Westminster le touquet
La prestigieuse façade anglo-normande de l'hôtel Westminster. © SDP

On a testé… le Westminster, l’hôtel centenaire du Touquet où James Bond aurait vu le jour!

Fanny Bouvry
Fanny Bouvry Journaliste

Parce qu’il n’y a rien de tel qu’un chouette logement pour rendre un week-end encore plus agréable, Le Vif Weekend teste régulièrement hôtels, chambres d’hôtes et autres lieux de séjour intéressants à maximum trois heures de Bruxelles et dresse ensuite un bilan. Aujourd’hui, on prend l’air au Touquet, dans son mythique hôtel Westminster qui fête ses 100 ans en grande pompe en 2024. On y a presque croisé l’agent 007…

Où? Avenue du Verger, au Touquet-Paris-Plage, à deux pas du centre et face au magnifique parc des pins.
Style? Un 5-étoile construit en 1924 avec façades anglo-normandes et intérieur Art déco. Le tout rénové en 2020.
Idéal pour? Un week-end en amoureux, pour une belle occasion.
Prix? A partir de 295 euros la nuit en chambre supérieur avec petit-déjeuner, mais parfois bien plus cher en haute saison. Des offres estivales sont disponibles ici.
Site web? hotelsbarriere.com/en/le-touquet

On y va pourquoi?

S’il est un lieu légendaire au Touquet, c’est bien celui-là! Juste devant le phare classé, à deux pas de la rue Saint-Jean – surnommée les Champs Elysées touquettois – le bâtiment impose sa luxueuse silhouette à tous ceux qui visitent la station balnéaire. Ce palace est l’un des rares de la côté septentrionale belgo-française et y pénétrer donne l’impression d’être quelqu’un d’important, ne fut-ce que le temps d’une nuit, tant ce lieu est chargé d’histoire. Alors certes, il faut y mettre le prix. Mais le services est tellement personnalisé, et l’expérience si mémorable, que dormir là peut s’inscrire dans la dream list de tous les amoureux de patrimoine… ou de James Bond.

Le hall d’hôtel avec son mobilier d’époque. Copyright: SDP

Et puis, s’il y a une année pour y aller, c’est bien celle-ci, puisque l’établissement fête son centenaire, avec des tas d’exclusivités – plats signature à la brasserie et cocktails spéciaux au bar, dégustation de thés et whiskys, compétition de golf et visites guidées en septembre, chasse au trésor pour les petits et un réveillon hyper exclusif le 31 décembre!

Noisette d’agneau et céviche de dorade : deux plats signature créés pour le centenaire. Copyright: SDP

Les premières impressions

Une fois la porte tambour d’époque franchie, on est plongé dans le temps passé. D’anciens comptoirs d’accueil en bois, une salle des coffres conservée et un bar façon speakeasy plantent le décor. Mais dans une version pas poussiéreuse, les espaces ayants été complètement rénovés, juste avant la crise du Covid, par le Groupe Barrière, qui a acquis les lieux en 2016, pour en faire un 5-étoile.

Le bar du West, ambiance speakeasy. Copyright: SDP

Résultat: design et notes anciennes se mêlent pour un ensemble grand luxe… Pour peu, on verrait débouler Gatsby le Magnifique. Le personnel est aux petits oignons, l’ambiance est feutrée, mais pas coincée. L’endroit est d’ailleurs aussi pensé pour les familles – avec un kids club – et se veut petfriendly: on ne dénombre pas le nombre de chiens qu’on a vu traverser le hall, sagement aux pieds de leur maître.

Alors que le concierge nous salue, les ascenseurs en fer forgé et verre n’attendent que nous pour partir à la découverte de notre chambre. Elles ont toutes été refaites par l’architecte d’intérieur Bruno Borrione qui y a notamment dessiné un mini-bar splendide surplombé de l’Ours Blanc de François Pompon (1855-1933), une oeuvre dont l’original est visible au musée d’Orsay.

Une chambre prestige, inspiration Art déco revisité. Copyright: SDP

Literie ultraconfortable (la meilleur qu’on ait jamais testée, on l’avoue), télévision grand écran, petit salon et produits de bains Guerlain… Rien n’est laissé au hasard, même pas le doux carillon de la sonnette d’entrée.

L’histoire du lieu

C’est durant les Années Folles, en 1924, que l’aile Ouest du Westminster est inaugurée après seulement huit mois de travaux. Une prouesse! A l’époque, l’établissement accueille surtout la jet-set londonienne et la noblesse britannique. De nombreux hommes d’affaires viennent alors au Touquet pour profiter du bord de mer, des infrastructures sportives, de la gastronomie française mais aussi et surtout du casino, les jeux d’argent étant interdits de l’autre côté de la Manche.

Le succès est tel que très vite une extension est érigée. Et les personnalités se bousculent pour y passer. Parmi elles, le duc de Gloucester qui y séjourne accompagné de sa jeune nièce… Elizabeth. On y verra aussi Churchill, De Gaulle… Sans parler de stars du showbizz telles qu’Edith Piaf, Charles Aznavour, Jeanne Moreau et bien plus récemment Wes Anderson, entre autres, en train de traverser l’Europe en camping car avec sa famille… C’est le voiturier qui fut ce jour-là surpris!

