Voyager avec un ado: le guide de survie
Allergique aux visites, la gamine? Accro à son smartphone, le gamin? Voici une dizaine d’astuces pour éviter ennuis, déceptions et prises de bec inutiles quand on fait le choix (raisonnable) de ne pas abandonner ses enfants pendant les vacances.
Choisissez la destination ensemble
C’est la base. Avant d’imposer une destination, questionnez donc l’ado sur ses envies. On ne dirait pas, comme ça, mais il a quand même quelques rêves dans la caboche, et le fait de l’impliquer dès le début dans le processus du choix (délicat) du pays ou de la ville le rendra plus engageant. Dressez une liste sur laquelle chacun met des noms (non, Zanzibar ne rapporte pas plus de points, on n’est pas au Scrabble), trouvez les points communs et, à partir de là, affinez votre décision lors d’une discussion entre quatre, six, huit ou plein d’yeux. Si vous trouvez un terrain d’entente, vous possédez une carte précieuse dans votre jeu, à sortir à tout moment du séjour en cas de discorde: « Je te signale que c’est quand même un peu ton choix! » Et bim.
Suggérez-lui de venir avec un(e) ami(e)
C’est évidemment surtout valable pour les enfants uniques. Mais là encore, il s’agit d’un plan parfait afin de faire régner la bonne humeur pour toute la durée du séjour. A deux, on a moins envie de chercher des noises aux autorités parentales. A deux, il y en a toujours un qui est plus enclin à accepter telle sortie ou telle activité, puis à motiver l’autre à le suivre. Et puis, à deux, quand les adultes veulent s’offrir une virée en amoureux ou un resto pépère, ils ont moins de remords à laisser la jeunesse devant la télé ou sur un transat devant la piscine. Bref, à deux, ça coûte forcément un peu plus cher, mais c’est un investissement très rentable.
Variez l’intello et le rigolo
Ne soyez pas trop critique envers ses affinités culturelles: votre ado est juste dans une période où il ne saisit pas encore toute la beauté des choses… qui se trouvent en dehors de son smartphone. Pas de panique, ça s’arrangera plus tard (en théorie). D’ici là, pour le convaincre de lui faire découvrir un truc « intello », promettez-lui de le suivre dans un plan plus fun en échange. Par exemple? A Bruges, vous allez voir à la fois le musée Groeninge et le musée de la frite… voire celui de la torture. Si vous êtes de passage à Londres, vous visitez aussi bien le British Museum que l’improbable Viktor Wynd Museum of Curiosities (tout est dans le dernier mot). A Berlin, après avoir fait le Reichstag et la porte de Brandebourg, vous filez au Ramones Museum consacré au groupe punk que l’ado arbore sur son tee-shirt sans vraiment connaître son histoire… Peut-être même qu’à la sortie, il vous remerciera.
N’oubliez pas le Wi-Fi
C’est peut-être le point le plus important: il faut du wi-fi à l’hôtel, au camping ou dans la maison de vacances. Et même de la 4G dans la voiture, si vous êtes en mode road trip au fin fond des Pouilles italiennes et que vous aimez les ambiances paisibles dans l’habitacle. Renseignez-vous: certains opérateurs proposent des forfaits spéciaux afin de pouvoir consommer un max de data (vidéos, jeux, etc.) pendant une durée déterminée. Tant qu’à faire, prévoyez-lui aussi un chargeur de rechange dans votre valise, parce que vous l’avez déjà sûrement remarqué: en imprévisible bourlingueur, le chargeur de l’ado adore s’égarer sans prévenir…
Transformez les balades en escapades à sensations
Vous avez emmené l’ado à la montagne, et vous ne jurez que par les randonnées? Très bien, mais tout se passera beaucoup mieux si, entre deux coups de bâtons (pas sur l’enfant, hein: on parle des bâtons de marche), vous faisiez une partie de la promenade en VTT, voire en quad électrique. Trop facile? Allez donc voir à quoi ressemblent les parcours de pumptrack (du vélo tout-terrain, mais avec plein d’obstacles) ou de canoë-raft (qui peuvent accueillir une famille entière). Sensations mémorables garanties. Dans un autre ordre d’idées, si vous avez opté pour un citytrip, rien ne vous empêche de vous perdre dans la ville sur un Segway ou sur une trottinette, qui se révéleront de puissants anti-bouderies.
