Petit tour d’Europe des carnavals insolites
Un peu partout en Europe se célèbrent des carnavals qui mêlent originalité, folklore et histoire. En voici quatre qui valent le détour.
Février rime avec carnaval, une tradition bien présente chez nous. De Binche à Stavelot, le choix est vaste. Mais les festivités ne se limitent pas à la Belgique. Partout en Europe, chaque ville carnavalesque a sa propre façon de célébrer cette fête datant depuis le Moyen Âge. Il y en a pour tous les goûts.
1. Pour ceux qui aiment l’action: Ivrea (Italie)
Dans cette petite ville du nord de l’Italie, il y a, comme au carnaval de Binche, beaucoup d’oranges. Sauf qu’ici, ces fruits ne sont pas offerts aux spectateurs, mais balancés de part et d’autre dans une énorme bataille générale entre les « arancieri » (lanceurs d’oranges en italien) et neuf équipes pour autant de quartiers dans la ville. Ce combat est une métaphore de la libération de l’Italie des seigneurs du Moyen Age incarnés par les » rancieri ». Les équipes des quartiers représentent, quant à eux, le peuple qui se soulève. Les spectateurs sont munis d’un bonnet rouge censé les épargner des projectiles frugaux mais des dommages collatéraux peuvent survenir.
Le carnaval en lui-même existe depuis 1808. A l’époque, chaque quartier organisait ses propres festivités. Mais l’autorité napoléonienne décida d’unifier les quartiers pour mettre sur pied une seule et même fête. Et cette tradition est d’ailleurs toujours en vigueur puisqu’un des personnages clés de la parade historique qui précède la bataille d’oranges est le général d’Ivrea, habillé comme les officiers de l’armée de Napoléon.
Cette année, la bataille d’oranges aura lieu le lundi 24 février.
Plus d’infos : www.storicocarnevaleivrea.it
2. Pour les moins pressés: Limoux (France)
Au pied des Pyrénées, l’édition 2020 de ce carnaval a commencé le 19 janvier dernier. Pourtant, vous aurez tout le temps de le découvrir puisqu’il se déroule jusqu’au 29 mars, ce qui est fait le plus long carnaval du monde.
Tous les samedis et dimanches durant cette période, différentes bandes de carnavaliers que les locaux appellent « fécos » viennent défiler sur la place de la République de Limoux. Chaque groupe a son propre folklore avec des déguisements correspondants et tous sont accompagnés de musiciens traditionnels. Le point d’orgue ? Le célèbre Mardi gras.
Depuis 2009, les organisateurs ont créé « les carnavals du monde ». Pendant toute une journée, les festivités sortent de leurs racines culturelles et s’ouvrent aux autres folklores avec un rassemblement de groupes venant du monde entier. Le tout est rythmé par un collectif local de percussions brésiliennes.
Les carnavals du monde se tiendront le 29 février.
Plus d’info : www.limoux.fr
3. Pour les adeptes de mystère: Ptuj (Slovénie)
Au nord de la Slovénie, la ville de Ptuj accueille le « Kurentovanje ». Chaque mois de février, pendant une semaine, cet événement est le lieu de célébrations en tous genres. La plus singulière d’entre elles étant le défilé des Kurents qui, avec leur déguisement en peau de mouton, viennent chasser l’hiver et accueillir le printemps.
Cette tradition veut que chaque village slovène amène son propre Kurent. Ils ont tous un aspect étrange et mystérieux mais chacun se distingue des autres. Ils sont munis de cloches et sont particulièrement bruyants. Lors de leur passage, les femmes et jeunes filles y accrochent des mouchoirs pour favoriser la fertilité.
Il se dégage quelque chose de mystique de ces personnages, dont l’origine n’est pas claire. Une chose est sûre en revanche : ce sont des démons. Mieux vaut donc s’en approcher avec précaution.
Les mystérieux Kurents envahiront Ptuj le 25 février.
Plus d’info : www.kurentovanje.net
4. Pour les plus illuminés : Bâle (Suisse)
Tout début mars, la ville suisse accueille les « drey scheenschte Dääg », littéralement les trois jours les plus beaux. Les premières traces de ce carnaval datent de 1376. Mais c’est pendant la Réforme, la répression des protestants au XVIe siècle, que ce carnaval va se faire connaître. Les Réformistes voulaient interdire toute forme d’effervescence exubérante. Dans un esprit de maintien des célébrations, le carnaval de Bâle devint un acte de résistance contre les autorités répressives.
Le moment le plus magique est sans nul doute le « Morgenstreich . Le premier matin des festivités, à 4 heures précises, les cloches de la Martinskirche, église du centre-ville, résonnent. A cet instant, les lumières de la ville s’éteignent et des milliers de lanternes prennent le relais et offrent un océan de scintillements, source d’émerveillement pour les spectateurs. La plupart sont peintes à la main et certaines sont de vraies oeuvres d’art. Elles restent ensuite exposées sur la Münsterplatz pendant tout le reste des festivités.
Les lanternes s’illumineront le matin du 2 mars.
Plus d’info : www.basel.com
Adrien Orban
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