La HaHaHouse de Zagreb, 450m2 de rire pour soigner l’âme le temps d’une visite

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Des visiteurs, vêtus de costumes en peluche, se battent dans l'« arène de sumo » du musée du rire HaHaHouse, dans le centre de Zagreb © Damir Sencar AFP via Getty images

Le monde brûle, les guerres font rage, mais si, l’espace d’un instant, vous pouviez tout oublier et juste rire ? C’est ce que propose la HaHaHouse, 450 m2 de joie en plein cœur de Zagreb pour alléger un peu l’âme.

Fin 2020, Andrea Golubic décide de rentrer à Zagreb après plusieurs années à l’étranger. Quelques mois plus tard, alors que la pandémie de Covid-19 diminue, les gens restent isolés, la joie de vivre a disparu et beaucoup de Croates sont déprimés, se rappelle la jeune quadragénaire.

Du jeu de mots à l’humour noir

C’est alors qu’elle a la révélation, devant une photo d’elle enfant éclatant de rire. « J’ai compris que j’avais une mission, soigner les gens par le rire. C’est comme si mon cœur m’avait envoyé le signal – c’est comme ça qu’est née la HaHaHouse », explique la directrice du musée ouvert en janvier. En poussant la porte, les visiteurs sont plongés dans une fumée blanche pour « se désinfecter de toute négativité ».

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Puis ils glissent dans un toboggan, atterrissent dans une piscine à balles. Et la visite peut alors commencer. On passe d’une chorale de poulet en caoutchouc caquetant en chœur les derniers tubes à une salle de déguisement, un karaoké déformant les voix, une « Sumo Arena » où l’on peut se battre en enfilant un costume de sumo…

Sans oublier la partie plus éducative, retraçant l’histoire de l’humour depuis l’antiquité, ou décrivant les différents types d’humour, du jeu de mots à l’humour le plus noir. En passant par l’autodérision, avec cette citation de l’actrice américaine Joan Rivers : « J’ai fait tellement de chirurgie esthétique que quand je mourrai, on donnera mon corps à Tupperware ».

Soigner l’âme

Depuis son ouverture, les visiteurs se pressent au musée – de la maternelle à la maison de retraite. « Tous ceux qui ont encore un peu un cœur d’enfant y sont bien », explique la fondatrice.

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Bruno Dadic, un retraité, a trouvé la visite « délicieuse, d’autant qu’il n’y a jamais assez d’humour dans la vie. Et rire, ça soigne l’âme ». Des maisons de retraite et l’hôpital psychiatrique de Zagreb ont déjà prévu d’y amener leurs pensionnaires. « Le musée est génial ! » résume Aleksandar Suka, venu y fêter ses 5 ans avec sa mère. Son attraction préférée ? Le lit de clous, qui se transforme en lit à guilis quand on s’allonge dessus.

Pour Zorica Bucic, une chanteuse venue de Split, sur la côte, le musée « est une idée parfaite, surtout en ce moment, bombardés comme on l’est par les mauvaises nouvelles ». « Entrer ici, c’est comme retomber en enfance. On est allégés de tous nos problèmes. Il suffirait de pouvoir venir ici plus souvent, et on aurait plus besoin de payer de psy ! », juge-t-elle.

C’est scientifique : l’optimisme et le rire sont essentiels à la santé mentale et physique. Le rire est un mécanisme de défense qui nous permet d’affronter les problèmes, explique Petar Kraljevic, un psychologue séduit par le concept du musée. « Si on pouvait prescrire trois heures de rire par jour… »

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