Envie de découvrir la ville de l’amour et ses lumières de Noël autrement? Notre rédactrice-en-chef Els Keymeulen a suivi Édouard Vermeulen à Paris, où ils sont restés plus longtemps que prévu attablés au Bar de la Croix Rouge. Une plongée privilégiée dans le carnet d’adresses de l’homme derrière la maison Natan.
Édouard Vermeulen – « Monsieur » pour les intimes – aime Paris. Mais pas comme tout le monde aime Paris. Pour lui, la capitale française est une seconde maison, un lieu où Natan prend tout son sens. « Je suis tout simplement amoureux de Paris, lâche-t-il. C’est pour moi une source inépuisable d’inspiration, quelle que soit la saison. » Le jour de notre rencontre, il nous avait conviée à découvrir la collection printemps-été 2026 de la maison. Non pas dans un showroom clinquant, ni sur un podium classique. Mais dans le Bar de la Croix Rouge, un endroit intimement lié à l’histoire même de la griffe, depuis ses débuts.
«Lorsque nous avons décidé de présenter la collection d’été autrement, le Bar de la Croix Rouge s’est imposé naturellement pour accueillir un petit déjeuner de presse et de clients, détaille Édouard Vermeulen. C’était une matinée magique, une plongée au cœur même de l’âme de Natan, entre la boutique et Le Bon Marché, où la marque est également distribuée.» Pas étonnant donc que le lieu se retrouve en bonne place dans son carnet d’adresses parisiennes dont il nous livre les secrets en exclusivité.
Le Bar de la Croix Rouge
« Il y a trente-cinq ans, j’ai ouvert ma première boutique rue du Cherche-Midi – une minuscule échoppe de cinq mètres sur cinq, où il n’y avait de la place que pour nos vêtements. Heureusement, juste à côté se trouvait le Bar de la Croix Rouge : on y allait se laver les mains, déjeuner, boire un café sur le pouce. Plus tard, quand nous avons déménagé sur le boulevard Saint-Germain, la boutique était un peu plus grande, mais nous avons continué à venir ici, pour un café en terrasse.
Aujourd’hui, notre boutique se situe rue des Saints-Pères, encore plus proche de mon bar préféré. Ce que j’adore, c’est que la terrasse est là toute l’année, été comme hiver – chose impensable à Bruxelles ! Cela fait trente-cinq ans que je connais les propriétaires : c’est le lieu où je retrouve mes clients ou mon équipe, et je commande toujours le Toast Saint Germain, une tartine au rosbif – rien que d’en parler, j’en ai envie ! »
2, place Michel Debré.
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Le Voltaire
«Anti-mode mais à la mode ! Voilà comment je décrirais ce restaurant. Les familles bourgeoises, les aristocrates de Paris s’y retrouvent, mais aussi le monde de la mode. J’y ai croisé Pierpaolo Piccioli (NDLR: le nouveau directeur artistique de Balenciaga), Anna Wintour, ou encore feu Liliane Bettencourt, propriétaire de L’Oréal. C’est l’endroit chic sans prétention. Thierry, le serveur, travaille ici depuis des années et connaît tout le monde : il a toujours les meilleures anecdotes. Grâce à lui, je sais qu’Albert et Paola y viennent aussi régulièrement. On y mange une cuisine française classique, comme à la maison : un pavé-frites, une salade au roquefort… Pour moi, c’est the place to be. »
27, quai Voltaire. restaurantlevoltaire.com
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Le Grand Café
«Si vous aimez le spectaculaire, ce café situé dans le mythique Grand Palais est un must. En été, on déjeune sur la terrasse sous les arcades. En hiver, on profite de son intérieur somptueux, des lumières tamisées et de la musique. Il y a toujours quelqu’un de célèbre à observer – il suffit d’ouvrir l’œil. J’y ai récemment vu le patron de Hilton. »
Rotonde Clémenceau, 1, place Clémenceau. legrandcafe-paris.com
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Le Bon Marché
«Le Bon Marché, c’est notre passeport mode : une carte de visite qui ouvre les portes de l’international. Voilà quatre ans que nous y sommes présents, et c’est un bonheur absolu. Avant d’avoir notre propre corner, je rêvais déjà d’y voir nos créations. Aujourd’hui, c’est devenu réalité, et la meilleure vitrine imaginable pour Natan. Notre clientèle est typiquement Rive Gauche : élégante et raffinée. Être dans le grand magasin où se croisent locaux et touristes en quête de luxe donne un élan extraordinaire à notre image. Et l’été prochain, nous y dévoilerons un projet encore plus ambitieux. »
24, rue de Sèvres. lebonmarche.com
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Alaïa
« La nouvelle boutique Alaïa, rue du Faubourg Saint-Honoré, est un rêve d’architecture – mon rêve aussi. Nos boutiques sont belles, mais souvent trop remplies. Là, c’est l’inverse : un espace presque vide, d’une beauté spirituelle, comme un lieu de méditation. J’espère qu’un jour, l’univers me permettra de créer un lieu pareil : minimaliste, épuré et différent à chaque saison. »
15, rue du Faubourg Saint-Honoré. alaïa.com
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Rue des Saints-Pères
« Notre boutique se trouve dans cette rue, au numéro 71, mais il s’y passe quelque chose de presque magique, surtout à l’endroit où elle croise la rue de Grenelle. C’est toujours animé, plein de jolies boutiques. En face, au numéro 68, la boulangerie Copains vend les croissants les plus chers de Paris (rires), mais elle ne désemplit jamais !