Prévoyez des soirées ludiques
S’il y a bien un domaine auquel l’expression « embarras du choix » s’applique, c’est bien celui des jeux de société. Pour ne pas se ramasser un « Sérieux, vous avez quel âge? » de la part de l’ado, oubliez les Scrabble, Monopoly et autres Pictionary. Même le Time’s Up, que vous pensez plus moderne, est déjà un peu has-been. Le mieux, c’est qu’avant de partir, vous fassiez un détour par un magasin spécialisé. Il y a de fortes chances pour que repartiez avec des jeux comme Imagine, Detective Club, Azul ou Tu te mets combien? Et si vous voulez vraiment montrer aux gosses que vous êtes les parents les plus branchés du monde, vous glissez également dans votre sac un truc du genre Unlock, célèbre membre de la famille des « escape games » où même un parent a le droit de faire le malin quand il résout une énigme.
Lâchez-lui la grappe
Oui, parfois, il faut aussi apprendre à lâcher du lest et à laisser l’ado dans son coin. Ne pas lui répéter à longueur de temps que c’est un glandeur incurable – il le sait très bien -, ni le contraindre à se bouger les fesses pour aller découvrir ceci ou cela – il a toute la vie devant lui. Allez donc à la plage sans lui, faites une activité qu’il détesterait de toute façon (genre une cité antique dont il ne reste que quelques cailloux éparpillés sur une grande pelouse) ou allez visiter une cave à (bons) vins. L’effet sera magique: en revenant, vous constaterez à quel point cela vous aura fait du bien… et à lui aussi!
Proposez-lui un défi Instagram
Le réseau social reste un haut lieu de rendez-vous pour les vacanciers ayant opté pour un décor photogénique. Et il y a de fortes chances pour que votre ado ait quelques influenceurs(euses) parmi ses abonnés. Combinez ces deux données, et vous obtenez un sympathique challenge: trouvez chaque jour un endroit qui en jette vraiment, que l’ado sera ravi d’immortaliser sur Instagram et qui pourrait même récolter 12 millions de likes comme une photo de Kylie Jenner. Que vous alliez à Nausicaa ou en Alaska, le défi est le même. Et si l’ado veut mettre sa propre frimousse en avant-plan, c’est normal: c’est une génération narcissique, vous ne pouvez rien y faire. Au lieu de vous offusquer, profitez-en pour abreuver votre propre compte Insta de photos magnifiques. #supervacances #vivelesados #àrefaire #oupas
Sachez le surprendre
Oui, l’ado a surtout accepté de vous suivre là-bas, en Norvège, parce qu’il savait que vous rêviez d’une odyssée mémorable après un confinement moralement éreintant. Et comme c’était en camping-car, il a trouvé l’idée plutôt chouette. Mais comme il a été (globalement) sage, réservez-lui une belle surprise sur la route du retour: deux ou trois journées entières à Oslo. Il y a là-bas des centres commerciaux gigantesques, et le mot « shopping » va remplir ses yeux de mille étoiles scintillantes. Il y a même des trucs assez dingues, comme la tyrolienne de Kollensvevet qui descend une piste de saut à ski olympique sur 361 mètres. Voilà qui devrait faire son petit effet. Dans tous les cas, n’obligez pas l’ado à manger du saumon pêché dans les eaux d’à côté: un petit fast-food ici ou là, sans le prévenir, et vous verrez comment Droopy peut se transformer en Bisounours.
Visitez les lieux de tournage de ses séries
Vous lui reprochez (certainement) de se griller les neurones à force de rester scotché devant Netflix. Et vous n’avez pas complètement tort. Mais dans le fond, quitte à essayer de le secouer, pourquoi ne pas l’emmener faire un petit tour des endroits où ces séries ont été tournées? Ainsi, à Madrid, il s’amusera à retrouver les bâtiments emblématiques de La Casa de Papel. A Paris, il tombera nez à nez avec quelques décors de Lupin. Et à New York, il traversera une bonne dizaine de lieux où la jeunesse dorée de Gossip Girl a mis les pieds. D’ailleurs, la Grande Pomme permet aussi de se prosterner devant quelques plans phares de… Friends – ne riez pas, c’est redevenu ultrabranché -, dont la fontaine Pulitzer où toute la bande patauge durant le générique. Ce n’est pas une belle activité transgénérationnelle, ça, peut-être?
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