Dans l’intimité de Lena Simonne, la photographe qui partage la vie de Roméo Elvis

lena simonne
Lena Simonne photographiée chez elle par Charlotte Van Noten pour Weekend - DR
Anne-Françoise Moyson

La photographe Lena Simonne aime la simplicité, sa fille et faire des Polaroids. Elle nous a ouvert les portes de son chez elle, et dévoilé tout ce qui contribue à façonner son style unique.

Elle a laissé derrière elle sa carrière de mannequin pour embrasser la photographie. Formée à Saint-Luc à Tournai, où elle a rencontré son futur mari Roméo Elvis, elle privilégie les portraits et nourrit sa passion pour les Polaroids. à côté de cela, elle dévore aujourd’hui des livres, beaucoup de livres, tout en affirmant qu’elle « ne peut pas vivre sans ses proches ».

En toute simplicité

Ma marque de fabrique, c’est la simplicité et la sincérité. Je pense que c’est parce que j’ai grandi à la campagne. Je suis née en Picardie mais à partir de mes 6 ans, j’ai habité dans le sud-ouest de la France, dans un petit village de quelques centaines d’habitants, Dégagnac. Mon enfance, je l’ai passée dans la ferme d’à côté, avec les moutons, les vaches et les poules et à construire des cabanes dans les bois.

Mon icône de style, c’est Mary Ellen Mark. Depuis quelque temps, je fais une fixette sur cette photographe américaine décédée en 2015. J’adore son travail. Et puis elle était magnifique, elle tressait ses cheveux longs, portait des colliers et des bracelets, elle avait vraiment un style particulier, simple mais qu’on remarquait.Le meilleur endroit pour une bonne conversation ici, c’est dans le Togo. J’ai toujours rêvé d’en avoir un.

Chez Lena Simonne et Roméo Elvis – photo Charlotte Van Noten pour Weekend.

Quand on a acheté cette maison moderniste, on trouvait que ça faisait sens. Par contre, enceinte, j’ai un peu galéré… Quand on sera vieux, peut-être qu’on devra s’en débarrasser !

Abeilles, Guerlain et Polaroids

S’il fallait sauver un objet d’un incendie, ce serait mes albums photo, cela me rendrait tellement triste de les perdre. Je ne suis pas très forte en numérique, je suis un peu fouillis et du coup, ces albums où je suis sûre que se trouvent mes photos, qu’elles ne bougent pas, cela me rassure.

Je prends des Polaroids depuis trois ans. C’est grâce à Guerlain, qui m’a offert un appareil lors d’un voyage en Bretagne – je suis leur ambassadrice pour la cause des abeilles et pour la gamme de soins Abeille Royale. La maison est mécène de l’association du Conservatoire de l’Abeille noire bretonne sur l’île d’Ouessant, j’y avais été pour découvrir la réserve de biosphère de l’Unesco. C’est là que j’ai décidé de faire mon journal de bord en Pola. Depuis, je prends en photo les gens et les lieux, et avec mon petit Dymo, je marque la date et l’endroit.

Lena Simonne et Roméo Elvis – DR.

J’aspirerais à en faire une expo plus tard, même si c’est hyper personnel, j’inviterais tous ceux qui sont dessus. Je fais pareil avec ma fille, depuis sa naissance il y a presque un an, je la pose à une place précise dans notre lit et je la prends en photo, j’acte ainsi son évolution.

Le plus dur dans l’amour, avant, j’aurais répondu que c’était les années. Mais en fait, non, au fil du temps, ça devient même plus facile parce qu’on se connaît vraiment. Cela fait presque dix ans que je suis en couple et je trouve que c’est un atout. Le plus dur, c’est d’essayer d’éviter la routine.

Marre de la mode

La mode, ça ne me fait ni chaud ni froid. J’ai travaillé dix ans dans ce milieu qui m’a saoulée. Il y a cependant un créateur que j’aime, Alphonse Maitrepierre. C’est un ami et je suis fière de lui, il aspire à devenir grand et humainement, il est trop mignon. J’espère qu’il va le rester. Il est très simple, gentil, et sa mode est originale.

Une création signée Alphonse Maitrepierre – DR.

Bonnes adresses

Mon restaurant préféré, c’est le 203, à Saint-Gilles. J’aime l’idée d’avoir une carte où il n’y a que deux choix. Dans notre société, on a toujours 36.000 trucs à devoir choisir. Là au moins, c’est noir ou blanc et tu trouves ton bonheur ou pas ! Mais surtout, c’est très bon, c’est raffiné, j’y déniche des plats que je ne mange pas au quotidien.

Le 203 – DR.

Ma boutique de cœur, c’est celle de mes amis Walk in Paris. Elle est très cool, à une rue de la place de la République. J’y vais souvent pour les vêtements et les accessoires. Et puis on peut s’y poser, il y a des petits fauteuils… Quand je vais à Paris, c’est un peu notre QG, tout le monde y traîne, on sait qu’on y trouvera toujours une tête qu’on connaît et qui se balade là.

Lena est fan de Walk In Paris – photo Charlotte Van Noten pour Weekend.

Mon petit plaisir coupable ? Des frites, sauce mayo. Classique.

Une fille nature

J’ai pris une énorme gifle en voyageant au Costa Rica. La nature y est incroyable, que ce soit la faune ou la flore, les plages, les couchers de soleil, c’est fou. Ça permet de se rendre compte qu’on est vraiment minuscules, qu’on n’est que de tout petits humains et qu’il y a bien plus haut, bien plus grand.

Un endroit qui compte beaucoup pour moi, c’est chez mes parents, où j’ai grandi. Et la ferme de mes voisins Rosine et Robert où j’ai vécu toute mon enfance. J’adore retourner dans mon village, il y a une certaine beauté que je ne voyais pas adolescente, quand tu as juste envie de partir parce qu’il n’y a rien à faire, mais maintenant, je suis en demande de calme, de nature, de vert.

Lena Simonne enfant – DR.

En symbiose

Une belle façon de dépenser 20 euros ? Dans une pellicule. Celle que j’aime coûte 19,99 euros, c’est Kodak Portra 400. J’ai vraiment envie de faire des portraits de personnalités.J’aimerais lire, lire, lire. J’avais un peu loupé la lecture – j’ai commencé vers 24 ans. Le confinement a été bénéfique.

Lena Simonne DR.
Lena a découvert l’amour de la lecture sur le tard – photo Charlotte Van Noten pour Weekend.

J’étais mannequin, je voyageais beaucoup et quand le Covid est arrivé, je me suis confinée avec Roméo en Belgique. On n’avait jamais été autant de temps ensemble, j’ai adoré, on était en symbiose. J’ai commencé à lire le roman de David Foenkinos sur Charlotte Salomon, cette peintre juive morte à Auschwitz à 26 ans. J’ai été bouleversée. Et j’ai eu un déclic : les livres peuvent vous faire pleurer.  

Ce qui a changé avec la naissance de ma fille, ce sont mes priorités. Elle passe avant tout. Et tous les petits riens du quotidien ont pris une autre dimension, je les regarde désormais avec ses yeux d’enfant.


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