Pour moi, la promenade parfaite commence devant notre boutique – à pied, bien sûr, pour admirer les vitrines. On passe par la boutique Dries Van Noten de la Galerie Quai Malaquai, entièrement dédiée aux parfums, superbe. Puis par les librairies avant de rejoindre la Seine et de traverser vers les Jardins des Tuileries. Quinze minutes de marche, et vous avez vu le meilleur de Paris. »
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Hôtel Costes
« Je fréquente rarement ce genre d’hôtels de luxe, car les prix à Paris sont devenus déraisonnables. Mais l’atmosphère du Costes est unique : dès que l’on franchit son imposante entrée, on entre dans un autre monde. La terrasse est splendide et très agréable – il faut juste accepter le service un peu lent. »
7, rue de Castiglione. hotelcostes.com
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Hôtel Montaigne
« Excellent rapport qualité-prix, et surtout… j’y dors bien. Je vais vous dire pourquoi : pour bien dormir, Édouard doit loger dans une chambre d’hôtel à prix raisonnable – sinon, il imagine ses euros danser devant ses yeux toute la nuit (rires). C’est donc le compromis parfait : un hôtel magnifique, abordable – au moins de la moitié du prix du Costes – et idéalement situé. »
6, avenue Montaigne. montaigne-hotel.com
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Hôtel Duc de Saint Simon
« Un petit hôtel adorable, très abordable, et typiquement « vieux Paris ». Papier peint, jolies petites salles de bains, vrais rideaux… Ce genre d’établissement n’existe plus que dans les rues de Saint-Germain, avec ce charme Rive Gauche incomparable. Chaudement recommandé. »
14, rue de Saint-Simon. hotelducdesaintsimon.com
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Bourse de Commerce
« La collection Pinault, installée dans la superbe Bourse de Commerce, mérite absolument la visite. Les expositions y sont toujours sublimes. En ce moment, on peut y voir Minimalist, une mise en scène impressionnante sous la coupole du bâtiment. Certes, l’espace est plus intime que la Fondation Louis Vuitton, mais ces lieux culturels en plein cœur de la ville sont toujours un enchantement. »
2, rue de Viarmes. pinaultcollection.com
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Maison Février
« Le lieu n’est pas accessible au public, mais je tiens à mentionner ce magnifique atelier artisanal. Il appartient au groupe Chanel qui nous a choisis parmi une poignée de marques de niche pour collaborer. Ce plumassier travaille encore à l’ancienne, en fixant délicatement des plumes sur les vêtements : de la vraie haute couture. La plupart de ces maisons artisanales ont été rachetées, soit par LVMH, soit par Chanel. Je suis donc très fier de ce privilège. On y entre par la même porte que celle du Moulin Rouge ! La première fois, j’étais un peu intimidé par le tumulte des plumes du cabaret (rires). Mais derrière, on découvre un atelier minimaliste, une vingtaine de tables, et un savoir-faire fascinant. »
82, boulevard de Clichy. maisonfevrier.fr
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Texte : Els Keymeulen.
