Le plus grand aquarium d’Europe, alias Nausicaa, est très doué pour en mettre plein les mirettes de ses visiteurs de tous âges. Et il y a même du neuf ! Récit d’une escapade les yeux dans les bleus.
Le départ est fixé à l’aube, depuis Bruxelles, sur le coup de 7 heures du matin. Objectif : arriver à Boulogne-sur-Mer pour l’ouverture de Nausicaa, vers 9h30. Le GPS nous indiquant 2h20 de trajet, on a même le temps de s’arrêter pour manger un pain au chocolat (une chocolatine ? C’est vous qui voyez). A l’arrière de la voiture, Noa et sa copine Rose, âgées de 6 ans chacune, sont excitées comme des poissons-clowns… et elle ne vont pas être déçues du voyage.
Un parking est prévu, situé à deux minutes à pieds de l’entrée de Nausicaa. Le soleil est là, permettant d’apprécier l’emplacement idéal, en bord de mer, de cet incroyable centre marin. Une fois passé l’entrée, on rentre tout de suite dans le vif du sujet, avec un premier parcours baptisé « Voyage en haute mer ».
L’ambiance sonore, tout comme le décor tamisé, nous plongent dans un monde mystérieux, profond et vibrant. Ici, des magnifiques méduses qui offrent une chorégraphie élégante à leurs hôtes. Là, des poissons de toutes les couleurs qui virevoltent derrière un hublot. Un peu plus loin, une longue et passionnante découverte du royaume des requins, ces créatures dont le commun des mortels ne connaît que la partie la plus mordante en raison des films d’horreur ayant fait sa (mauvaise) réputation.
Un lieu à la fois ludique et pédagogique
C’est bien là toute la force et la nécessité de Nausicaa : parvenir à éblouir ses visiteurs sans oublier de rétablir des vérités ou de les sensibiliser. Tout au long du parcours, les adultes comme les kids sont interpellés, que ce soit dans la partie réservée aux abysses, dans la grotte sous-marine ou via la rencontre avec les « voyageurs du Grand Large ». Le parcours ne manque pas d’explications, rappelant à quel point l’océan est à la fois le lieu le plus extraordinaire et le plus fragile de la Planète Bleue.
Encore mieux que du cinéma
Attentives et ébahies, Noa et Rose attendent chaque nouvelle salle avec impatience. Dans un long couloir où les poissons les plus étranges et les petits requins viennent littéralement caresser les vitres, les « waow » s’enchaînent. Mais le clou du spectacle est clairement l’immense salle qui a été imaginée comme un cinéma grandeur nature, dont l’écran n’est autre qu’un immense aquarium où nagent des tortues, des requins et une gigantesque raie manta à la prestance qui laisse sans voix. Alors on s’assied, on ouvre grand les yeux et on se laisse absorber par cette vision fascinante. Rien que pour ce moment-là, Nausicaa mérite amplement le déplacement…
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Coucou petits manchots
Pause déjeuner. Retour à la surface afin de déguster des frites en forme de vague – le chef a le sens du détail – avec quelques nuggets, ou encore un bon… fish & chips – passons sur l’ironie de la chose. Le restaurant Calypso Self dispose de tables offrant une vue sur la (vraie) mer, à condition d’arriver assez tôt. Pour la digestion ? On s’en va faire un petit coucou aux manchots, tout en acceptant un cours de rattrapage sur les méfaits du réchauffement climatique sur l’océan et ses habitants. Encore une fois, on s’étonne autant qu’on se questionne. Nous sommes dans un centre marin qui, au-delà de sa magie visuelle, a aussi pour mission de protéger des espèces et de transformer ses visiteurs en acteurs engagés.
Des lions de mer plus grands que prévu
Le parcours intitulé « Des rivages et des hommes » réserve son lot d’instants précieux, lui aussi. On s’y aventure notamment au cœur des îles, à la rencontre de poissons tropicaux dont on vous laisse imaginer les couleurs et les formes. On découvre également le rôle crucial du corail ou de la mangrove. On s’extasie devant le bassin californien ou la virée en Méditerranée, avant de monter à bord du navire Thalassa.
