9 destinations pour profiter du bobų vasara, « l’été des bobas » qui baigne les pays baltes d’une lumière magique

Le bobų vasara baigne les pays baltes d'une superbe lumière (ici à l’isthme de Courlande, en Lituanie) - Getty Images
Le bobų vasara baigne les pays baltes d'une superbe lumière (ici à l’isthme de Courlande, en Lituanie) - Getty Images
Kathleen Wuyard-Jadot
Kathleen Wuyard-Jadot Journaliste

Quand les grandes vacances cèdent leur place au tourbillon de la rentrée mais que soleil et chaleur jouent les prolongations, on aime parler d’été indien. Mais connaissez-vous le bobų vasara? Equivalent saisonnier à quelques milliers de kilomètres, il voit les pays baltes baignés d’une lumière à nulle autre pareille.

L’occasion parfaite pour y planifier un citytrip (de début) d’automne, non? Mais d’abord, le bobų vasara, c’est quoi? Pour la petite histoire, si on parle « d’été indien » sous nos latitudes, c’est en référence à l’Indian summer, un terme apparu à la fin du XVIIIe siècle au États-Unis pour désigner les périodes de temps automnal clément durant lesquelles les Amérindiens préparaient réserves et campements pour l’hiver. L’Amérique étant alors majoritairement colonisée par des puissances européennes telles que l’Angleterre et la France au Nord et l’Espagne au Sud, les linguistes sont d’avis que les colons ont tout simplement ramené une traduction de l’expression dans leurs pays d’origine.

Et le bobų vasara dans tout ça? En lituanien, cela veut dire « l’été des vieilles » ou « l’été des bonnes femmes ».

« L’été des mémés », donc. Mais quel rapport avec cette douceur bienvenue quand, déjà, les feuilles mortes tapissent le sol? Figurez-vous que dans les pays baltes, la période s’accompagne d’une présence accrue de particules de pollen et de poussières dans l’air, un phénomène météorologique qui explique le drôle de nom de la version locale de l’été indien.

Été indien, l’été revient

Ces particules, les « bobas », évoqueraient en effet les mèches de cheveux d’un blanc brillant des vieilles dames. Et pas n’importe lesquelles, car à l’origine, boba se réfère à Rugiu Boba, « la vieille dame du seigle ». Déesse protectrice des récoltes automnales, c’est une figure bienveillante et sage, symbole de la fertilité et de la force de vie.

Cette luminosité à nulle autre pareille, l’impression de pouvoir toucher du doigt ces filaments scintillants qui donnent aux paysages un aspect féérique? C’est le bobų vasara, et cela fait de l’automne une saison privilégiée pour visiter les pays baltes. Même si, une fois sur place, et bien que baignés de cette aura dorée dans les trois nations qui bordent la mer Baltique, sachez qu’il n’y a que chez les Lituaniens qu’on l’associe à Rugiu Boba et à sa chevelure.

Les Lettons parlent eux de « atvasara », ou « l’été revient » en français dans le texte, tandis qu’en Estonie, on utilise le terme « India suvi », ou été indien.

Voici pour le contexte. Et maintenant que vous avez de quoi épater vos compagnons de voyage avec l’étendue de votre savoir, où les emmener pour profiter de la lumière dorée de l’automne balte?

En Estonie

Narva

Narva castle estonia
Unsplash (Georgy Trofimov).

Pourquoi : Connue dans le pays comme la « capitale de l’automne », cette ville du nord-est, traversée par le fleuve du même nom, marque la frontière entre la Russie et l’Estonie. On y visite le fort d’Hermann, une forteresse fondée par les Danois au XIIIe siècle, mais on se promène surtout le long de l’eau, dont les rives ont été aménagées pour le plus grand plaisir des locaux et des touristes.

Les parcs nationaux de Lahemaa, Matsalu et Soomaa offrent de nombreuses possibilités de balades, parfaites pour prendre pleine mesure du charme du bobų vasara.

Saaremaa

saaremaa estonia
Unsplash (Ilja Tulit).

Pourquoi : Plus grande île de l’archipel d’Estonie-occidentale, Saaremaa est connue comme « la perle des pays baltes », rien que ça. On y trouve nombre de châteaux médiévaux, au moins autant d’hôtels avec wellness, mais aussi et surtout, une nature préservée à couper le souffle, particulièrement quand elle s’embrase des couleurs de l’automne.

Occupée depuis le 4e millénaire avant notre ère, l’île est un rêve de fans de photographie, qui ne sauront où donner de l’objectif ici. Incontournable sur place: faire une cure thermale et visiter le lac de Kaali, havre de paix formé dans un cratère de météorite vieux de plusieurs milliers d’années.

Pärnu

Pärnu Estonia
Unsplash (Joakim Honkasalo)

Pourquoi : Prisée des touristes en été, cette station balnéaire où les élégantes villas modernistes côtoient de pittoresques chalets colorés retrouve son calme une fois les grandes vacances terminées. Comprendre: c’est la destination parfaite pour s’offrir une pause iodée et vraiment déconnecter. Avec, en prime, une scène gastronomique alléchante au possible.

