Clémence Boulouque et Audrey Hepburn en 5 mots
L’auteure ravive avec véhémence, dans un nouveau livre, l’existence intense d’Audrey Hepburn. Le secret de sa beauté ? Sa faculté à transformer l’ombre en luminosité.
Enfance
Clémence naît en France, en 1977. Mais son insouciance prend fin avec le suicide de son papa, célèbre juge antiterroriste. Un drame qu’elle relate dans un livre: « L’écriture traduit l’imprononçable. On s’agrippe souvent à l’enfance, or que fait-on des fêlures qui nous constituent ? »
L’héroïne de son nouveau roman (*), Audrey Hepburn, se pose la même question. Elle voit le jour en Belgique, en 1929. Ce pays représente « le lieu d’avant les fractures ». Ses parents divorcent et son père l’abandonne durant vingt-cinq ans. Après la pension en Angleterre, elle revient durant la guerre, timide et boulotte, auprès de sa mère, et se confronte à la misère. « Audrey est une miraculée, alors elle s’avère gratifiante envers la vie. Mais elle demeure la fillette qui manque de confiance en elle », observe la journaliste.
Au-delà de l’image, il y a une femme « transcendant ses failles et ses abîmes ». Aussi doit-elle apprendre à pardonner à son paternel. Le roman se montre bouleversant lors de leurs retrouvailles imparfaites.
Cinéma
La romancière connaît tous les films d’Audrey Hepburn, dont elle parle avec gourmandise. Elle a dansé sur Funny Face et retrouve l’ambiance de Breakfast at Tiffany’s, à New York, où elle vit. Sabrina reste son préféré parce que l’héroïne « rêve que ce sera la lune qui la décrochera. Quel toupet, quelle irrévérence ! »
Battante
L’auteure estime que son héroïne « va au bout de ses peines ». Elle qui a aussi dû se battre pour se relever croit qu’il « faut susciter la chance », même si elle ne nous sourit pas. Au départ, Audrey Hepburn est une sublime ballerine, mais sa carrière est mise à mal par des années de guerre et par sa trop grande taille.
Clémence Boulouque l’admire parce que cette femme « renonce à son rêve sans pour autant faire le deuil de ceux à venir ». Sa philosophie ? « Aller chercher la lumière avec opiniâtreté. » Une pensée adoptée par Clémence Boulouque.
Muse
La rencontre d’Audrey Hepburn avec Givenchy est due à un malentendu. Alors qu’il attend Catherine Hepburn, on lui présente son homonyme. Coup de foudre : Audrey devient sa muse et son amie. Sa beauté ne correspond pas aux canons de Hollywood, mais « cette actrice touchante véhicule tant d’émotions, tout en cultivant pourtant le sens de l’effacement », affirme Clémence.
Humanitaire
Nous sommes constitués de nos déchirures… « l’important étant d’en faire une inspiration », souligne Clémence. Ainsi, Audrey Hepburn « amoindrit les malheurs du monde et devient ambassadrice pour l’Unicef. Elle désire rendre du bonheur aux autres, leur donner ce qu’elle n’a pas eu dans son enfance. Ainsi, elle rend grâce à ce que la vie lui a offert », analyse l’auteure.
(*) Un instant de grâce, par Clémence Boulouque, Flammarion, 121 pages.
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