interminable de voitures et celle dans l’autre sens totalement déserte.

On a passé une quinzaine de jours chez les sœurs de ma mère d’accueil avant de retourner à Lumberton pour y découvrir les dégâts. C’était irréel: arbres et poteaux électriques au sol, voitures abandonnées, même le McDo avait disparu. Il était prévu que je reste une année au Texas, mais j’ai finalement écourté mon séjour.

Pour plusieurs raisons, mais notamment, parce qu’après l’ouragan, il n’y avait plus grand-chose à faire. L’école était fermée, le cinéma, les endroits pour sortir, tout était en reconstruction. J’ai décidé de rentrer en Belgique trois mois après la catastrophe. Mais je ne regrette rien. Le calme des personnes avec qui j’ai vécu cette expérience m’a beaucoup aidée. Et si un jour, il y a une catastrophe qui s’abat sur la Belgique, je suis préparée.»

La maison de la famille d’accueil de Saâdïa, à Lumberton.
La maison de la famille d’accueil de Saâdïa, à Lumberton. © DR

Retrouvez tous nos témoignages dans notre article: Mon incroyable Erasmus: 3 histoires extraordinaires d’étudiants partis à l’étranger

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