« Le consommateur recherche la sécurité du produit »
Marion Nielsen, directrice scientifique des laboratoires Vichy, confirme un regain d’intérêt pour les sérums inspirés par les ingrédients favoris des dermatologues. Des formules de plus en plus minimalistes qui ne sont pas pour autant plus faciles à stabiliser.
L’engouement pour les sérums « cliniques » souvent centrés sur un actif star vient-il de l’envie croissante de transparence du consommateur ?
Il est vrai que la tendance » minimaliste » gagne du terrain en ce qui concerne la formulation des produits cosmétiques. Le consommateur cherche de plus en plus des produits simples et presque » sur mesure « . Mais aussi des formules courtes, avec peu d’ingrédients, qui apportent à la peau uniquement les éléments essentiels dont elle a besoin. Parfois il est intéressant de ne sélectionner que les actifs indispensables, afin d’un optimiser la concentration et l’efficacité. C’est l’option que nous avons choisie dans notre produit phare Minéral 89 où tout tourne autour d’une balance optimale entre l’eau volcanique de Vichy et l’acide hyaluronique. Mais dans certains cas, des ingrédients supplémentaires sont nécessaires car ils soutiennent l’action et la stabilité des actifs majeurs. Ces ingrédients sont aussi essentiels à la sensorialité des formules, elle-même vectrice d’efficacité. Donc il n’est pas toujours possible de formuler avec très peu d’ingrédients.
S’il y a moins d’ingrédients, le consommateur se sent-il davantage rassuré?
En effet, dans une formule minimaliste, le consommateur recherche principalement la sécurité du produit : hypoallergénicité, tests sur peau sensible, absence d’éléments controversés. Notre recherche a intégré ces problématiques dans la sélection et la surveillance des matières premières et promet une parfaite innocuité pour ses consommateurs. Nous nous engageons à garantir la sécurité de nos produits en formulant autour d’une charte très stricte qui assure la plus haute tolérance.
Les formules courtes sont-elles plus faciles à concevoir?
Pas nécessairement! Intégrer des ingrédients dans de fortes concentrations cela tient souvent de la prouesse technique. Pour le Mineral 89 Booster, par exemple, qui peut servir de base à toute routine de soin, pas moins de 140 essais ont été nécessaires pour arriver à la composition finale qui intègre 89% d’eau volcanique de Vichy.
Pourrait-on un jour se passer complètement des crèmes?
Tout à fait, cela dépend essentiellement de votre type de peau. Une peau saine dite « normale » peut totalement se satisfaire d’un sérum. C’est avant tout une préférence de galénique et d’attente de la consommatrice en terme de sensorialité et de propriétés de correction. Mais les sérums biphase ou plus huileux peuvent très bien apporter du confort grâce à leur action plus nourrissante. Aujourd’hui, les laboratoires arrivent à faire des prouesses en intégrant la grande majorité des actifs dermatologiques dans les sérums. Même les filtres solaires ce qui était encore impossible il y a quelques années.
De quand date le premier sérum chez Vichy? C’est un business en croissance?
Le 1er sérum Vichy a été créé en 1957 avec le lancement du Dermo-Sérum (70% de substances actives dans une formule gel). Sur le marché global de l’anti-âge, les sérums représentent près de 15% des ventes en Europe aujourd’hui. Ces textures marchent très bien en Asie, en « layering »mais aussi en simple application dans des pays tels que le Brésil par exemple. Les marques historiques ont tendance à mettre plus en avant les actifs phares et le pourcentage que l’on retrouve dans leurs sérums. Les formules sans parfums sont aussi très prisées. On observe également un boom des flacons inspirés des standards pharmaceutiques. Grâce à ce type de design, la formule n’entre pas en contact avec les doigts, ce qui permet de limiter les risques de contamination
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici