Animal politique, opération marketing

Emmanuel Macron avec son nouveau chien Nemo. © Reuters
Delphine Kindermans
Delphine Kindermans Secrétaire de rédaction au Vif

On peut le dire, le toutou présidentiel français a du chien…

C’est sans aucun doute le bâtard le plus photogénique de l’Hexagone. Immortalisé sous toutes les coutures en compagnie de ses maîtres, et carrément filmé, il y a un an, en train de lever la patte sur le montant d’une cheminée, en présence des ministres, hilares. La vidéo avait fait le buzz sur les réseaux sociaux ; du pain béni pour la popularité d’Emmanuel et Brigitte. Dès son arrivée à l’Elysée, à peine ses caisses déballées, le couple Macron s’était en effet rendu à la S.P.A pour en revenir avec ce mâle de deux ans, rebaptisé Nemo. Une géniale opération de marketing, et à plus d’un titre. Car s’il s’inscrit là dans une tradition remontant à Georges Pompidou et qui veut que les locataires du Palais aient toujours eu un clébard, le président en exercice, parfaitement rompu à l’art de la communication, n’a rien laissé au hasard. En choisissant un animal abandonné, il fait preuve de générosité tout autant que de normalité, malgré que cette seconde caractéristique fût plutôt l’attribut de François Hollande, par ailleurs détenteur de Philae, qui l’a suivi dans ses nouveaux bureaux lorsque son mandat s’est achevé. Il s’agissait alors d’un labrador, comme le Jugurtha de Valéry Giscard d’Estaing, le Maskou de Jacques Chirac ou la Clara de Nicolas Sarkozy. Et bien sûr la célèbre Baltique de François Mitterrand, si populaire qu’elle se vit dédier une chanson par Renaud et qu’une statue à son effigie fut érigée dans le village où Tonton passait ses vacances…

Le bu0026#xE2;tard le plus photogu0026#xE9;nique de l’Hexagone.

En optant pour un croisement de cette race consacrée avec un griffon, l’actuel dirigeant français parvient donc à la fois à respecter son rang et à se montrer proche du peuple. Une stratégie qu’il adopte aussi dans sa manière de s’habiller, puisqu’il a renoncé, depuis son élection, aux costumes hors de prix de la marque Lagonda pour se fournir désormais auprès de Jonas & Cie, griffe plus accessible mais néanmoins très chic. La juste mesure entre le bling-bling et l’absence de panache de ses prédécesseurs, en quelque sorte. Dans la même optique, on le vit afficher, lors de la dernière Coupe du monde de football, remportée par son pays, un bracelet et des boutons de manchette bleu-blanc-rouge sur sa veste marine élégamment fittée.

A quelques encablures des élections communales et provinciales, nous avons ouvert le vestiaire des hommes et des femmes politiques belges et internationaux, et décrypté avec des sociologues et autres experts en langage non verbal le message qu’ils nous transmettent en arborant un noeud papillon ou une cravate, un visage barbu ou glabre, telle ou telle couleur de tailleur ou encore des talons hauts ou plats. Des partis pris qui leur donnent du chien – ou pas.

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