Si vous visitez Pärnu avec l’élu·e de votre coeur et que le courant le permet, ne manquez pas de relever le défi local et de parcourir jusqu’au bout le chemin de galets qui s’enfonce dans la mer: selon la légende, cela garantirait aux couples de rester ensemble pour toujours.

En Lettonie

Jūrmala

Jurmala Latvia
Getty Images.

Pourquoi : Avis aux fans de Gilmore Girls qui nous lisent: cette petite ville côtière aux charmants commerces et aux façades de bois coloré et ouvragé a tout d’une version tout ce qu’il y a de plus réelle de Stars Hollow… La mer et les plages infinies en prime.

On s’y balade à pied ou en vélo, on y dîne dans le navire amiral du grand hôtel en bord de plage, on dort dans une des riantes petites pensions locales… L’auteure de cet article y a séjourné il y a bientôt 5 ans de ça et continue (tout comme pour Pärnu, d’ailleurs) d’y penser avec liesse, en se disant qu’il est plus que temps d’y retourner – une vraie destination coup de coeur!

Cēsis

cesis latvia
Getty Images.

Pourquoi : C’est ici que se trouve le parc national du Gauja, point de chute parfait pour admirer le feuillage saisonnier sous la lumière de l’été des mémés, ou plutôt « atvasara » sur place. En haute saison, le château de Cēsis et sa charmante vieille ville sont de véritables aimants à touristes, mais une fois septembre venu, il est possible d’en profiter en toute tranquilité.

Au détour d’une rue désertée, face aux façades de pierre blonde et de bois aux couleurs vives, quand aucune voiture ne vient troubler la quiétude, il est difficile de dire si l’on est en 2025 ou bien 100 ans auparavant. Et en ces temps mouvementés, ce voyage dans le temps (et dans le calme) est pile ce que le docteur recommande.

Riga

riga
Unsplash (Ivars Utināns).

Pourquoi : Entre grandes avenues bordées de bâtiments anciens, multitude de maisons de bouche branchées et concentration réjouissante de librairies et autres boutiques indépendantes, Riga a presque de faux airs de Berlin balte. D’ailleurs, un excellent resto de sushis de la capitale allemande, The Catch, possède également une adresse ici, où on s’attable de préférence au bar et où l’on vient à plusieurs pour commander toute la carte, ou presque.

Cultivée, cool, accessible et charmante, la capitale lettonne a tout pour plaire, et avec ou sans « été des bonnes femmes », c’est une excellente destination pour un city-trip inattendu et dépaysant.

En Lituanie

Le parc national de l’Isthme de Courlande

Nida Lituanie
Unsplash (Hans-Joachim Kaiser).

Pourquoi : Créé au tournant des années 90 pour préserver les écosystèmes uniques de l’isthme et de la lagune de Courlande, ce parc national situé à la fois en Lituanie et en Russie est une vraie merveille naturelle, où sable et forêt abritent une faune d’une grande diversité. Comprendre: c’est la destination parfaite pour les amoureux de la nature et les mordus de photographie. Et si vous aimez les promenades, vous serez ici au paradis.

Sur place, afin de s’assurer de rester du côté lituanien de l’isthme, on pose ses valises à Nida, un ancien village de pêcheurs devenu une destination touristique sans pour autant sacrifier son âme. Célèbre pour la beauté de sa nature et de ses maisonettes colorées, c’est une destination où le temps semble s’être arrêté, ou plutôt, où on aimerait qu’il s’arrête tant la vie y est douce.

Vilnius

vilnius
Getty Images.

Pourquoi : Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, la capitale de la Lituanie peut s’enorgueillir de posséder un riche patrimoine architectural, qui n’a d’égal que son héritage gastronomique, lui aussi précieusement préservé.

On s’y régale pour des montants bien moins conséquents que ceux des additions belges, on s’y cultive à chaque coin de rue, entre culture du street art joyeusement développée et musée du KGB, et puis surtout, on grimpe jusqu’à la tour de Gediminas, pour avoir un panorama imprenable sur la ville, parée de son chatoyant manteau d’automne. Avantage de la découvrir en cette saison? On y échappe aux foules, Vilnius étant une destination très prisée en été grâce à son climat méditerranéen extrêmement agréable.

Druskininkai

Druskininkai
Getty Images.

Pourquoi : Une ambiance délicieusement désuète se dégage de cette station thermale proche des frontières russe et polonaise, bâtie autour d’une industrie du bien-être florissante depuis le XIXe siècle. Ce qui veut dire qu’on vient tout autant ici pour prendre soin de soi que pour admirer les villas cossues des notables du cru.

On y parcourt le lac en pédalo ou en kayak, on visite le musée en plein air de sculptures de bois, on se rend à l’église orthodoxe russe pour immortaliser sa façade bleu vif et on ne manque pas l’Apverstas Namas, aussi photogénique qu’insolite (et garanti de vous faire tourner la tête).


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