Guide de Singapour, la destination la plus gastronomiquement excitante du moment

Singapour, destination irrésistible pour les foodies - Sebastiaan Bedeaux
Singapour, destination irrésistible pour les foodies - Sebastiaan Bedeaux

Alors que Singapore Airlines a ouvert en avril des vols directs depuis Bruxelles, on est parti à la découverte de ce micro-Etat plein de (bonnes) surprises et enfin conscient de ses atouts touristiques.

Alors que nous flottons dans la piscine à débordement de notre hôtel situé au vingtième étage d’une tour de Singapour, les hommes d’affaires et les touristes qui arpentent le quartier d’Orchard Road semblent tout petits. La chaleur et 
l’humidité sont oppressantes. Au loin, on aperçoit la mer et l’immense port avec, entre les deux, une ligne d’horizon composée de gratte-ciel qui n’ont rien à envier à ceux de New York. Quelques heures passées dans cette minuscule cité-Etat suffisent pour comprendre que le lieu provoque de véritables acouphènes visuels, et qu’on ne s’y habitue jamais.

Le business d’abord, les enfants après

«Lorsque j’ai emménagé ici il y a 28 ans, Singapour comptait 1,3 million d’habitants. Aujourd’hui, on en recense près de 6 millions», nous raconte Martine Janssens, notre sympathique guide belge qui a elle-même contribué à cette croissance en mettant deux enfants au monde. Autre chose importante: «A Singapour, cinq critères déterminent le succès des habitants: argent, voiture, appartement, carte de crédit et country club.»

Les enfants ne sont donc pas une priorité, bien qu’à première vue, le pays semble adapté à la jeunesse, avec ses excellentes écoles, son nombre impressionnant de parcs, son niveau de sécurité élevé et son lot copieux d’activités adaptées à tous les âges. Mais force est de constater qu’à Singapour, tout tourne autour des affaires. 
«Il faut savoir qu’avant son indépendance en 1965, Singapour était un pays en voie de développement. Tout ce que vous voyez aujourd’hui a été construit par une seule génération. Une prouesse qui ne cesse de m’impressionner.»

La cité des marchands

Les propos de notre guide prennent tout leur sens lors d’une balade en bateau au coucher du soleil dans la célèbre Marina Bay, où des chefs-d’œuvre tels que l’hôtel Marina Bay Sands (avec la plus haute piscine à débordement du monde sur son toit), les emblématiques Gardens by the Bay (un superbe parc naturel urbain) et l’ArtScience Museum (conçu par Moshe Safdie en forme de fleur de lotus) mettent en valeur une ville embellie par des architectes de renom belges et néerlandais. C’est ici, dans ce quartier futuriste, que Singapour «version XXIe siècle» scintille le plus.

Deux rues plus loin, là où commence Chinatown, se déploie plutôt le Singapour des XXe et XIXe siècles. Direction Lau Pa Sat, un populaire marché de street food couvert, d’où s’échappent des effluves de cuisson d’animaux inconnus au bataillon. Un merveilleux exemple de la quintessence de la culture «hawker» («marchand ambulant») qui a fait de Singapour un véritable paradis de la street food.

Tous les marchés du pays abritent des dizaines, voire des centaines de petites échoppes proposant chacune une spécialité. Sur les panneaux publicitaires colorés qui surplombent les étals, on peut lire des noms de mets plus intrigants les uns que les autres, tels que Thunder Tea Rice, Hokkien Mee, 
Hainanese Chicken Rice, Fried Porridge ou Bak Kut Teh. Nous apaisons notre faim dans la rue Satay, non loin, où s’affairent des vendeurs de brochettes satay (avec à peu près tous les morceaux de viande ou de poisson imaginables).

Une sorte d’Asie pour les nuls

Le lendemain, une visite de Chinatown «de jour» s’impose. Martine nous glisse avec désinvolture que Singapour est une sorte «d’Asie pour les nuls», une observation a priori saugrenue mais qui se vérifie au fil de la journée. A condition de ne pas s’attarder sur les détails, ce condensé d’Asie du Sud-Est emmène ses visiteurs de la Chine à l’Inde en passant par la Malaisie. «Les Chinois de Singapour représentent les trois quarts de notre population; il y a aussi environ 14% de Malais 
– les premiers habitants – et 8% d’Indiens, pour la plupart des Tamouls. Et, bien sûr, beaucoup d’expatriés. Singapour a donc quatre langues officielles, l’anglais étant promu par les autorités pour communiquer.»