La façade ouest, première aile construite du bâtiment… en seulement huit mois! Copyright: SDP

Mais l’hôtel doit surtout sa notoriété à Ian Fleming, l’auteur des livres de James Bond. « L’écrivain venait souvent ici, nous raconte John Banizette, le directeur général. Il était ancien militaire, aimait les jeux d’argent, les belles femmes, la vie… Et il s’est inspirée de son existence, et notamment de ses passages ici, dans l’établissement, pour écrire Casino Royale, son premier ouvrage. On retrouve plein de descriptions qui se rattachent clairement à cette ville et cet hôtel, même s’il noie le poisson. »

La suite 007 côté salon. Copyright: SDP

Et ce n’est pas tout: lorsque l’agent le plus sexy de la planète a été porté au cinéma, et que Sean Connery, a été choisi pour l’incarner, on raconte qu’il aurait signé son contrat au bar du Westminster et répété des scènes dans une suite, aujourd’hui devenue la très désirable (et coûteuse) suite 007. Soit 74 mètres carrés de prestige absolu.

Côté restauration

Il va sans dire que les deux restaurants suivent le standing de l’endroit. Le Pavillon, d’abord, qui se targue d’une étoile depuis dix-sept ans. A sa barre, le chef William Elliott, né dans la petite commune voisine d’Etaples et qui met un point d’honneur à travailler les produits locaux.

Nous avons néanmoins opté pour l’autre restaurant, La Table du West, qui propose une cuisine bristronomique de très haute qualité, avec des suggestions différentes chaque jour, selon le marché… Tout ça à des prix très abordables et dans une cadre de brasserie des plus charmants.

Ambiance bistronomique à la Table du West. Copyright: SDP

Et le petit-déjeuner, on en parle? Servi dans la salle de réception à l’avant, avec vue sur le parc des pins qui fait la fierté de la ville, le buffet se compose de tout ce dont on peut rêver, avec une qualité à nouveau irréprochable. Bon plan: le dimanche, il est possible de bruncher, au son d’un orchestre.

Offre et services

Le palace est bien évidemment équipé d’une piscine (pas immense et un peu sombre, petit bémol), ainsi que d’un grand sauna et d’un hammam. Mais le must est sans conteste le spa Nuxe qui propose de nombreux soins dans ses six cabines design ravissantes (on a adoré les lampes stylisées en forme d’oiseaux).

La piscine de l’hôtel. Copyright: SDP

Nous avons eu la chance de tester le soin anniversaire, protocole de 90 minutes mis en place par Nuxe pour célébrer le centenaire de l’hôtel (195 euros). Il consiste en un massage de tout le corps, délassant, avec une attention particulière portée aux extrémité, mains, pieds et tête. Le moment de détente est ponctué de gongs envoûtants. Autant dire qu’après, on plane… A noter: de manière générale, la carte des soins reste plutôt abordable.

Le spa Nuxe. Copyright: SDP
Les oiseaux très design dans le spa Nuxe. Copyright: SDP

Autre must qui nous a tapé dans l’oeil: le salon de lecture où tous les après-midi est organisé un tea-time – aussi accessible pour les non-résidents – avec des pâtisseries faites maison par le chef, à déguster au coin du feu dans d’énormes fauteuils en cuir…

A faire dans les parages

Le Touquet, c’est évidemment d’abord une station balnéaire du nord, avec ses longues plages dans les camaïeu de gris et beige, sa météo capricieuse, ses dunes dans lesquelles on se promène à pied ou vélo, et son arrière-pays, planté de pins – c’est la particularité de la ville – et de maisons de rêve.

Le bord de mer. Copyright: SDP

S’il ne fallait retenir qu’un must, c’est toutefois l’estuaire de la Canche, au nord, qui offre un paysage splendide évoluant au rythme de la marée. Pour le reste, le mieux est de flâner au gré de ses envies… à moins évidemment de venir ici pour jouer au golf, faire du shopping – les boutiques sont nombreuses et pour toutes les bourses – ou dépenser sa fortune au casino. Vous y croiserez peut-être James Bond… ou le couple Macron, qui a sa résidence secondaire en plein coeur de la ville. Ne vous étonnez pas dès lors de voir à toute heure du jour ou de la nuit des policiers armés jusqu’aux dents!

L’estuaire de la Canche, dont la physionomie varie selon les marées. Copyright: SDP

Les +

– Le bâtiment d’une très haute valeur patrimoniale, réaménagé par un architecte d’intérieur, Bruno Borrione , ancien collaborateur de Philippe Starck

– L’emplacement de rêve, à deux pas du centre, de la plage et de toutes les activités.

– La gentillesse incroyable du personnel.

– Le bar mythique et ses terrasses, accessible aussi quand on ne dort pas sur place. Bon plan!

– Les chambres royales où on a l’impression d’être une James Bond Girl invitée par 007.

Les –

– Difficile de trouver un défaut, car même le prix est justifié et non surfait. On dira peut-être la piscine, un brin moins sophistiquée… Mais ce serait se plaindre d’aise.

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