Rencontre avec Cyril Rousseaux, l’architecte qui a dessiné le pavillon belge de la prochaine Expo universelle d’Osaka
L’architecte Cyril Rousseaux, à la tête du bureau Carré 7 à La Louvière, a créé le pavillon belge de l’Exposition universelle qui se tiendra à Osaka du 13 avril au 13 octobre 2025. Il est plus que temps de faire connaissance.
Imaginer le pavillon de son propre pays en vue d’une Exposition universelle – ici, celle d’Osaka qui se tiendra en 2025 -, cela n’arrive pas à tout le monde. C’est une étape incroyable, bien sûr, dans la vie d’un architecte. Et un honneur. Le Belge Cyril Rousseaux en est bien conscient, et il a répondu à nos questions « sur le vif » juste avant de monter dans un avion pour… Mexico, où il s’apprête à remodeler l’ambassade belge – cet homme ne s’arrête jamais.
La question qu’on vous pose le plus souvent?
Cyril Rousseaux: «Comment faites-vous pour remporter des gros projets?» Mais il n’y a pas de recette magique. Juste beaucoup de travail et de persévérance. Même si on ne décroche pas tel ou tel projet, il faut continuer, se remettre en question, apprendre de ses erreurs, ré-essayer, persévérer encore et toujours.
L’endroit dont vous n’êtes jamais revenu?
Cyril Rousseaux: Le village de mon épouse qui est situé dans le sud de l’Italie, en dessous de Naples. Dès que j’y ai mis les pieds, j’ai su que j’aimerais cet endroit et que j’y vivrais un jour. On s’y est déjà mariés, et là, on est en train d’y chercher une maison pour y vivre une partie de l’année.
Crayon ou dessin numérique?
Cyril Rousseaux: Crayon, feutre et papier calque! Selon moi, c’est quand même plus facile et plus rapide, sur un chantier, pour dessiner un croquis et faire passer une idée. Le numérique, pour l’instant, je préfère le laisser à mes confrères!
La personne célèbre avec qui vous aimeriez dîner?
Cyril Rousseaux: L’acteur Romain Duris. J’adore sa personnalité, sa sensibilité, la manière dont il incarne ses personnages et leur donne vie. Je l’ai découvert dans L’Auberge espagnole et, plus récemment, je l’ai encore adoré dans Eiffel.
Un métier que vous auriez pu exercer?
Cyril Rousseaux: Cuisinier! C’est une de mes grandes passions, et quand je me remémore les meilleurs moments de ma vie, ils se sont tous déroulés autour d’une table. J’aime beaucoup recevoir et préparer à manger pour tout le monde. Je dois juste encore m’améliorer au niveau des desserts: c’est souvent joli, mais pas toujours bon!
La chose la plus folle que vous ayez faite?
Cyril Rousseaux: Monter dans une montgolfière avec des amis alors que j’ai le vertige. C’était complètement fou. J’ai suivi le groupe en pensant les voir monter dans le ciel pendant que je resterais sur le plancher des vaches, mais je les ai finalement suivis et je ne le regrette absolument pas: c’était tout simplement magnifique.
L’objet design que vous rêvez d’acquérir?
Cyril Rousseaux: Une toile du peintre carolo Charles Szymkowicz, mais vu son succès, ses peintures sont devenues un peu hors budget. Récemment, j’ai réussi à mettre la main sur quelques-uns de ses croquis, ils sont superbes, je les ai mis dans mon bureau, c’est un bon début…
Un bâtiment que vous auriez aimé construire?
Cyril Rousseaux: L’école d’architecture de Mons. C’est vraiment le type de projet qui me fait vibrer, mais à l’époque, je me considérais comme trop jeune, je ne pensais pas avoir les épaules assez solides pour ce genre de réalisation. Quand j’ai vu ce qui est sorti de terre, j’ai regretté de ne pas avoir essayé…
Un architecte qui vous inspire?
Cyril Rousseaux: Emmanuel Bouffioux. On s’est toujours un peu suivis sur les réseaux sociaux et je trouve son approche très intéressante. Ses espaces contemporains sont toujours bien pensés et réalisés avec beaucoup de goût. En plus, pour le connaître un peu, c’est un homme très sympathique.
La réalisation dont vous êtes le plus fier?
Cyril Rousseaux: C’est peut-être une évidence, mais c’est la réalité, donc j’assume: le pavillon belge qu’on a imaginé pour Osaka (photo ci-dessus). J’ai toujours été passionné par les expositions universelles et j’ai toujours eu l’ambition de dessiner un pavillon pour un tel événement. Mais je me suis toujours vu le faire en fin de carrière. Dès lors, pouvoir le faire dès aujourd’hui, c’est vraiment un aboutissement personnel, qui me fait sentir que tout est possible. Et cela sonne comme une éternelle piqûre de rappel: comme je le dis souvent à mes étudiants, il faut vraiment se battre pour ses rêves.
Ce que vous aimeriez faire, là, tout de suite?
Cyril Rousseaux: Partir en vacances. Faire le tour de la Sicile en catamaran, par exemple, ce serait le pied!
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