Dierendonck, Mattagne, Hamina-Lakhdar… Que penser du food casting de la galerie Bortier à Bruxelles?

passage bortier casting food
© Belgaimage
Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

C’est ce vendredi 22 novembre qu’ouvre enfin la nouvelle configuration de la galerie Bortier, l’un des rares passages bruxellois, qui aligne désormais plusieurs acteurs phare de la scène food – notamment des brasseurs craft. Une revalorisation inespérée ou, ainsi que ça lui a été reproché, une réaffection maladroite où l’horeca grignote la place de la culture?

Patrimoine architectural bruxellois notoire, la rénovation de la galerie Bortier exacerbe les sensibilités depuis qu’il a été révélé. Honteuse gentrification foulant aux pieds un temple du livre précieux ou revalorisation inespérée à la faveur d’un projet commercial? Il est sans doute trop tard pour trancher à l’heure où se profile l’inauguration de ce passage couvert datant de 1848. En revanche, on s’exprimera volontiers sur le générique du projet ficelé par les initiateurs du foodmarket Fox, Thierry Goor et Pascal van Hamme.

Pour tous les goûts

Ce qui frappe lorsque l’on découvre les enseignes que le tandem a embarquées dans l’aventure, c’est leur diversité. Mêlant commerces de bouche (la fromagerie Sœurs, le boucher-charcutier Hendrik Dierendonck…), magasin de fleurs au naturel (Ben), bouquinerie et brocante (Pierre Coumans, Fanny Genicot, Nicolas Van Cutsem), enseignes gourmandes (Polpo du Marseillais César Lewandowski ou comptoir sondant les racines indiennes du chef Yves Mattagne à coups de naan et de curries), programmation culturelle, ainsi que café littéraire (c’est le très clivant Marc Filipson (Filigranes) qui a été choisi comme consultant pour les séances de dédicaces d’auteur et la sélection des livres), la galerie Bortier 2.0 s’affirme au choix « variée », comprendre il y en aurait pour tout le monde, ou « dispersée », on parlera alors d’une initiative aux influences trop disparates pour offrir une identité claire.

Toujours est-il que calibré comme il l’est et situé non loin du Sablon, l’endroit pourrait réconcilier la clientèle du sud de Bruxelles avec la capitale.

Hendrik Dierendonck ©Galerie Bortier

Carte italienne…

Surtout que parmi les différents concepts, les foodies ne voudront certainement passer à côté de Gazzosa, une adresse italienne signée Lakhdar Hamina-Lakhdar, l’homme derrière les Fight Club, Verigoud et autres Malmö – on attend également son prochain Stazione à Forest. La trame ? Un comptoir sur le pouce prolongé par un coin épicerie fine et caviste – enfin des références nature, pas seulement transalpine d’ailleurs, dans ce coin de la ville – ainsi qu’une table d’hôtes pour 10 personnes. La carte déroulera trois foccacia différentes, un plat de tortellini in brodo (du nom de ces réconfortantes pâtes servies dans un bouillon), des tramezzini (le sandwich composé de deux tranches de pain de mie) et des pâtes semi-fraîches (taglioni, tajarin) au beurre, à la sauge et au zestes de citron.

…Et brasseurs bruxellois

A nos yeux, la meilleure nouvelle est peut-être à chercher du côté de la tap room collaborative qui fera place à sept brasseurs artisanaux bruxellois liés au sein d’un même établissement : Brasserie de la Senne, Brussels Beer Project, Brasserie Surréaliste, Jungle, La Mule, L’Ermitage et le mal en point En Stoemlings (le duo a récemment cédé son matériel pour honorer ses créanciers). A l’heure d’une situation hyper concurrentielle, on applaudit : une telle visibilité pour des acteurs ayant redoré l’orge et le houblon à Bruxelles ne peut être qu’une bonne nouvelle. Surtout quand on sait que le rooftop de la Bourse, qui se veut une vitrine internationale, est de manière absurde consacré aux bières industrielles.

Les sept brasseurs artisanaux bruxellois de la galerie Bortier ©Galerie Bortier

Galerie Bortier, 55, rue de la Madeleine, à 1000 Bruxelles

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