Étretat, petite commune normande face à l’impact de la série Lupin (Netflix)
Gros carton sur Netflix, la série Lupin a provoqué un afflux de touristes vers Etretat. Bien qu’habituée à la venue des « lupinophiles », la petite commune normande a parfois dû affronter les dérives des visiteurs mal éduqués durant les grandes vacances.
Directeur de la communication de l’Office de Tourisme Le Havre-Etretat, Eric Baudet relate cette ruée inédite en voyant (surtout) le bon côté des choses.
« La série est arrivée sur Netflix en janvier, et dès les vacances de février, on a commencé à observer son impact. J’y vois une double explication. D’abord, les gens n’avaient pas le droit d’aller aux sports d’hiver en raison de la crise sanitaire, donc ils se sont rabattus sur le littoral. Ensuite, la série leur a donné un bon prétexte pour redécouvrir Etretat. Il faut aussi ajouter « l’effet Omar Sy », l’acteur principal de la fiction étant souvent cité comme l’une des personnalités préférées des Français. Ça a beaucoup joué, en plus du fait que la façon de moderniser l’oeuvre a fait mouche. D’ailleurs, les éditeurs en ont aussi profité: comme Les aventures d’Arsène Lupin existent depuis plus d’un siècle, elles sont tombées dans le domaine public, ce qui a permis la réédition en bouquins de poche, la création de bandes dessinées, de beaux livres ou d’un tas de produits dérivés… Tout cela a clairement profité à notre région, il ne faut pas se mentir. Même si, parfois, certains touristes se montrent impitoyables avec les lieux qu’ils visitent, notamment en matière de déchets, ce qui ne plaît pas aux locaux.
Ce qui a été compliqué à gérer, aussi, c’est que beaucoup de lieux étaient fermés durant les confinements. Le célèbre Clos Lupin, par exemple, n’était pas accessible. Or, il s’agit quand même de la maison de Maurice Leblanc, un très joli cottage à colombages, un peu désuet, avec ses chapeaux hauts de forme et ses smokings, où l’écrivain a rédigé une soixantaine de romans et nouvelles. Et même quand tout a rouvert pour la saison estivale, ce n’était pas toujours évident, car la commune n’est pas énorme. Les hôtels ont une petite capacité, ce sont des indépendants. On n’a pas de grosses structures ou de chaînes hôtelières. Mais bon, au bout du compte, tout le monde était content. Et l’afflux a été géré du côté des falaises, du monument Nungesser et Coli, du musée du patrimoine ou des sentiers de balades qui ont toujours attiré les fans de nature. C’est d’ailleurs un aspect intéressant pour les gens qui ont envie d’aller plus loin: en fait, il y a moyen de marcher sur les traces d’Arsène Lupin en s’aventurant dans tout le pays de Caux, en allant notamment vers les Bords de Seine, à l’abbaye de Jumièges, à Tancarville ou jusqu’au Havre… Maurice Leblanc adorait faire voyager son gentleman cambrioleur, et Etretat n’est qu’un point de départ. »
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