On a testé… le Château de Beaulieu, havre de raffinement dans le Pas-de-Calais
Au château de Beaulieu, à Busnes (Pas-de-Calais), le haut de gamme est avant tout une histoire de valeurs. Delphine et Christophe Dufossé ont bâti là leur « projet de vie » sous la forme d’un écosystème unique où tout est fait maison. Merveilleux.
Où – 1098, rue de Lillers, à 62350 Busnes (France).
Genre – Hôtel raffiné, resto étoilé
Idéal pour… les couples en quête de sommeil régénérant et de saveurs intenses, même s’ils n’ont rien de spécial à fêter.
Prix – Dès 266 euros la nuit en chambre double standard.
Sur le web – lechateaudebeaulieu.fr
On y va pour quoi ?
Pour profiter d’une échappée bucolique dans un cadre enchanteur, entre jardins verdoyants, restaurant épatant et hôtel apaisant.
Les premières impressions
Depuis notre capitale, il faut à peine 2h15 pour arriver dans l’allée principale de ce château où règne un calme presque mélodieux. Ce jour-là, le soleil et les oiseaux jouent la même partition : celle qui fait gazouiller les humeurs pour mieux charmer les visiteurs. Devant la porte, Delphine Dufossé nous souhaite la bienvenue avec le sourire, avant de nous expliquer que nous logerons dans la chambre n°26, dans la nouvelle aile du château. Sur les pelouses, se promènent des robots-tondeurs muets et un couple de clients au pas placide. Au loin, un petit étang d’où s’échappe un jet d’eau. Et des arbres séculaires prêtant leurs ombres à qui le souhaite…
L’histoire des lieux
La poignée de mains de Christophe Dufossé est ferme. D’ici peu, le chef sera en cuisine, mais aucune précipitation ne le trahit, au contraire. Il tient à nous faire visiter lui-même ces lieux fascinants, car il sait à quel point tout est conforme aux valeurs qu’il défend. Les confessions s’enchaîneront durant deux heures, où le chef révèle notamment qu’il y a encore quelques années, avec son épouse Delphine, ils menaient la belle vie à Metz, où ils géraient un établissement étoilé.
« Un jour, j’ai dit à mon épouse : et si on arrêtait tout ? J’avais la sensation qu’on était devenus prisonnier d’une routine un peu trop industrielle, trop conformiste. Et qu’au passage, j’avais perdu mon ADN de cuisinier. Alors on l’a fait. Pendant six mois, on a sillonné toute la France pour trouver l’endroit parfait. Et un jour d’août 2020, on est venus dîner ici. Puis on est revenus régulièrement. Puis on s’est dit que c’était là, dans ce Château de Beaulieu daté de 1860, qu’on voulait tout recommencer. On a alors créé un livre pour y écrire tout ce qu’on avait envie d’y faire… »
L’intérieur
La signature Relais & Châteaux est dans les moindres détails : le jardin et ses zones de détente, un personnel aux petits soins, une terrasse (très) agréable, une épiceire fine dédiée aux produits de la région, une boulangerie où tout est fait maison – le pain, les friandises, le chocolat, les confitures – et une cave à vins où sommeillent des flacons allant de 20 à… 20 000 euros. Du côté de l’hôtel, c’est à la fois sobre et magnifique : les couloirs sont lumineux et la décoration partage ses envies entre le classique et le moderne. Tout est cohérent. Et pas de grands noms de designers à mentionner : « Le luxe, ici, c’est la simplicité », nous confie Christophe Dufossé. Il nous ôte les mots de la bouche.
Les chambres
Il y en a 26, réparties entre le château principal et une longue annexe qui, d’ici fin 2023, accueillera encore quelques suites supplémentaires, une salle de petit-déjeuner avec vue, ainsi qu’un généreux spa et sa piscine. Points communs entre toutes les chambres ? L’espace et le confort. Entre matériaux nobles, élégance coquette et mobilier raffiné, elles se déploient dans une atmosphère romantique qui va comme un gant à cet établissement qui se jure d’offrir à ses hôtes une parenthèse hors du temps… et tient ses promesses.
Côté restauration
Il a fallu moins de deux années à Christophe Dufossé pour « récupérer » les deux étoiles dont bénéficiait l’ancien restaurant (du chef Marc Meurin) établi entre les murs du château. Et cela n’a rien d’étonnant : on déguste ici un menu qui, non content de changer tous les mois et demi (environ), est capable de séduire n’importe quel palais en seulement quelques bouchées. Il y a à la fois de l’inventivité, de la douceur, de l’éclat, de la rigueur et une incroyable diversité de saveurs à chaque étape de cette passionnante expérience gastronomique.
Bien sûr, le sommelier sait comment sublimer le tout, tandis que les grandes baies vitrées donnant sur le jardin transforment définitivement l’épopée en nirvana. Véritable chef de terroir, le chef nous résume sa cuisine comme suit : « Ce sont 80% de produits et 20% de folie ». Envie de prolonger le plaisir ? Le lendemain, direction la brasserie Côté Jardin et ses délices de saison qui méritent à peine moins d’éloges…
Offres et services
Des vélos électriques pour s’offrir une petite balade à travers le domaine, une « Salle à manger du Chef » pour profiter d’un dîner enrichi d’échanges avec Christophe Dufossé en personne, un bar qui ne se contente pas de faire scintiller les mirettes avec son immense lustre en verre de Murano mais affiche aussi une très belle collection de gins et de whiskys (entre autres), ou des cours de pâtisserie et de boulangerie organisés sur place… Si vous trouvez le temps de vous ennuyer, c’est que vous le cherchez. Quoique : en fait, s’ennuyer dans les jardins fait aussi partie des activités vivement conseillées…
A faire dans les parages
On a gardé le meilleur pour la fin. A savoir le rêve éveillé d’un couple qui a pour ambition de devenir l’ambassadeur de sa région. Comment ? Grâce à l’immense domaine qui entoure la bâtisse en briques rouges, et qui se découvre au fil d’une promenade fascinante. Le potager en permaculture, à lui seul, est éloquent : il abrite pas moins de 50 légumes différents, nourris grâce à un système d’oxygénation de l’eau environnante. Idem du côté des herbes fraîches ou des fruits. C’est bien simple : le sol est tellement bien entretenu que le chef a réussi à y faire pousser des… melons – rappelons que nous sommes ici dans le Pas-de-Calais.
A côté de cette ferme agricole où se promène un tracteur, se trouvent également une vaste forêt aux oiseaux (avec 400 mini-cabanes !), un hôtel à lapins, des oies ou des ânes recueillis auprès d’associations s’occupant d’animaux maltraités. « Je suis devenu un cuisinier paysan », souffle notre hôte, à la fois ravi et fier de nous présenter cet écosystème incroyable où travaillent deux maraîchers qui sont un peu les métronomes de ses menus. Doit-on préciser que le château figure parmi les lieux classés « verts » par le Michelin ? C’est le strict minimum pour un domaine qui, en matière de séduction, semble se délecter à repousser les limites du maximum…
Les + : le cadre, le restaurant, les chambres spacieuses, la philosophie écoresponsable des propriétaires
Les – : euh…
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