Brigitte, femmes plurielles

Sur scène, elles sont complices comme personne. A la ville, aussi. Rencontre avec Aurélie Saada et Sylvie Hoarau à l’aube d’une tournée qui passera par chez nous, ce 12 décembre.

Brigitte, duo chic et pop.
Brigitte, duo chic et pop.© Renaud Callebaut

Elles sont inséparables. Ça tombe bien, elles habitent à cinq minutes l’une de l’autre. Les Parisiennes Aurélie Saada et Sylvie Hoarau forment le tandem fusionnel du groupe Brigitte. Le nom est un clin d’oeil aux trois B. (Bardot, Fontaine et Lahaie, l’ex-hardeuse) et à toutes les anonymes, « boulangères, maîtresses d’école ou femmes de gendarme ». A l’occasion de la sortie d’un coffret collector de leur deuxième LP, A bouche, que veux-tu, nous les avons rencontrées près de Pigalle.

Vous avez donné un concert au Zénith de Paris huit jours après les attentats devant 6 000 personnes. Dans quel état d’esprit étiez-vous ?

Aurélie : C’était un moment très émouvant. Un mélange de fragilité et de force. On a eu envie d’embrasser les spectateurs un par un. On a commencé le spectacle par un titre des années 60, Paris en colère (NDLR : interprété à l’époque par Mireille Mathieu). C’est une chanson magnifique qui traduit parfaitement notre ressenti. On l’a chantée a capella depuis les coulisses tandis que la salle était plongée dans le noir. C’était notre manière de rendre un hommage. Nous ne voulions pas faire de discours.

Brigitte joue beaucoup sur les codes de la séduction, avec l’image d’une femme très sexy et, en même temps, très indépendante.

Aurélie : Pourquoi opposer séduction et indépendance ? C’est peut-être ça notre combat ! Brigitte n’est pas un groupe féministe, il n’y a aucune forme de militantisme. Mais il est évident que l’on parle de plus en plus clairement dans nos textes de la femme plurielle.

Qui fait l’objet d’une de vos chansons…

Aurélie : Oui. Pourquoi renvoyer dos à dos la maman et la putain ? C’est très réducteur. On revendique le droit d’être l’une ou l’autre ou les deux. On peut être profonde et légère à la fois, porter une paire de talons aiguilles ne signifie pas que nous sommes soumises ou écervelées. Nous aimons tous les aspects de la féminité et surtout notre liberté.

(A suivre…)

Par Antoine Moreno

En concert au Palais des beaux-arts de Charleroi, ce 12 décembre. www.pba.be

Coffret Collector A bouche que veux-tu, chez Sony.

>>> Retrouvez la suite de cette interview dans Le Vif Weekend de ce 11 décembre 2015.

Duo chic et pop.
Duo chic et pop.© Renaud Callebaut

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