Aïe Tequila! Zoom sur la boisson star des cocktails (+ notre sélection de produits)
Notre expert ès flacons sirote les tendances et noie les idées reçues. Cette semaine, focus sur la tequila.
La tequila squatte les limbes de l’inconscient collectif à la faveur de l’un des pires rituels qui soient. La pantalonnade en question (dont l’origine remonterait aux films américains des années 40, on notera que Marilyn Monroe et Frank Sinatra appartiennent au cénacle des acteurs qui ont contribué à populariser cette eau-de-vie d’agave), tout le monde la connaît, elle qui consiste à consommer la tequila avec du sel et une rondelle de lime.
Hasta la revolución
Pour rappel, le protocole se résume à saupoudrer le dessus de la main gauche de sel, placer le citron vert entre le pouce et l’index, lécher le sel, boire le verre de tequila d’un seul trait et terminer l’opération en plantant les dents dans le citron.
Au bout de cette pitoyable cérémonie que la Coupe du monde de football au Mexique a réactivée au milieu des années 80, une seule certitude: celle de ne rien savourer d’un breuvage séculaire dont l’histoire a partie liée avec l’arrivée des conquistadors espagnols. Grâce aux connaissances de ces derniers en matière de distillation, la tequila va supplanter le «pulque», du nom de cette boisson laiteuse et légèrement alcoolisée obtenue en laissant fermenter la sève d’agave bleue.
Longtemps, la mixologie n’a, elle non plus, pas fait grand cas de la tequila. De fait, la plupart des cocktails en diluent les saveurs, que ce soit sous le jus de citron vert et le triple sec (Margarita) ou à coups de jus d’orange et de grenadine (Tequila sunrise).
Ce n’est qu’il y a quelques années qu’une poignée d’amateurs ont commencé à s’intéresser sérieusement au potentiel de ce breuvage réalisé à partir de la «piña», ce cœur de l’agave bleue appelé de la sorte en raison de sa ressemblance avec l’ananas. La révolution était dès lors en marche pour permettre des dégustations dignes de ce nom – c’est-à-dire «la tequila telle qu’en elle-même». Mais aussi pour favoriser des productions artisanales et remettre au goût du jour un précieux procédé comme le «tahona», qui consiste à utiliser une grande roue en pierre pour écraser les piñas en libérant leur jus sucré, le tout pour une extraction unique signant des flacons à l’expressivité marquante.
Notre sélection de tequila goûtées et approuvées
Tequila blanco, Calle 23, 47 euros, drankdozijn.be
Titrant 40% de volume d’alcool, cette tequila pure agave se distingue par un nez d’herbe coupée. En bouche, l’explosion de saveurs est déconcertante: des notes de pomme verte, d’abricots secs, d’amande et de noix.
Tequila blanco, El Reliz, 63 euros, drankbaron.be
Issue du berceau de la tequila, Jalisco, cette eau-de-vie d’agave affiche un joli pedigree organoleptique. Soit un nez marqué par des notes d’agrumes et une bouche légèrement fumée et citronnée.
Tequila blanco, Rooster Rojo, 38 euros, decantalo.be
Sans doute la tequila la moins mémorable de notre dégustation. Le nez flatteur un peu vanillé laisse présager une saveur manquant de relief, une bouche un peu éteinte. Excellente base pour les cocktails, en revanche.
Tequila reposado, Espolon, 40 euros, topdrinks.be
Pour prétendre à la qualification «reposado», une tequila doit faire valoir un passage en barrique d’au moins 2 mois. Ce flacon y prétend en développant des notes végétales ponctuées de vanille et de chêne grillé.
Prix mentionnés à titre indicatif.
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