La cerise sur la balade, cette fois ? Sans aucun doute le bassin où nagent les lions de mer. Leur taille impressionne Noa et Rose, qui ne les imaginaient clairement pas aussi grands. Et à vrai dire, les adultes pensent exactement la même chose. Deux points de vue possibles : sous l’eau pour les voir nager, ou à l’extérieur pour les observer en train de se dorer la pilule au soleil…
Un peu plus loin, on ne manque pas de caresser les poissons et les (petites) raies dans le bassin tactile – Rose adore, Noa fait un peu la moue. Il existe ensuite plusieurs façons de poursuivre la visite, comme participer à l’activité « Dans les pas d’un soigneur » ou arpenter les coulisses de l’aquarium avec un guide. De notre côté, on décide plutôt d’aller découvrir le tout nouvel espace de Nausicaa, qui a ouvert ses portes il y a seulement quelques mois : la Blue Academy. Au programme ? Des activités à la fois scientifiques et ludiques, encadrées par des pros du monde marin, et dédiées aux enfants de 3 à 18 ans.
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L’Académie des mômes
Dans cette zone de 800 m2 ultramoderne, nous attend le sympathique Simon, qui nous propose un atelier sous forme de jeu… en équipes. Premier challenge : reconnaître des minuscules espèces sous-marines vivantes placées sous un microscope. Rose et Noa doivent décrire ce qu’elles voient, et les adultes doivent retrouver l’animal sur des photos. Pas évident, mais amusant.
Le jeu où il s’agit de nommer, dans un temps imparti, un maximum d’espèces de requins, de mammifères marins ou d’animaux à carapaces, met tout le monde d’accord. Tout comme celui consistant à ne pas confondre les animaux d’une même espèce en se basant sur leur description. Le temps file. Et y a pas à dire : cette conclusion aussi délassante qu’enrichissante prouve que Nausicaa n’est toujours pas à bout d’idées pour épater ses visiteurs.
La suite de l’histoire ? Elle passe par l’inévitable boutiques à souvenirs qui a le mérite de ne pas afficher des étiquettes aux prix exorbitants et qui, bien sûr, propose un tas d’ouvrages afin de poursuivre notre découverte des profondeurs. « C’est déjà fini ? », entend-on presque en chœur. Noa et Rose ne repartent pas seulement avec une petite peluche de phoque blanc : elles quittent aussi les lieux avec le sourire. C’est fou, le pouvoir de la mer…
Destination Abysses
Depuis cet été, une nouvelle expo en forme de voyage didactique dans les conditions extrêmes des profondeurs a pris place dans la partie Voyage en Haute Mer. Nous avons découvert un monde méconnu, les abysses: les profondeurs marines situées en dessous de 2000 mètres par rapport au niveau de la mer, riches de plaines, monts sous-marins, volcans engloutis et fosses profondes, le point le plus bas se trouvant à… 11000 mètres de fond. De quoi frissonner!
Malgré la pression, le froid et les ténèbres, des créatures existent bel et bien, et on peut – enfin! – les découvrir grâce à ce voyage immersif. Les crabes-araignées de mer géantes sont impressionnantes, tout comme la démonstration de l’effet des fortes pressions qui s’exercent sur les organismes marins dans ces profondeurs. On ne vous en dit pas plus, puisque, de toute façon, il faut le voir pour le croire.
Plus d’infos: nausicaa.fr
Nausicaa en quelques chiffres
– L’aquarium a été inauguré en 1991 : il a donc 33 ans cette année.
– Il abrite environ 58.000 animaux, dont 1.600 espèces différentes.
– Pas moins de 2.000 naissances y sont comptabilisées… chaque année.
– Le centre emploie 220 salariés, dont 30 soigneurs et soigneuses.
– Quelque 850.000 visiteurs s’y rendent chaque année.
Une nuit sur place
Vous souhaitez prolonger le week-end sur ce joli bout de Côte d’Opale? Bonne nouvelle : il y a plein de sympathiques restaurants à Boulogne-sur-Mer ou dans les environs, mais aussi les caps Blanc-Nez et Gris-Nez qui n’attendent que vos gambettes. Pour la nuitée ? Nous avons été ravis de poser nos valises au domaine Evancy d’Equihen (photo ci-dessus), situé à une vingtaine de minutes en voiture de Nausicaa. Un lieu posé en pleine nature, à quelques enjambées de la mer. Moderne, confortable et paisible, il propose à la fois des petits appartements et des villas. Il n’y a pas de restaurant sur place, mais il est possible de demander un petit-déjeuner… à déguster sur la terrasse, face à la brise maritime et au soleil naissant. Une parenthèse enchantée, n’ayons pas peur des mots.
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