San Sebastian, une perle ibérique, en 10 musts
Petite promenade à travers les plaisirs typiquement ibériques – la plage, l’art ou la cuisine – d’une cité balnéaire désignée Capitale européenne de la culture 2016. Oui, même en automne, on s’y régale !
Un peu partout en Espagne, le nom de San Sebastián (ou Donostia dans l’idiome local) suffit à lui seul à mettre l’eau à la bouche à tous les fins gourmets. Nichée sur la côte septentrionale du pays, la ville passe en effet pour être un authentique paradis gastronomique, notamment grâce à ses nombreux bars animés et à leurs célébrissimes tapas ou pintxos. Du reste, la cité elle-même est magnifique et sa situation privilégiée sur la demi-lune de la baie de la Concha lui vaut d’être régulièrement présentée comme la plus belle station balnéaire d’Europe.
Le statut de Capitale européenne de la culture, qu’elle a reçu en début d’année au même titre que Wroclaw (en Pologne), a déjà permis à San Sebastián de faire le plein de regards ces derniers mois. Et le bouche-à-oreille s’attèlera forcément à faire rayonner cette petite perle durant de nombreuses années encore. L’occasion de vous en proposer une escapade méticuleuse via un zoom sur ses lieux phares. Libre à vous d’y filer dès cet automne ou d’attendre le printemps prochain pour profiter de ses lumières dorées. Qui complètent à merveille celles de Barcelone, Séville, Madrid, Valence ou Grenade, avec une exquise option « saveurs » qui ne se refuse pas.
1. Le mirador d’Igueldo
Située à la limite occidentale de la ville, la colline d’Igueldo est surmontée d’un belvédère qui offre une vue à couper le souffle sur les plages de la baie et les vertes montagnes avoisinantes. Pas le courage de faire le chemin à pied ? Il suffit d’emprunter le funiculaire construit au début du xxe siècle pour la noblesse européenne, qui adorait passer l’été dans la région. A ne pas manquer en bas de la colline : El Peine del Viento (« le peigne du vent »), l’une des oeuvres les plus célèbres du sculpteur Eduardo Chillida. Pour la pause déjeuner, direction La Branka (13, Paseo de Eduardo Chillida), unique bar des environs aux pintxos revigorants.
2. Le Pico del Loro et le palais de Miramar
Un second point de vue intéressant est le Pico del Loro (« bec du perroquet ») qui marque l’extrémité de la plage d’Ondarreta. Au sommet du promontoire, se dresse le palais de Miramar, construit en 1893 en style anglais pour servir de lieu de villégiature à la famille royale espagnole. Aujourd’hui accessible au public, il séduit notamment par ses jardins haut perchés, qui offrent un panorama des plus romantiques sur la baie et l’îlot de Santa Clara.
3. La baie de la Concha
Cette baie majestueuse, qui étale ses deux kilomètres de plages dorées de la colline d’Igueldo au port de San Sebastián, doit son nom espagnol de Concha à sa forme évoquant celle d’un coquillage. Les jours de beau temps, sa digue surélevée dévoile une vue sublime et attire une foule de promeneurs venus jouir du grand air et de la lumière exceptionnelle.
4. Le Perla
Centre de thalassothérapie hérité de la Belle Époque, La Perla rappelle que San Sebastián devint en 1845 la station balnéaire attitrée de la reine Isabel ii, à qui ses médecins avaient recommandé une cure. La noblesse ayant suivi le mouvement, l’endroit s’est rapidement mué en centre thermal huppé. Depuis les bains, on aperçoit la plage et les flots de l’océan à travers la baie circulaire, histoire de profiter d’un délicieux moment de détente lorsque le soleil se cache. A ne pas oublier : un petit détour par le restaurant éponyme (Edificio La Perla, Paseo de la Concha) pour ses menus copieux et sa (très) agréable terrasse.
5. Le port
Tout au bout de la baie de la Concha, se dresse le ravissant hôtel de ville, dont les bâtiments construits en 1887 étaient à l’origine un casino couru par la noblesse. On prend le temps de flâner dans son charmant jardin planté de tamariniers, en admirant son carrousel délicieusement désuet, avant de rejoindre le port en longeant le bord de l’eau. Puis on s’arrête dans l’un de ses restaurants de poisson réputés, tous nichés au pied de la colline d’Urgull.
