On a testé : un week-end avec des ados au parc Astérix, par Toutatis

Le Parc Astérix © A. Sobczk
Fanny Bouvry
Fanny Bouvry Journaliste

Le parc Astérix fête ses 35 ans cette année avec plusieurs événements. L’occasion d’aller prendre le pouls de ce parc d’attractions à 30 km de Paris, avec dans notre char deux ados fans de loopings. Alors, conquis les Gaulois ?

Autant le dire tout de suite: à la maison, nous ne sommes pas de grands lecteurs de BD. Et même si nous possédons une vieille collection d’Astérix et Obélix datant de notre enfance, la tribu connaît plutôt ces valeureux Gaulois par les films récents que pas les bulles de Goscinny et Uderzo.

Dès lors, lorsque nous avons annoncé que nous allions visiter le Parc Astérix en famille, nos ados méfiants et #toujoursconnectix ont d’abord été vérifier sur TikTok s’il y avait assez de montagnes russes dignes de ce nom dans le parc français. Avant de très vite approuver la destination face à l’offre grandiose en frissons garantis (on remercie les influenceurs influents pour le coup)! Nous pouvions dès lors embarquer pour la Gaule, braves Belges que nous sommes.

L’arrivée dans les bois

Un grisonnant dimanche de début de grandes vacances, nous prenons donc la direction de Plailly, dans l’Oise, à une trentaine de kilomètres de la capitale française. Prêts à affronter des armées de visiteurs hystériques, comme c’est souvent le cas dans la parc voisin de Disneyland Paris, nous déboulons sans nous y attendre… en plein milieu des bois! Verdure, chant des oiseaux, et même pas de Romains à l’horizon. La surprise est de taille (de menhir).

La Cité suspendue © Bertrand Noël

Nous logeons dans l’hôtel 3-étoiles de La Cité Suspendue et en posant nos valises et notre voiture (gratuitement) là, avant de rejoindre les activités, nous comprenons que le choix est des plus judicieux. Construit tout en bois, l’établissement a dispersé ses chambres dans des cabanes perchées en pleine zone Natura 2OOO. De petites terrasses privées permettent de se baigner parmi les arbres. Difficile d’imaginer que nous sommes à proximité d’une infrastructure d’entertainment.

Check in personnalisé, un peu lent mais très humain, du genre que l’on retrouve plutôt dans de petites auberges provinciales, et nous voilà équipés de nos pass pour rejoindre Astérix et sa bande.

Quand tout part en vrilles (et loopings)

Tout comme pour les deux autres hôtels du parc, Les Trois Hiboux et Les Quais de Lutèce, l’accès au site se fait à pied, en dix minutes au pas du légionnaire, par un chemin forestier très bucolique. Pour peu, on rencontrerait un sanglier au détour d’un buisson. Pas d’attente à l’entrée réservée aux clients qui dorment sur place, et même un accès 30 minutes avant l’ouverture grand public afin de profiter tranquillement des lieux sans files. Que demande le peuple ?

Goudurix, un classique coaster qui apporte sa dose de frissons. © Vincent Lansiaux

Ni une, ni deux, nos grands Gaulois, âgés de 12 et 16 ans, foncent directement sur les montagnes russes. Le trio de tête selon eux : Goudurix, une attraction de loopings simple et efficace qui existait déjà à l’ouverture en 1989, Oziris, une partie de plaisir avec les jambes dans le vide, et sur la plus haute marche du podium, l’attraction star, Toutatis. Avec ses 110 km/h et ses 51 mètres de hauteur, le parcours, inauguré il y a tout juste un an, est destiné aux plus audacieux… que nous sommes ! Car convaincus pas nos deux jeunes, nous n’hésitons pas, nous aussi, à tenter l’expérience. Et à la réitérer tellement les sensations sont top !

La descente vertigineuse de Toutatis. © Sylvain Cambon

Selon les études, ce coaster donne l’impression d’être en apesanteur, quand on décolle du siège, 23 fois, ce qui est un record mondial ! Le circuit, qui alterne marche avant et arrière et plein de loopings, vrilles et autres chutes vertigineuses, a d’ailleurs reçu en 2023 le titre de Meilleure nouvelle montagne russe aux European Star Awards, un prix prestigieux dans le secteur des parcs de loisirs.

Oziris, les pieds dans le vide. © Vincent Lansiaux

Nos testeurs #toujoursconnectix, mais impitoyables, recaleront par contre l’autre fameuse attraction du parc, la Tour de Numérobis. Un manège à balançoires grimpant à 40 mètres de hauteur que nous, Gaulois matures, avons pourtant apprécié pour la vue panoramique offerte sur le parc et la sensation planante.

La vertigineuse Tour de Numerobis. © Sylvain Cambon

Les shows et le froid

Pas si irréductible que ça, notre duo d’ados a besoin de reprendre ses esprits. Et pour le coup le parc ne manque pas d’alternatives. Car si le lieu est le paradis des plus d’1,30 mètre en soif d’adrénaline, c’est aussi une destination famille avec plein d’attractions destinées aux plus petits, des décors vraiment très bien réalisés, des personnages qui se promènent dans les allées et des spectacles juste « waouw ».

Une ère de jeux pour petits dans la zone Festival Toutatis. © Sylvain Cambon

Notre équipée, ayant raté l’heure du très recommandé show Gaulois vs Romains dans l’arène centrale, se replie sur Les plongeons de l’Olympe. Et ne le regrette pas un instant tant les sauts des athlètes, dignes des grandes compétitions, sont impressionnants. Surtout lorsque l’un d’entre eux s’élance d’une plate-forme à 25 mètres de hauteur. Tonnerre de Zeus! On ne respire plus jusqu’à ce que le téméraire sportif s’enfonce dans la microscopique piscine en contre-bas.

