Pour freiner l’afflux de touristes, Barcelone interdit la construction de nouveaux hôtels
Ce samedi 28 janvier, dans le centre de Barcelone, des milliers de personnes ont manifesté contre le tourisme excessif dans leur ville, et ses conséquences. Les autorités de la ville ont donc réagi: Barcelone vient de voter un plan d’urbanisme interdisant toute nouvelle construction d’hôtel dans le centre de la ville, afin de lutter contre la pression immobilière qui en découle.
Un tourisme de masse qui agace la population locale
Barcelone, qui compte 1,6 million d’habitants, est débordée par l’afflux de touristes venus du monde entier. Rien qu’en 2016, 17 millions de visiteurs ont transité dans la capitale catalane. En Europe, seules Londres, Paris, Berlin et Rome ont accueilli un nombre plus important de touristes. Considéré comme positif pour le commerce local, ce tourisme de masse est une énorme source de mécontentement pour les habitants de la ville qui ont vu son attrait pour elle se développer considérablement depuis les Jeux Olympiques de 1992. L’aviation low-cost est également une cause. Même si les activités liées au tourisme génèrent environ 13% du PIB de la ville, il engendre aussi des problèmes importants pour la population: une forte hausse des loyers, l’augmentation du coût de la vie, la saturation des espaces publics, des nuisances nocturnes.
La moitié de l’offre de logements touristiques se concentre sur 17% du territoire de la ville. Ainsi, dans différents quartiers du centre, on compte davantage de visiteurs que de résidents et certains vieux quartiers comme celui du Barrio Gotica et celui de La Barceloneta ont perdu leur âme, devenus hors de prix pour les habitants, selon la mairie.
Le comportement des touristes est également très problématique pour la population. Au cours du dernier trimestre de 2016, plus de 110.000 plaintes ont été déposées auprès de la police locale, soit une augmentation de 18,5 % par rapport à l’année précédente.
Lutter contre la pression immobilière liée au tourisme
Pour réguler le tourisme et juguler ses effets néfastes, la maire Ada Calau (du mouvement Barcelone en commun, soutenu par Podemos), vient d’adopter un plan d’urbanisme interdisant l’ouverture de nouveaux hébergements touristiques dans le centre-ville (hôtels, pensions et appartements) et ceux qui ferment leurs portes ne pourront être repris.
Dans les quartiers périphériques, il ne sera plus possible non plus d’ouvrir de nouveaux établissements, mais contrairement au centre, ceux qui ferment pourront être remplacés. Dans le reste de Barcelone, la croissance sera limitée à 11.000 nouveaux lits.
Cette mesure permettra d’endiguer la hausse des loyers. En effet, de nombreux habitants ont déjà dû quitter leur quartier en raison de cette fameuse « pression immobilière liée au tourisme ».
Rappelons que la Maire avait déjà commencé à lutter contre la prolifération des meublés touristiques sans licence proposés par les plateformes Airbnb et Homeaway.
De leur côté, suite à la communication de ces mesures, les associations d’hôteliers, de commerçants et de restaurateurs jugent que la municipalité faisait ainsi « le choix de la paralysie et du déclin ».
par Justine Toussaint (stg)
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