Bon et beau: Cinq resto-bars à travers l’Europe où le décor fait parti du plaisir
Ces resto-bars misent sur le beau autant que le bon. Voici notre sélection d’adresses à travers l’Europe. Parce que, même quand il fait noir, on aime en prendre plein les yeux!
1. Flegme artistique Grande-Bretagne
Le lieu. The Dandy Bar, dans The Mayfair Townhouse Hotel, 27, Half Moon Street, à Londres.
La déco. Ce bar est inspiré des dandys anglais, résidents originels du Mayfair. Célibataires endurcis, bohémiens et artistes – dont Oscar Wilde ou plus tard Cecil Beaton – y ont donné pendant des années de la couleur à la flegmatique cité. Les étoffes, couleurs et détails de l’aménagement reflètent leurs tenues flamboyantes et leurs caractères excentriques. avec velours imprimés, cuir, bois laqué, marbre et laiton. Une couronne faite de centaines de plumes de verre, référence aux parures de plumes des flappers, populaires dans les années 20, surplombe la composition. Un air de Gatsby le Magnifique, clairement.
Les concepteurs. Jo Littlefair et Martin Goddard, qui forment le bureau d’aménagement britannique Goddard Littlefair. L’équipe sait comment impressionner un jury de design avec ses concepts ; elle croule sous les prix depuis des années.
La carte. Un mélange de classiques et de cocktails signatures. Et un barman qui aime les défis: dites-lui ce que vous aimez boire, il vous concoctera un breuvage sur mesure. Mention spéciale à la carte sans alcool, courte mais originale.
Bon à savoir. Chaque cocktail a son histoire, que l’on vous racontera avec plaisir par-dessus le comptoir. Ainsi, le Mr Bosie est baptisé en l’honneur du poète et journaliste Lord Alfred « Bosie » Douglas, connu à Londres pour avoir été l’amant de Wilde.
2. Burn, baby, burn Espagne
Le lieu. Leña, au Puente Romano Beach Resort, boulevard Príncipe Alfonso von Hohenlohe, à Marbella.
La déco. Ici, le bois est roi… tout simplement parce que le chef se passionne pour les préparations saisies sur le feu. Un coup d’oeil à sa cuisine ouverte l’atteste. L’impressionnante sculpture en métal du plafond renvoie aux anneaux de croissance d’un arbre. Avec les reflets de la lumière tamisée, il semble que les flammes couvent encore sous la cendre alors que les murs et le comptoir du bar, façon yakisugi (bois brûlé) sont eux parfaitement froids. Le laiton surgit, rappelant la lumière. Le concept a décroché le Restaurant & Bar Design Award 2021, soit l’Oscar de l’aménagement d’intérieur dans l’Horeca.
Les concepteurs. Astet, un studio multidisciplinaire installé à Barcelone, fondé par Óscar Engroba et Ala Zreigat, qui réunit branding, architecture, design d’intérieur et industriel et s’emploie à piloter des projets Horeca aux quatre coins de l’Europe.
La carte. Le bar propose une vaste collection de whiskys du monde entier. La viande – fumée, grillée, flambée – est à l’honneur sur la carte. La spécialité du lieu? Le boeuf wagyu.
Bon à savoir. L’homme derrière Leña – et d’autres restaurants en Espagne comme Tragabuches et Calima – est le chef Dani Garcia, qui collectionne les étoiles Michelin comme d’autres les cartes Pokémon.
3. Plus près des étoiles France
Le lieu. Bar du Ritz, 15, place Vendôme, à Paris.
La déco. L’hôtel légendaire a attendu le retour post-corona de la Fashion Week de Paris, au second semestre 2021, pour rouvrir son bar rénové. Les banquettes couleur moutarde, les paravents japandi et le bar laqué de noir ont fait place à un mélange de Belle Epoque et d’allusions aux divinations. Les colonnes, les épais rideaux, le laiton et le velours ambre renvoient à l’ambiance et à l’architecture du temps de César Ritz, le fondateur de l’hôtel à qui l’endroit rend hommage. Au-dessus du comptoir circulaire, une énorme lanterne expose les signes du Zodiaque.