Les plongeons de l’Olympe. © Sylvain Cambon

Le plus : l’humour qui transparaît de tous ces spectacles et offre une lecture au second degré très appréciable pour les adultes que nous sommes. Le tout par contre est actuellement exclusivement en français. Mais le parc devrait évoluer à l’avenir, le public étant de plus en plus international depuis deux ou trois ans. Nous y avons d’ailleurs croisé de nombreux néerlandophones et anglophones.

Avec les ados #toujoursconnectix dans l’attraction Romus et Rapidus. © Bertrand Noël

Ayant eu chaud pour ces plongeurs de l’impossible, notre famille prend ensuite l’option de se rafraîchir… Et là aussi les propositions « qui mouillent » ne manquent pas. Entre Le Grand splash (qui comme son nom l’indique fait un grand splash après une descente bien raide), Romus et Rapidus (la Radja River de Walibi pour ceux qui connaissent) ou le Menhir Express (les traditionnels « rondins »), nous avons notre dose de flotte et de fous rires… Bref, il est temps de manger. Qui a vu passer un sanglier?

Des jeux… et du pain

Car oui, ici, on mange du sanglier! En cuisseau, en saucisse, en terrine, on le retrouve sous toutes les formes… Et il est chassé dans les forêts avoisinantes en plus. Les responsables du domaine mettent en effet un point d’honneur à cuisiner un maximum de produits si pas locaux, du moins français.

Ils ont un accord avec un fermier du coin pour une partie des légumes; travaille avec un Meilleure Ouvrier de France fromager pour la sélection des fromages hexagonaux; privilégie un boeuf venant des Hauts de France et ont un partenariat avec le glacier artisanal Louise, venu des Pyrénées. Ce dernier a notamment développé deux saveurs exclusives pour le parc: la glace Astérix faite de fleur de lait, cookies et cerises, et la glace Obélix, au chocolat blanc et bonbons bleus. Testées et approuvées par nos gourmets #toujoursconnectix.

Le buffet de la Cité suspendue. © Bertrand Noël

Alors certes oui, il y a aussi de la junk food chez Asterix, c’est inévitable car la demande est là. Mais la qualité des burgers, pizzas et autres kebabs est très correcte… Et pour ceux qui veulent mieux (mais plus cher), plusieurs tables donnent le change.

C’est aussi l’agréable surprise que nous avons en rentrant dans notre havre de paix le soir, à l’hôtel de La Cité suspendue. Après un apéro au bar rustique très convivial proposant notamment des cocktails originaux à base de cervoises (pour les vieux accompagnateurs comme nous pas pour les ados fans de loopings, cela va sans dire) et des planches apéritives, nous prenons ainsi place au buffet. Et sommes bluffés par la qualité et l’originalité des mets proposés.

Le village gaulois où se déroule le fameux banquet. © Sylvain Cambon

Après une nuit ressourçante dans notre cabane au fond des bois, rebelote avec un autre buffet, petit-déjeuner cette fois, franchement meilleur que dans de nombreux hôtels de chaînes déjà visités… Et tellement plus paisible que chez le voisin aux deux oreilles et à la queue de souris.

Une rasade de la potion magique servie par l’établissement (un mélange de jus de pomme et orange en vrai) et nous sommes prêts pour affronter une nouvelle journée, voire pour soulever quelques menhirs s’il s’avère nécessaire d’assommer un quelconque Romain en chemin. Bref, comme dirait l’autre : veni, vidi, vici… et on a été conquis!

Happy Astérix

En 1989, le minsitre Jacques Lang inaugurait le parc Astérix, un rêve naît de la tête d’Uderzo lui-même après avoir visité Disneyland en Floride. L’auteur de la BD resta d’ailleurs dans l’équipe créative du parc pour créer un lieu en phase avec l’oeuvre, autant sur le plan des personnages et décors que de l’humour certain des textes. Désormais les héritiers et les éditions Albert René veillent encore à ce que l’esprit initial ne se perde pas. C’est ce qui fait probablement le charme de ce parc « très français », qui ne semble pas encore victime de la mondialisation de l’entertainment. Et ce même si le complexe va encore prendre de l’ampleur avec une nouvelle attraction et un quatrième hôtel dans les prochaines années.

Copyright: S. Cambon

En attendant, les activités se multiplient pour attirer un public plus large avec des décors et activités spéciales pour Noël et Halloween mais aussi et surtout, pour cet été, dès le 13 juillet, et jusqu’au 31 août, des nocturnes et un Banquet Gaulois (sur réservation). Au menu: des buffets gargantuesques comme il y en a dans toutes les BD, un bar à vins, de la cervoises, des boissons sans alcool de tout poil, mais aussi des danses, des saynètes. Le tout au coeur du Village Gaulois en plein milieu du parc. Bref de quoi s’immerger totalement dans l’univers de Goscinny et Uderzo, se remplir la panse et profiter de la vie comme le fait Obélix.

Calculs d’apothicaires

Si le parc Astérix remporte un tel succès, c’est aussi parce qu’il veut rester plus démocratique que son voisin Disney pour ne citer que lui.

Dès lors, on s’en sortira avec des billets à partir de 42 euros la journée. Pour une nuit, le tarif démarre en basse saison à 88 euros/pers pour une nuitée, le petit-déjeuner et l’accès au parc. A cela, on peut ajouter les coupe-files Filotomatix, que nous avons testés et qui sont, certes un peu chers, mais des plus appréciables pour profiter au mieux des attractions! Compter entre 35 et 125 euros/pers.

Plus d’infos

La brave équipée belge venue testé le parc pour Le Vif Weekend. © Bertrand Noël.

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