Après les bouquinistes, les JO de Paris inquiètent les guides touristiques

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Les JO de Paris, une menace pour les guides touristiques? - Getty Images

Entre enthousiasme et inquiétude, les guides touristiques parisiens s’estiment peu informés sur les restrictions diverses prévues dans la capitale cet été et s’inquiètent des conditions dans lesquelles ils pourront exercer leur métier durant les Jeux olympiques et paralympiques.

« On est encore un peu dans le flou et notamment sur les fermetures et restrictions de déplacement », explique à l’AFP Théo Abramowicz, guide conférencier et administrateur de la Fédération nationale de guides interprètes et conférenciers (FNGIC). « Quels musées seront ouverts ou fermés? Dans quelles conditions pourra-t-on y aller? Est-ce que les groupes pourront y aller, et comment circulera-t-on dans Paris? (…) Est-ce que les points touristiques seront accessibles, la Tour Eiffel, le secteur du Louvre, le château de Versailles, l’île de la cité? », s’interroge le guide.

« J’ai l’impression que beaucoup est fait pour la sécurité, l’hôtellerie, les équipements sportifs mais le côté culturel est un peu délaissé, c’est la cinquième roue du carrosse », ajoute-t-il. « Il n’y a pas une communication fluide, on est un peu délaissé », estime également la guide Loetitia Mathou, « par manque d’information, on a de l’appréhension sur l’impact que cela aura sur notre business ».

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« Les mois de juillet et août représentent pour certains guides 50% de leur chiffre d’affaires », selon Théo Abramowicz. Plus de 15 millions de visiteurs sont pourtant attendus pour les Jeux olympiques (du 26 juillet au 11 août) et paralympiques (du 28 août au 8 septembre) cet été.

« Est-ce que les gens qui viennent voir des Jeux olympiques voudront visiter Paris? On ne le saura qu’au moment des Jeux olympiques », juge Théo Abramowicz. « Les guides qui s’occupent des clients français appréhendent » cet afflux qui pourrait faire fuir les touristes français habituels, estime de son côté Loetitia Mathou, qui travaille à 90% avec de la clientèle française.

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À Londres, lors des Jeux olympiques de 2012, une baisse de 20% à 30% des « touristes habituels » avait été constatée, selon le cabinet MKG, mais la fréquentation touristique des deux années suivantes avait été « boostée ». « Les groupes vont éviter Paris, et les familles, est-ce qu’une fois qu’elles auront dépensé pour les Jeux olympiques, pour le logement, pour la nourriture, feront comme d’habitude et prendront des visites guidées? Je n’en suis pas sure », déplore Loetitia Mathou qui souligne les augmentations de prix notamment au musée du Louvre et pour le ticket de métro.

Nicolas Odinet, directeur commercial de l’agence 4 roues sous 1 parapluie, qui propose des visites touristiques en Citroën 2CV, est sorti « rassuré » d’une réunion mercredi avec l’office du tourisme de Paris. « Il est certain que je vais devoir adapter mes tours », explique-t-il à l’AFP, « mais je prends cela comme une opportunité ».

Les JO, une épreuve pour les guides touristiques de Paris…

Sans possibilité de passer sur la place de la Concorde ou sur le pont Alexandre III, l’entreprise va se rabattre sur le quartier du Marais ou Montmartre. A cause des embouteillages, « on ne proposera pas le circuit de 3 heures avec pause champagne mais des circuits plus courts », ajoute-t-il.

« Il y aura des gens qui viennent pour voir les athlètes mais aussi des gens qui viennent pour l’ambiance des Jeux olympiques, des familles », selon lui, autant de possibilités de nouvelles clientèles. « Le mot d’ordre, c’est s’adapter et saisir les opportunités », lance-t-il. L’entreprise va d’ailleurs faire revenir à Paris plusieurs véhicules utilisés habituellement en région.

… Ou peut-être une « formidable opportunité »?

« Cela peut être une formidable opportunité, c’est l’occasion de montrer Paris dans ses plus beaux atours », reconnaît Théo Abramowicz, convaincu « que quand on est Australien, Chinois, Chilien et qu’on vient voir des Jeux Olympiques à Paris, c’est le voyage d’une vie, c’est aussi l’occasion de découvrir une ville ».

« On essaie de préparer les choses. On aimerait qu’il y ait une vraie démarche pour montrer que guider est un métier et éviter que les Jeux olympiques deviennent une jungle où n’importe quel bénévole se présente et dise +je vais faire guide professionnel+ », ajoute-t-il.

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