Quel plan d’action pour faire revenir les touristes à Bruxelles?
Depuis les attentats terroristes de Paris et ceux du 22 mars, la Belgique et particulièrement Bruxelles sont boudées par les touristes. La capitale a connu une baisse de 50% de sa fréquentation suite à ces évènements, selon Visit Brussels, une situation critique à l’approche de l’été. Comment les acteurs du secteur comptent-ils remédier à cette situation ? Coup de sonde.
Au lendemain des attentats de Paris du 13 novembre, la Belgique était pointée du doigt dans la presse internationale comme étant le berceau des djihadistes. Les attaques perpétrées le 22 mars dernier à l’aéroport et à la station de métro Maelbeek ont écorné encore un peu plus l’image de notre Royaume. Les touristes se font plus rares ces derniers jours dans la capitale. Au vu de l’état actuel des choses, comment les acteurs du secteur comptent-ils remédier à cette situation ?
Premièrement, afin de faire revenir les touristes en Belgique, il faut qu’ils soient prêts à voyager et notamment à prendre l’avion grâce, par exemple, à des tarifs avantageux. Cependant, pour Bernard Tuyttens, secrétaire général de la Belgian Travel Organisation qui représente les agences de voyages en Belgique, il y a d’autres priorités actuellement. « Il faudra surement baisser les prix pour que les gens reviennent en Belgique, mais pour le moment tout n’est pas mis en oeuvre pour les accueillir. Il faut que l’aéroport de Zaventem retrouve toute sa capacité, que l’attente et les files se raccourcissent. Il y a aussi certains pays comme la Suède, la Norvège ou les Etats-Unis qui déconseillent à leurs résidents de partir chez nous. Il faudrait qu’ils adoucissent leurs avis de voyage, tout cela n’est pas optimal », explique-t-il.
Pour certaines entreprises comme Brussel Airlines, la priorité est mise sur l’amélioration de la perception de la Belgique à l’étranger. C’est dans cette optique que des démarches ont été entreprises pour notamment promouvoir prochainement l’attractivité du pays à Toronto, au Canada. Pour d’autres, c’est le pari de la réduction qui a été pris, comme chez Neckermann qui a proposé des bons de réductions pour des réservations entre juin et septembre et, « il se pourrait bien que l’on refasse des promotions dans ce style-là, bien que ce ne soit pas sûr à 100%« , annonce Koen Van den Bosch, porte-parole de Thomas Cook, groupe dont fait partie Neckermann.
Redorer l’image de la ville
Au sein des acteurs touristiques bruxellois, la situation actuelle préoccupe. Sans surprise. Pour le moment, des actions et des initiatives pour redorer l’image de la ville sont ou vont être menées. « Il faut mener des campagnes de communication structurées, surtout en terme d’image », confirme Rodolphe Van Weyenbergh, porte-parole de l’Association des hôtels bruxellois. Néanmoins, certaines mesures plus concrètes pourraient voir le jour. « Différentes actions publiques ou privées seront menées, mais on ne peut rien communiquer en terme de tarif ou autre. Cela dépendra aussi des établissements », ajoute-t-il.
Pour rappel, pour remédier à la fréquentation en baisse des établissements de la capitale, l’association a lancé depuis la semaine dernière une opération originale dans une soixantaine d’hôtels bruxellois, les « Brussels Pyjamas’Nights ». Via cette action, les clients se voient offrir une réduction de minimum 50% pour des nuits entre le 5 et 8 mai… à condition de faire le check-in en pyjama. L’occasion de mêler humour et plaisir pour pallier la morosité ambiante.
Refaire de Bruxelles un lieu attractif, c’est aussi ce à quoi s’attèle Patrick Bontinck, directeur général de Visit Brussels. « Une série d’actions est en cours, il faut aller de l’avant ensemble. On va relayer une série d’activités, d’actions pour montrer que Bruxelles est toujours attractive. Mais on est optimiste dans la mesure où la programmation est de qualité et permettra de passer l’été », explique-t-il.
Actions dans les musées bruxellois
Un constat confirmé du côté du Conseil bruxellois des musées. « On prépare une grande campagne d’image pour promouvoir les musées bruxellois qui va être lancée le 18 mai prochain. C’est nécessaire, le manque de fréquentation fait mal et on ne peut pas proposer de tarif ou d’offre spéciale globale, car on n’a pas les moyens« , analyse Pieter Van Der Gheynst, coordinateur de projet au sein de l’organisation. Cependant, certains musées importants de la ville envisagent des actions plus concrètes afin de limiter les répercussions négatives des attentats. « Des actions de promotions à définir sont prévues pour les expositions de cet été, en collaboration avec Visit Brussels et Toerisme Vlaanderen » confirme-t-on au Bozar tandis que du côté de l’Atomium, des initiatives pour stimuler le tourisme intérieur ont vu le jour. Selon le mois, les habitants d’une province belge peuvent venir visiter le site à un tarif préférentiel.
Enfin, du côté de la Région bruxelloise, on a promis un nouvel effort pour relancer le tourisme et l’économie à la suite des attentats. Ce sont pas moins de 66 millions d’euros qui devraient être consacrés à une série de mesures. Parmi elles, la sécurité de la STIB et la mise en place d’un réseau de crise. Enfin, améliorer l’image de Bruxelles par l’intermédiaire de campagnes en Belgique et à l’étranger. Un pack Mobilité permettant d’utiliser gratuitement les transports en commun (bus, tram, métro) est aussi en gestation.
Par F. Ca.
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