Olivier Courtin-Clarins: « notre style de vie a un impact sur notre vieillissement »
Depuis plus de quarante ans, le docteur Olivier Courtin supervise la recherche de Clarins. Le groupe familial, dont il est directeur général, célèbre cette année ses 70 ans et vient d’ouvrir son premier hôtel, le Mas Candille, dans le sud de la France.
Une évidence
Pour mon père, la médecine c’était le saint Graal. C’est ce qui m’a poussé, inconsciemment, à devenir chirurgien. Il aurait voulu être médecin mais a dû interrompre ses études pendant la guerre. Il est devenu kiné. Moi, j’adorais les matières scientifiques à l’école, je n’étais bon que là-dedans d’ailleurs. C’était une évidence pour moi de présenter le concours d’entrée. Ce n’est qu’au bout de plusieurs années de pratique à l’hôpital Foch que j’ai rejoint l’entreprise familiale, à sa demande, pour développer la recherche.
Pas de regret
Il n’est jamais facile d’avoir raison trop tôt. On ne le sait qu’a posteriori. Ça m’est arrivé quelques fois dans ma carrière, lorsque nous avons été pionniers avec nos flacons ressourçables et les soins personnalisables de myBlend, par exemple. Depuis, toute l’industrie a embrayé. Je n’ai pas de regret de ne pas avoir attendu, je préfère croire dans ce que je fais. Et suivre mon instinct.
Pas de dogme
Personne n’a envie de vieillir. Ça ne m’angoisse pas mais ça me préoccupe. On sait que notre style de vie, nos habitudes, bonnes ou mauvaises, auront un impact sur notre vieillissement. C’est ce que l’on appelle l’épigénétique. Pour rester le plus longtemps possible en bonne santé, j’essaye d’appliquer les conseils que je donne dans mon livre (*). Ne pas fumer, ni boire trop d’alcool, manger sainement, faire du sport, prendre des douches glacées… Mais je n’en fais pas un dogme. Si je décide de craquer pour une bonne côte de bœuf, ce sera sans remords. Et en pleine conscience.
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Se dépasser
Bouger est un médicament. Moi qui ne sais pas tenir en place, j’ai toujours adoré le sport. Plus jeune, c’était plutôt pour le plaisir de retrouver les copains, au tennis, au rugby ou à la piscine. Aujourd’hui, cela me vide la tête. Même lorsque je dois me forcer un peu, comme tout le monde, je me sens tellement bien après. J’aime aussi me lancer des défis, en VTT ou en skis – je pars en peau de phoque escalader des sommets, ouvrir des pistes. J’ai besoin de me dépasser.
Le bon côté de la vie
L’optimisme, ça s’entraîne. Et ça commence par faire un sérieux tri dans vos relations. Il faut vouloir regarder le bon côté de la vie, des gens, plutôt que les côtés sombres. Le matin, quand je me réveille, je commence par me dire que je vais passer une bonne journée. Je recherche le positif. Cela peut paraître stupide. Je préfère passer pour un naïf mais être heureux.
« Je préfère passer pour un naïf mais être heureux. »
Une histoire de famille
Chez Clarins, on adore travailler en famille. Heureusement, nous ne sommes pas encore trop nombreux. Avec mes deux filles Jenna et Prisca et ma nièce Virginie Courtin, nous organisons des repas juste entre nous où l’on aborde sans fards les vrais sujets. Chacun prend le temps d’écouter l’autre, d’apprendre de la bouche même de la personne ce qu’elle fait, sans intermédiaire. Avoir Virginie à mes côtés – elle est comme moi directrice générale du groupe – est une vraie chance. Nous sommes complices et complémentaires, même lorsque nous ne sommes pas complètement d’accord. Tout a commencé dans un petit institut de quelques cabines, rue Tronchet, à Paris, par la seule volonté de mon père, Jacques Courtin. Dès le début, il a tenu à s’engager pleinement dans des projets médicaux, humanitaires et environnementaux. Notre but, c’est que Clarins apporte bien plus au monde que les produits que nous vendons. Qu’elle ait un impact positif sur la société.
Aux fourneaux!
Il n’y a pas mieux que la cuisine pour rassemble. C’est ma mère qui m’a tout appris. Enfant, j’étais toujours dans ses pattes à la regarder. J’adore me mettre aux fourneaux quand j’ai le temps. Les vacances sont le meilleur moment. Je cuisine des choses simples, gourmandes, saines et de saison. Je m’inspire de recettes que je vois passer, je les simplifie, je les arrange à mon goût. C’est comme cela que j’ai créé les menus qui sont aujourd’hui proposés au Mas Candille, à Mougins.
Vive les contraintes…
Les obstacles créent des opportunités. Une entreprise cosmétique comme la nôtre est confrontée au quotidien à de nouvelles réglementations de plus en plus complexes. Ces contraintes nous ont poussés à nous dépasser: c’est en résolvant certains problèmes que nous avons donné naissance à nos plus beaux succès.
(*) Devine mon âge si tu peux, par Olivier Courtin-Clarins, éditions Marabout.
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