Les édulcorants liés à la prise de poids ?

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Eva Kestemont
Eva Kestemont Journaliste Knack Weekend

Les édulcorants sont souvent conseillés pour remplacer le sucre, mais il semble que ce ne soit pas une si bonne idée. C’est ce que tente de démontrer une importante étude canadienne.

Les boissons light, une bonne façon de déguster une boisson sucrée sans en payer les conséquences ? Pas tant que ça, semble-t-il. De plus en plus d’études mettent en doute l’aspect bénéfique des édulcorants. La dernière en date est une large étude canadienne qui vient de paraître.

Cette étude conclut qu’une consommation quotidienne d’une boisson dite light n’aide pas à garder le même poids. Selon cette étude, ce serait même le contraire. Une consommation régulière augmenterait le risque de prise de poids, voire d’obésité, de diabète ou encore de maladie cardiaque.

Prudence

Bien que cette étude semble sérieuse – plus de 405.907 personnes ont été suivies durant 10 ans et que la qualité de chaque étude individuelle est élevée -, les chercheurs disent qu’il faut encore approfondir les recherches, car il n’est pas impossible qu’un facteur non pris en compte joue aussi un rôle. Par exemple, que les personnes qui consomment des boissons light auraient plus tendance à consommer des plats préparés.

Au-delà de ces précautions d’usages, les chercheurs n’en appellent pas moins à la prudence lorsqu’on consomme des boissons light. « Lorsqu’on utilise des édulcorants de façon récurrente partout dans le monde, on se doit d’être prudent tant que l’on n’a pas défini avec certitude les risques et avantages sur le long terme de ces substances », conclut l’étude. « On pense souvent que, s’il n’y a pas de calories, cela ne fait pas de mal », commente une des auteurs de l’étude dans le Time. « Mais, avec cette étude, on démontre que cela va au-delà du simple comptage de calories »

Des doutes qui ne sont pas nouveaux

Cette équipe canadienne n’est pas la première qui a des doutes sur la généralisation des édulcorants. Dans les années 60, des tests sur des animaux avaient déjà démontré que des animaux de laboratoire avaient développé des cancers des intestins après avoir ingéré une combinaison de cyclamate-saccharine (une combinaison assez classique), mais ce lien n’avait été prouvé avec certitude ni publié noir sur blanc. Un lien entre trois sortes d’édulcorant et le diabète a lui aussi été étudié sur des cobayes, sans que, là non plus, cela soit certifié.

Mais quoi qu’il en soit, ne vous laissez pas berner par les édulcorants dits naturels. Certains ont effectivement une origine naturelle, mais la façon dont ils sont produits est plus du chipotage chimique que de la simple transformation d’une plante.

Les produits que vous achetez en poudre, en morceaux, en pastilles ou ceux utilisés dans les softs sont tous des mélanges. Pour éviter les mauvais arrières goûts que laissent la saccharine et le stévia, les producteurs ajoutent des exhausteurs de goût comme la maltodextrine et des arômes.

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