Un pavillon des seventies sauvé de la démolition et rénové à bas budget
Un bateau, une cabane dans les arbres ou un vaisseau spatial: c’est ainsi que l’entourage de Catleen et Gert qualifie le bungalow des années 70, situé en province d’Anvers, qu’ils ont acheté il y a trois ans… Certains ont même cru qu’ils allaient le démolir!
Le hasard fait parfois bien les choses. C’est en se rendant à l’un des cours de tennis de leurs trois fils que Catleen et Gert sont tombés sur ce bien, dans une petite rue tranquille de Dessel, en province d’Anvers.
«Nous n’étions pas à la recherche d’une maison, nous étions très heureux où nous habitions, se souvient Catleen. Mais comme nous n’arrivions pas à nous enlever cette découverte de la tête, nous y sommes quand même retournés.»
C’est ainsi qu’un voisin les a prévenus que l’endroit était inoccupé depuis quatre ans et en vente. Il les a mis en contact avec le nouvel agent immobilier. Ce dernier était apparemment sur le point de mettre l’annonce en ligne, ce qui leurs a porté chance.»
Le couple a fait une offre rapide, très en dessous du prix demandé, et a remporté la mise – «Je pense qu’ils voulaient vraiment s’en débarrasser», plaisante la nouvelle propriétaire.
De l’atelier au logement
Le vendeur de cette cette perle postmoderne aux angles arrondis s’est avéré être le fils d’Henri Suls, l’occupant initial, architecte de cette construction. «Il n’y avait, hélas, pas beaucoup d’informations disponibles sur Suls lui-même, déplore notre interlocutrice. Nous nous sommes renseignés et avons juste appris qu’une de ses maisons situées à Anvers était classée.»
Le bungalow date du milieu des années 70 et était à l’origine voué à être une habitation-atelier. L’espace est fluide et la façade, tout comme l’intérieur, se distingue par une série d’originalités.
Des murs arrondis à la coupole de toit, en passant par les hauts plafonds inclinés: chaque élément joue subtilement avec la perception formelle et la lumière. Le fait de pouvoir se déplacer en continu d’une pièce à l’autre ne fait que rendre l’ensemble plus aéré.
Un sensation d’espace
«La maison ne semble pas très grande. Mais quand on y pénètre, c’est comme si les espaces se multipliaient, illustre Catleen. D’ailleurs, si ce bien avait été situé dans une région plus courue, nous n’aurions jamais pu l’acheter. D’habitude, ce genre de construction est réservé aux architectes ou aux avocats.»
Gert travaille dans la gestion des déchets et elle est suis coiffeuse: «Nous nous émerveillons chaque jour de vivre ici!»
Compte tenu de l’âge et de l’inoccupation du bâtiment, des travaux de rénovation importants s’imposaient. Mais le couple ne disposant pas d’un budget extensible, il a fallu faire preuve d’ingéniosité.
«Avant de commencer, nous sommes venus dormir sur un matelas pneumatique pendant un week-end – avec beaucoup de frites et de vin rouge – pour sentir comment nous nous sentions sur place», raconte la maîtresse des lieux.
Cette immersion a permis ensuite de poser rapidement des choix quant au nouvel agencement. L’atelier de l’architecte, situé à l’origine à l’arrière de la maison, a cédé la place à la cuisine et à un espace de vie familial.
Et ce pour profiter pleinement de la vue sur le jardin et le paysage à l’arrière. L’ancien séjour, avec son coin salon, est devenu la Maison Henri, le salon de coiffure de Catleen, clin d’œil à son occupant d’origine.
Sur-mesure économique
Le lifting a duré environ un an et demi, le couple prenant nombre de travaux à sa charge: tâches de démolition, peinture et pose du chauffage au sol entre autres. Pour certains postes, des spécialistes ont été néanmoins réquisitionnés, ce qui n’a pas toujours été évident.
Pour le revêtement de sol lissé, un professionnel demandant une somme importante a par exemple livré un travail bâclé, avec fissures et zones brillantes… Un désagrément que Catleen a toutefois pu vite oublier.
Pour l’intérieur, elle avait une idée précise dès le départ. Pas question d’installer ici une cuisine scandinave blanche. Elle voulait rester aussi proche que possible du style original.
«J’ai créé des moodboards avec Pinterest et j’ai dessiné moi-même la façon dont je voyais les choses», explique-t-elle. Pour concrétiser son idée, Catleen a trouvé en Bart Wauters, l’un de ses clients réguliers, l’expert idéal, car cet homme fabrique des décors pour des films et des séries, ce qui le rend aussi pratique que créatif.
«Même le budget limité ne l’a pas découragé. Il est immédiatement tombé amoureux de la maison. Et c’est ce dont j’avais besoin, quelqu’un qui me comprenne», dit-elle.
Ainsi, Gert et Catleen ont assemblé eux-mêmes leur cuisine avec des armoires Metod d’Ikea, que Bart a dotées de faces sur mesure en contreplaqué teinté. Les placards encastrés et le meuble de salle de bains ont été traités de la même manière.
Fou de vintage
De la Saab garée dans l’allée au mobilier excentrique, on perçoit ici le goût de la coiffeuse pour le vintage: toutes les pièces sont remplies de meubles de caractère.
«J’adore le design, mais je suis radine, s’amuse-t-elle. Vous ne me verrez pas de sitôt dans une boutique chic de déco. Je préfère chercher sur des sites de seconde main. En dénichant des choses dans toute la Belgique, j’ai déjà vraiment fait des affaires. C’est ce qui me fait vibrer dans la vie.»
Maintenant que la plupart des travaux sont terminés, le couple reçoit beaucoup d’éloges sur son drôle de logis. Les voisins trouvent qu’il est parvenu à redonner à la maison sa gloire d’antan et à la rendre cool.
Pour la pendaison de crémaillère, Catleen se voit bien accrocher une grande boule disco et organiser une fête. «Ou une soirée disco sur rollers, plaisante-t-elle… De toute façon, le sol est fissuré.»
Plus d’infos: huis-henri.be
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