La bière en canette, une tendance qui tire son épingle du jeu (+ notre sélection belge)

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Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Notre expert ès flacons décortique les tendances et noie les idées reçues. Cette semaine, gros plan sur un phénomène en plein boom: les bières en canette.

Bye-bye la bouteille

Aux Etats-Unis, pays d’innovation, la bière en canette remonte à 1933, année où la brasserie Gottfried Krueger lance une ale dans un contenant en… étain. En 1958, l’aluminium, plus léger, prend le relais, puis le mouvement craft s’empare de ce conditionnement plus graphique et plus facile à manipuler. La première à mettre la main à l’alu? Oskar Blues Brewery, en Oregon. Depuis, les bouteilles perdent chaque année entre 3 et 5% de parts de marché.

Papy fait de la résistance

Revendiquant une culture de la bière, la Belgique s’est longtemps opposée aux canettes malgré ses avantages en matière de conservation (l’alu protège totalement de la lumière et de l’oxygène) et de facilité de transport. Pourquoi? En raison d’un imaginaire associé à la production de masse.

L’heure du changement

Cette ligne de démarcation entre l’industriel et l’artisanal est en train de changer pour une triple raison: le gain logistique, un look prisé qui permet de se distinguer, ainsi qu’un engouement mondial. Témoin parmi des milliers: l’assortiment d’un caviste comme Malt Attacks, à Bruxelles. En quelques années, les canettes qui concernaient quatre ou cinq malheureuses références dans un frigo squattent désormais 40% de la gamme… si l’on exclut les bières avec des levures sauvages qui refermentent en bouteille de verre – un dernier bastion qui risque de s’effondrer sous peu en raison des avancées technologiques. «Au Québec, la brasserie Unibroue a breveté une canette permettant la refermentation sans risque d’explosion», explique Emilie Leclerc, une influenceuse attentive au marché nord-américain.

Et l’environnement?

Savoir si, au global, l’aluminium est plus écologique que le verre n’est pas si évident. Il reste qu’avec son recyclage à 100% et son transport allégé (14 g en moyenne contre 250 g pour une bouteille), tout porte à croire que la canette marque des points, du moins quand elle est réinjectée dans le bon circuit et pas jetée en pleine nature, face au verre qui nécessite un usage intensif d’eau et de solvant pour sa remise dans le circuit commercial. Autre avantage: une canette nécessite beaucoup moins d’énergie pour être refroidie (certains évoquent un processus 280 fois plus rapide).

Goûtés et approuvés

Vipère. Caractérisée par un houblonnage à froid (houblons Citra et Talus, ainsi que poudre de lupuline Ekuanot Cryo) et une fermentation lactique, cette «sour IPA» est marquée par une absolue fraîcheur malgré ses 6,2%. Agrumes à gogo.

© Alexandre Bibaut
3,90 euros. lasourcebeer.be

Hoppy sour. La trame de cette bière de soif (3,7%) s’apparente à celle d’une Berliner Weisse, soit un breuvage que l’on reconnaît grâce à sa robe jaune assez trouble, car très peu filtrée, et sa mousse épaisse mais peu dense. Parfait pour l’été.

© Alexandre Bibaut
2,60 euros. drogenbos.beer

Urine. Nom ultraprovocateur pour cette bière de la Brasserie du Borinage fabriquée en réalité sur les installations de la Brouwerij Eutropius (Menin). Une double IPA à l’ancienne dont le goût de céréales est prononcé et ponctué de notes de pin.

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Eroica. Envie de se réconcilier avec les New England IPA (NEIPA), ces jus parfois écœurants? Citra, Simcoe, Mosaic, Ekuanot, Cascade sont au menu de l’Eroica. On a la sensation de boire un jus d’orange (pour la couleur) sec et tropical (mangue).

© Alexandre Bibaut
4,50 euros. maltattacks.com

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