6. La colline d’Urgull
On emprunte ensuite le Paseo Nuevo pour contourner la colline d’Urgull, une promenade souvent très calme au-dessus des eaux de la baie. Mais attention aux vagues lorsque le vent se lève, car le risque de revenir trempé est bien réel ! Cela dit, le danger mérite d’être bravé : l’expérience en elle-même est assez spectaculaire…
7. Le boulevard et le marché de la Bretxa
Depuis la colline d’Urgull, on suit la rivière jusqu’au premier pont, le Puente de la Zurriola, avant de tourner à droite vers le Boulevard. Puis il faut accepter de se perdre dans le dédale de la vieille ville, en explorant d’abord le marché de la Bretxa, le véritable coeur battant de San Sebastián, où viennent notamment s’approvisionner de grands chefs étoilés comme Martín Berasategui ou Juan Mari Arzak.
8. La vieille ville
Quartier favori de nombreux locaux, c’est l’endroit par excellence pour se sustenter. Dans ses charmantes ruelles, se concentrent des bars à pintxos qui étalent fièrement leurs tapas froides pendant que le chef, en cuisine, mitonne les préparations chaudes. Les mini-portions gastronomiques sont un authentique délice ! Ne surtout pas passer à côté de la 31 de Agosto Kalea, la plus ancienne rue de la ville, où l’on passe d’un bar à l’autre au gré des envies. Citons le Gandarias, avec ses jambons suspendus au plafond et ses serveurs à la bonne humeur incurable. Escale possible, aussi, sur l’une des terrasses qui bordent la magnifique Plaza de Constitución. Et au Bar Zeruko, pour ses mets avant-gardistes.
9. L’hôtel Maria Cristina et le théâtre Victoria Eugenia
Un détour s’impose pour admirer le théâtre Victoria Eugenia et l’hôtel 5-étoiles Maria Cristina, deux bâtiments splendides construits en 1912. Depuis les années 50, San Sebastián accueille ici un festival du cinéma, chaque mois de septembre. Les stars prennent invariablement leurs quartiers au Maria Cristina, tandis que les événements se tiennent (principalement) dans le théâtre voisin. Dans le somptueux hall d’entrée de l’hôtel, sous les lustres spectaculaires, on se surprend à rêvasser. Puis on va paisiblement se poser sur la terrasse du Victoria Café, au bord de la rivière…
10. La plage de la Zurriola et le quartier des surfeurs
Nos pas se dirigent ensuite vers le Puente de la Zurriola, un pont aux élégantes lanternes qui donne d’un côté sur la mer, de l’autre sur les montagnes. Le bâtiment moderne du centre Kursaal (1999) est un autre site majeur du festival du film de San Sebastián. Derrière lui, s’étale la plage de la Zurriola, rendez-vous des surfeurs en été, où sont organisés en juillet des concerts gratuits qui s’inscrivent dans le cadre d’un festival de jazz international. C’est donc sur le sable, au pied de la troisième colline, celle d’Ulía, que s’achève déjà notre promenade…
En pratique p>
Se renseigner p>
Le plein d’infos sur les activités, les logements et les bonnes adresses culinaires : www.sansebastianturismo.com/fr p>
Y aller p>
La compagnie espagnole Iberia propose des vols (avec escale à Madrid) à partir d’environ 200 euros A/R. www.iberia.com p>
PAR EMMIE DECLERCK
Lourdes Erquicia, guide culinaire chez SAN SEBASTIÁN FOOD et habitante de la vieille ville:
« Les Basques sont très attachés à leurs traditions et à leur culture, et leur passion fait de notre gastronomie un authentique plaisir. Entre sociétés gastronomiques séculaires (des clubs de cuisine privés) et bars à pintxos, manger est ici une activité sociale à part entière. Ce n’est sans doute pas un hasard si San Sebastián détient le record mondial du nombre d’étoiles Michelin par habitant ! Au fond de moi, j’espère que le tourisme restera suffisamment limité pour préserver l’ambiance unique de la ville… »
Stijn Oyen, un Belge originaire de Hasselt, devenu directeur de l’Hôtel Maria Cristina:
« San Sebastián est l’un des secrets gastronomiques les mieux gardés d’Europe, où le rapport qualité-prix est absolument incroyable ! L’une de mes adresses préférées ? La Casa Bernardo, situé au numéro 7 de la Portu Kalea. Le climat de la ville, parfois mitigé, freine encore un peu nos compatriotes. Mais je vous garantis que ça reste bien plus agréable que chez nous ! »
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