Un délicieux melting-pot, dont Chinatown se distingue: ce quartier est le seul au monde à abriter un temple bouddhiste, une mosquée et un temple hindou. Au marché de street food local, le très populaire Maxwell Food Centre, des échoppes 
hainanaises, thaïlandaises, malaises, cantonaises et peranak (on y revient) tentent de séduire les visiteurs par leurs intenses saveurs. Nous nous laissons tenter par le riz au poulet hainanais de Tian Tian, une échoppe récompensée par un Bib Gourmand Michelin – voilà qui justifie la longue file d’attente à midi, heure où les hommes d’affaires descendent de leurs gratte-ciel.

Pour les plus nantis aussi

Si les «hawker centers» sont des lieux de restauration bon marché, on en oublierait presque que Singapour offre également des options très chics, et parfois très chères. On y croise d’ailleurs les «Crazy Rich Asians» du film éponyme. Orchard Road, le paradis du shopping le plus célèbre de Singapour, n’a pas fini de s’en frotter les mains. Avec notre guide, nous partons à la découverte d’Atlas, un bar de Parkview Square où l’exubérance est reine et où trône la plus grande collection de gin au monde. Autres escales nocturnes guindées: le bar à cocktails Cé La Vi sur le toit de l’hôtel Marina Bay Sands, ainsi que l’élégant rooftop de l’hôtel Fullerton Bay.

La profusion d’Art déco et d’Art nouveau est presque désorientante. Le chemin de Kampong Gelam, le quartier musulman coloré et branché, nous permet de reprendre notre souffle. Il s’agit de l’un des plus anciens districts de Singapour, dont l’histoire remonte à la période coloniale, lorsque Sir Stamford Raffles en fit don aux Malais et aux Arabes. Le décor y est riche, orné de graffitis bariolés, de bars branchés, de boutiques cool et de petites maisons authentiques qui contrastent avec les gratte-ciel environnants.

Pour ceux qui souhaitent goûter le durian, ce fruit interdit dans les hôtels et les transports publics en raison de son odeur (très) désagréable, c’est l’endroit idéal. Mais ici, d’autres défis s’offrent aux estomacs bien accrochés, comme un plat typiquement malaisien composé de peau de poisson séchée, de poumon de vache, de rendang de bœuf et d’un tas de satays…

© De kleurrijke en hippe wijk Kampong Gelam.

Et la nature, dans tout ça?

Le lendemain matin, direction Little India, dont l’authenticité et les couleurs évoquent le sud de l’Inde. Puis nous découvrons Katong, l’enclave colorée de Peranakan qui rivalise avec Kampong Gelam pour le titre de quartier le plus cool de Singapour. Son nom fait référence aux habitants de Peranakan, descendants des premiers Chinois arrivés dans l’archipel indien au XVe siècle, qui ont développé là leur propre culture, leur style vestimentaire, leur architecture et leur cuisine au cours des siècles qui ont suivi. Les «shop houses» aux couleurs pastel de Koon Seng Road constituent le point fort de la balade, même si le marché de Geylang Serai offre également une belle expérience sensorielle.

Autre couleur phare de Singapour: le vert. Malgré la densité de la population, la nature est partout. Selon le Green City Index, on est même ici dans l’une des villes les plus vertes d’Asie. Le développement économique et la protection de l’environnement y vont de pair, et les zones vertes font partie intégrante de l’aménagement urbain.

Le tout nouvel hôtel Artyzen est un exemple éloquent, avec son étage entier consacré à la forêt vierge. Inspiré du Parkroyal Pickering ayant introduit le concept d’«hôtel-jardin écologique» à 
Singapour en 2013, il donne l’impression d’être envahi par une véritable jungle tropicale. A l’un des étages supérieurs, se trouve le potager qui approvisionne les restaurants de l’hôtel en herbes et légumes frais. Plus loin, le Sky Garden du 51e étage de l’immeuble CapitaSpring fournit également des produits locaux au restaurant qui l’accompagne. Une véritable révolution dans le monde de l’hôtellerie locale. Et une ultime expérience nous ramenant à 200 mètres d’altitude, dans une oasis de verdure qui rend notre escapade singapourienne toujours plus enivrante…

EN PRATIQUE

Y aller

Singapore Airlines, élue «meilleure compagnie au monde» lors des Skytrax World Airline Awards en 2023, propose des vols directs, quatre fois par semaine, entre Bruxelles et Singapour. Le vol dure environ 12 heures. Petite anecdote: les hôtesses de l’air portent l’emblématique sarong kebaya, 
un vêtement issu de la culture 
Peranakan, depuis 1968. singaporeair.com


Y séjourner

Artyzen Singapore. Un hôtel 
moderne et une oasis de verdure dans le célèbre quartier d’Orchard Road, disposant d’une superbe piscine offrant une vue éblouissante. artyzen.com


Météo

Mieux vaut le savoir: le climat de Singapour est lunatique. Il y fait toujours chaud et humide, mais le soleil peut laisser place à une pluie torrentielle en quelques minutes.

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