Les concepteurs. L’équipe de design interne au Ritz.
La carte. Douze cocktails signatures, un pour chaque signe du Zodiaque, 40 boissons alcoolisées et autant de tapas à partager, dans la plus pure tradition culinaire de l’hôtel.
Bon à savoir. Tous les jours – à l’exception des jours de fermeture le dimanche et le lundi – un spectacle sons et lumières est proposé aux clients. La lanterne de laiton s’illumine et projette sa constellation au son du groupe Polo & Pan. Le duo éléctro français a spécialement composé ces mélodies pour accompagner les cocktails, dans ce haut-lieu du luxe, du calme et de la volupté.
4. La fièvre du samedi soir France
Le lieu. Pamela Club, 62, rue Mazarine, à Paris.
La déco. Une atmosphère rétro-futuriste avec des influences seventies et eighties dans un décor se situant quelque part entre l’ère spatiale et le boudoir. A coups de velours, de néons et d’alcôves intimement éclairées, le Pamela évoque l’esprit perdu du Quartier Latin. Avant minuit, le public assiste à des spectacles – allant des drag queens aux groupes de jazz – ensuite, la piste de danse est prise d’assaut jusqu’à l’aube par la scène house et disco de Paris.
Les concepteurs. Juliette Sprang et Siloé Nouyrit, deux directrices artistiques excellant dans le sens du détail.
La carte. Des cocktails élégants avec une touche d’insolence parisienne. Le Veridisco est un mélange de tequila, liqueur de framboise, canneberges, citron vert et sirop d’agave, le Libertango, lui, est à base de rhum brun, Mandarine Napoléon, purée de pomme et de poire accompagné d’un brin de romarin.
Bon à savoir. L’emplacement du club est historique, du moins pour la vie nocturne parisienne. Le sous-sol de l’Alcazar, cabaret mythique des années 60, a d’abord abrité le Whisky à Go Go où la légendaire Régine était derrière le bar, avant d’ouvrir son propre Chez Régine dans le VIIIe arrondissement. Puis vint le Rock’n’Roll Circus, qui comptait Mick Jagger et Jim Morrison parmi ses habitués. La légende veut que ce dernier y soit également mort des suites d’une overdose… le nom du club fait référence à Pamela Courson, la petite amie du musicien à l’époque.
Instagram @pamelaclub
5. Un air de Miami Vice Pays-Bas
Le lieu. Putaine, 996, Antoine Platekade, à Rotterdam.
La déco. Les nuances de rose, orange et bleu, les accents chromés, les palmiers et la vue sur l’eau évoquent l’atmosphère de Miami Vice. On y trouve des fauteuils de Martin Visser, un des designers de meubles les plus célèbres des Pays-Bas, qui a impulsé son avant-gardisme à De Bijenkorf et Spectrum dans les années 50. Au programme également, du design contemporain, avec les chaises D de Lensvelt ou les objets lumineux de Rotganzen, studio de Rotterdam connu pour ses boules disco défoncées.
Les concepteurs. Joeri Horstink du studio Rotganzen en collaboration avec les propriétaires: Eva Eekman et le chef Michael Schook.
La carte. Chaque jour, vingt-quatre plats du monde, dont plus de la moitié végétariens. Les cocktails signatures élaborés par Ben Lobos qui, afin d’éviter le gaspillage, utilise les surplus de la cuisine pour les boissons et leurs décorations. Et 200 vins cultivés de manière écologique.
Bon à savoir. Putaine est installée dans le plus grand immeuble de bureaux flottant et durable du monde, le FOR ou Floating Offices Rotterdam. Du restaurant, l’on a une vue imprenable sur la Nieuwe Maas, le Wilhelminapier, l’Euromast, mais également sur Katendrecht et Rijnhaven, l’ancien quartier rouge de Rotterdam, qui donne également son nom à l’établissement. En été, il est possible de se baigner dans ce décor cosmopolite. Pas dans la Meuse, bien sûr, mais dans la propre piscine de Putaine.
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