Comment écrire une lettre d’adieu ?
Pas évident d’écrire une lettre d’adieu qui soit humble, drôle, sensible et ne verse pas dans le gnangnan. Je doute d’ailleurs d’avoir réussi l’exercice… Mais il était impensable, après six ans de rendez-vous hebdomadaire, de ne pas vous remercier avant de tirer ma révérence.
En commençant évidemment par bénir Delphine Kindermans, ma rédac’ chef et amie, de m’avoir fait confiance et offert une si belle carte de visite. Remercier Elise et sa patience d’ange à corriger chaque semaine mes coquilles.
Mais aussi les nombreux(ses) attaché(e)s de presse qui ont joué le jeu (non sans trembler).
Soyons honnête : j’ai pris un pied inouï ! Notamment grâce à vous, inestimables lecteurs, et vos retours enthousiastes sur mes aventures. Vos compliments m’ont motivée chaque fois un peu plus à sortir de ma zone de confort et à écrire sans fard, comme à des ami(e)s.
La carte blanche était un cadeau formidable. Cela m’a permis de tester des choses aussi variées que porter des escarpins à l’effigie de Mickey, m’initier au wavekarting et la nage synchronisée, être une des premières à lire Fifty Shades of Grey, garder mes poils pendant un mois (le meilleur moyen de contraception jamais trouvé ! ), prendre un cours de self-defense féminine, conduire une pénichette, piloter un drone et une formule 1 (non, mais sérieux, une F1 ! ), faire du VTT sur neige, apprendre à démonter une chasse d’eau, manger dans un restaurant étoilé, tirer le tarot à mes proches, suivre un atelier chamanique… Bref, enchaîner des moments de vie colorés et peu traditionnels, tout en faisant de belles rencontres.
Prendre la décision de mettre un terme à cette chronique qui m’a fait vibrer fut difficile. Pour ne pas dire douloureuse.
J’ai longtemps hésité, même failli changer d’avis en recevant, la semaine dernière, la carte d’une infirmière me remerciant de l’avoir fait rire à un moment où elle n’avait pas le moral. Touchante attention qui m’a confirmé que j’exerçais un des plus beaux métiers du monde et que j’avais trouvé ma voie.
N’ayant toutefois pas encore développé le don d’ubiquité, et ayant peur de ne plus réussir à me renouveler – après tout, je me suis déjà coupé la frange juste pour avoir un truc à écrire… Or, je tiens à vous épargner les détails de mes nettoyages du foie – j’ai dû choisir.
Mais qui sait ? Je suis peut-être atteinte du syndrome de Johnny. Chaque année, le rockeur nous annonce sa toute dernière tournée… Pour mieux revenir. J’en retire une énième leçon : ce qui semble a priori pathétique peut soudain revêtir une autre dimension lorsqu’on se retrouve dans une situation similaire. Ah que…
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