Ce que l’été meurtrier en Grèce dit des dangers du réchauffement climatique
Les pompiers grecs ont annoncé dimanche avoir retrouvé mort le touriste allemand sexagénaire porté disparu il y a deux jours lors d’une randonnée sur l’île de Crète, dans le sud du pays.
En juin dernier, les médias annonçaient que le corps d’un touriste américain de 55 ans avait été découvert sur l’île de Corfou, ce qui portait alors à trois le nombre de touristes étrangers retrouvés morts en Grèce en une semaine, tandis que des recherches étaient en cours pour retrouver trois autres touristes étrangers sur d’autres îles grecques.La plupart de ces touristes avaient entrepris des randonnées sous un soleil écrasant, alors que la canicule sévit en Grèce.
Le corps de l’Américain, qui a été découvert en mer près du port de Mathraki par un touriste, doit être transféré à l’hôpital de Corfou pour être autopsié, indiquaient l’agence grecque Athens News Agency et la télévision publique ERT au moment de la macabre découverte. Selon Athens News Agency, le cinquantenaire était en vacances à Mathraki. Il a été vu pour la dernière fois par des habitants dans un café mardi dernier.
Il s’agissait alors de la dernière découverte du corps d’un touriste étranger, après celle du médecin star de la télévision britannique Michael Mosley, retrouvé mort le 9 juin sur l’île grecque de Symi en mer Egée puis celle quelques jours plus tard d’un touriste néerlandais sur l’île de Samos. Au moment de cette nouvelle funeste, deux femmes françaises étaient par ailleurs portées disparues sur l’île de Sikinos et un autre touriste sur l’île d’Amorgos.
La Grèce frappée par une vague de chaleur précoce
Le corps du touriste néerlandais de 74 ans avait été repéré sur l’île de Samos par un drone des pompiers, gisant dans un ravin à quelques centaines de mètres de l’endroit où il avait été vu pour la dernière fois dimanche dernier, en train de marcher avec difficulté.
Les deux françaises, elles, étaient portées disparues à Sikinos, une petite île des Cyclades en mer Egée. Les deux femmes, âgées de 73 et 64 ans, avaient quitté leurs hôtels respectifs pour se rencontrer, selon les medias locaux.
Le 9 juin, le journaliste et médecin britannique Michael Mosley, connu pour ses apparitions dans des émissions phare de la télévision britannique, avait quant à lui été retrouvé mort sur l’île de Symi, plusieurs jours après sa disparition le 4 juin.
Son corps sans vie avait été repéré par une équipe de la chaîne publique grecque ERT, qui était en train de filmer la zone où avait disparu cet homme de 67 ans. Michael Mosley avait entrepris une promenade sur la côte, en pleine chaleur. Selon les météorologues, la Grèce connaissait alors la vague de chaleur d’une durée d’au moins trois jours – ce qui pour la Grèce signifie des températures dépassant 38 degrés – la plus précoce jamais enregistrée.
Une chaleur meurtrière, qui a malheureusement coûté la vie de voyageurs supplémentaires.
Un été chaud et meurtrier
Ce dimanche, « le randonneur a été retrouvé mort dans un endroit difficile (d’accès) près du monastère d’Agios Antonios » à La Canée, a indiqué le service des pompiers dans un communiqué.
Les recherches des pompiers et des gardes-côtes s’étaient focalisées pendant toute la journée de samedi sur les côtes et la région montagneuse de la Canée, dans l’ouest de l’île, où il était parti marcher vendredi avec des membres de sa famille.
Bien que ces derniers soient retournés à leur point de départ vendredi soir, le sexagénaire ne s’est pas montré et ils ont averti les autorités, a rapporté l’Agence de presse grecque, Ana. Au moins huit touristes dont la majorité de plus de 60 ans, partis en randonnée sur les îles grecques ont été retrouvés morts cet été, qui s’est avéré particulièrement chaud.
Et bien que l’automne ait officiellement démarré il y a quelques jours de ça, malheureusement, les températures ne faiblissent pas.
Bilan toujours plus lourd
Deux personnes sont mortes dans un incendie de forêt qui continue de sévir lundi près de Corinthe, en Grèce, poussé par des vents violents, ont annoncé les autorités grecques. « Deux hommes ont été tués » en luttant contre les flammes, a déclaré Anastasios Guiolis, vice-président de la région de Corinthe, évoquant à la télévision publique ERT un « accident tragique ».
La police grecque a confirmé avoir découvert deux corps dans une zone forestière près de Corinthe, située à quelque 140 km à l’ouest d’Athènes. Les deux hommes, âgées de 35 et 40 ans, aidaient les pompiers, selon des médias. Deux pompiers ont été légèrement blessés, a par ailleurs indiqué à l’AFP le bureau de presse des pompiers.
Le feu, qui s’est déclaré dimanche matin, a rapidement pris de l’ampleur sous l’effet de vents forts soufflant jusqu’à plus de 70 km/h et « est difficile à maîtriser », a souligné cette source.
Toutefois, selon les pompiers cités par l’agence de presse grecque ANA, il n’y pas de front actif lundi matin mais plusieurs foyers éparses.
La Protection civile a envoyé des messages d’évacuation aux habitants de six localités proches de la zone touchée, alors que le terrain accidenté et la végétation dense dans cette région compliquent le travail des pompiers. Quelque 350 pompiers, 5 avions bombardiers d’eau et 4 hélicoptères opèrent sur le site, selon les pompiers cités par ANA.
De nombreuses régions de Grèce ont été placées dimanche et lundi en alerte orange incendie en raison des vents « de 7 à 8 Beaufort », soit de 50 à 75 km/h. Dimanche, le thermomètre affichait encore 30°C à Athènes mais les températures doivent baisser en début de semaine.
Frappée par la sécheresse et des canicules précoces, la Grèce a de nouveau été la proie d’incendies cet été. Mi-août, l’un d’eux avait fait un mort et provoqué des milliers d’évacuations à une quarantaine de kilomètres au nord-est d’Athènes. Il avait fallu trois jours aux centaines de pompiers mobilisés pour maîtriser ce feu qui avait ensuite atteint les banlieues de la capitale grecque.
Dans tout le pays, le bilan des incendies annuels ne cesse de s’alourdir avec, entre mai et fin août, une augmentation de 50% des départs de feu par rapport à la même période de 2023, selon le gouvernement.