Pourquoi faut-il absolument, une fois dans sa vie, aller fêter Halloween en Irlande?

Halloween Irlande
Halloween Irlande
Nicolas Balmet
Nicolas Balmet Journaliste

Depuis des siècles, l’Irlande entretient à merveille sa réputation de terre mystérieuse, empreinte de légendes et de traditions mystiques. Autant dire que Halloween ne pouvait que naître là-bas. Servez-vous une tasse d’hydromel, on vous raconte tout ça.

Nous sommes 2500 ans en arrière, dans une Irlande où la tradition celte nommée Samhain est chargée de chasser les mauvais esprits des maisonnées, des villages et des terres les plus reculées. C’est alors la fin de la période des récoltes et, donc, le début de l’hiver. La journée baptisée Samhain est particulière pour le peuple irlandais: c’est le moment de l’année où s’efface la frontière entre les morts et les vivants, permettant aux esprits de parcourir temporairement la terre afin de retourner dans leurs anciennes demeures et, ainsi, perturber la tranquillité des nouveaux habitants…

Délivrez-nous du mal

Que fait-on quand les défunts frappent nos portes? On essaye de les chasser, pardi. Pour cela, les Irlandais décident de porter des masques et de se glisser dans la peau de personnages effrayants. Ils se costument, se maquillent et s’enlaidissent du mieux qu’ils le peuvent, histoire de flanquer la pétoche aux fantômes eux-mêmes. Mieux: afin de repousser les forces du mal le plus loin possible, ils allument des feux de joie qui dissipent l’obscurité. C’est alors qu’une tradition insolite se répand: les habitants créent dans les lanternes en taillant des… navets, qui seront plus tard remplacés par les cucurbitacées éclairés que nous connaissons.

De l’Irlande aux Etats-Unis… puis à l’Irlande

Si la tradition finira par se perdre au profit d’une fête beaucoup plus officielle baptisée Toussaint, elle refera surface vers le milieu du XIXe siècle, quand les immigrants irlandais (et écossais) fuiront la grande famine pour gagner l’Amérique. Dans leur besace: des contes et légendes en tous genres. On connaît la suite de l’histoire: un mythe qui renaît sous le nom d’Halloween et qui, au fil des décennies, se transforme en une célébration conviant les créatures de la nuit et les potirons épouvantés. Sans surprise, la fête retourne alors jusqu’à son berceau irlandais… puis se répand dans l’Europe tout entière.

Des fêtes incroyables

C’est néanmoins en Irlande que, sur notre Vieux continent, les célébrations halloweenesques sont les plus retentissantes. Dès que la fin octobre pointe le bout de son nez crochu, le peuple irish se met à trembler de joie et à organiser des fêtes dans les moindres recoins de la nation. Ainsi, du 25 au 28 octobre, la capitale de Dublin accueille ni plus ni moins que le Bram Stoker Festival, en consacrant des pièces de théâtre, des spectacles en plein air ou des promenades nocturnes à l’écrivain qui a un jour eu cette merveilleuse idée de transformer le mythe du vampire en un comte nommé Dracula.

Dans la ville de Londonderry, au nord de l’Irlande, c’est le festival Derry Halloween qui excite les foules durant cinq jours entiers. Au programme: des parades costumées, des feux d’artifice à gogo et des chasses aux fantômes dans les obscures ruelles de la cité. C’est bien simple: l’événement est considéré comme l’un des festivals d’Halloween les plus dingues… du monde. Exactement comme le fameux et gigantesque Puca Festival où la musique, la gastronomie et les spectacles de lumière enchantent les mirettes des habitants du comté de Meath en célébrant frénétiquement les origines d’Halloween durant une semaine entière.

Boire et manger: même pas peur !

Bien entendu, pendant toute la durée de ces effroyables festivités, ce sont les pubs de toute l’Irlande qui ouvrent leurs portes pour accueillir les créatures en tous genres. En bonus: des concerts de rock ou de musique celtique qui rendent l’ambiance des pubs encore plus fantastique que de coutume, et où les touristes de tout pays sont les bienvenus. On sait à quel point le peuple irlandais aime recevoir. C’est encore plus vrai quand leur deuxième fête préférée – juste après l’intouchable Saint-Patrick – bat son plein.

Entre deux bières, on n’oublie pas de se sustenter. La tradition de saison? Dévorer par exemple un «barmbrack», sorte de cake aux fruits richement garni dans lequel on cache un symbole pour prédire l’avenir (une bague de fiançailles, une pièce qui annonce la richesse…). Et si le futur ne vous intéresse guère, profitez donc du moment présent en dégustant un copieux «colcannon», un ragoût de chou riche en beurre qui vous requinque en trois coups de cuillères à pinte. Un programme monstrueux, n’ayons pas peur des mo(r)ts.

Plus d’infos sur les festivités: www.ireland.com

Lire aussi: Un citytrip à Cork, en Irlande: notre guide des bonnes adresses.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content