Festins mafieux: les bons petits plats de la mamma Corleone

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Nicolas Balmet
Nicolas Balmet Journaliste

La virile trilogie du Parrain sert de lien à un ouvrage copieux qui évite de manquer de respect à la cuisine italienne et n’assassine aucune de ses traditions. Des bons plats de la mamma aux ragoûts robustes des gangsters, y a pas le choix: on passe à table.

Des livres de recettes qui parlent d’Italie, il y en a des milliers. Alors ici, pour sortir du lot, les éditions Panini ont dégainé un appât de poids: Le Parrain, qui déboula dans les salles obscures en 1972 avant de devenir l’une des trilogies les plus célèbres du septième art. Tout y était parfait: la mise en scène prodigieuse de Francis Ford Coppola, la musique éblouissante de Nino Rota et même la cérémonie des Oscars où Marlon Brando, récompensé en tant que meilleur acteur, refusa le trophée en accusant l’industrie du film de manquer de respect aux comédiens amérindiens…

Autant de petits ingrédients qui ont épicé la grande histoire d’Il Padrino. Les fans savent d’ailleurs à quel point le chef- d’oeuvre raconte bien autre chose que la simple ascension de gangsters siciliens assoiffés de territoires et de vengeances. « Il s’agit d’une vue de l’intérieur d’une famille de la mafia où les personnages, bien que criminels, sont montrés comme des immigrants en quête du rêve américain, dotés d’un amour farouche de la famille et d’une volonté de lui offrir la meilleure vie possible », rappelle ainsi l’introduction de ce livre. Et si la violence fait partie du quotidien du clan Corleone, il n’y a jamais rien de plus important que le partage et les traditions, symbolisées par les grandes réunions où l’on danse, où l’on rit et où l’on… mange.

Festins mafieux: les bons petits plats de la mamma Corleone

Parce que, oui, il est beaucoup question de nourriture dans Le Parrain. Des lasagnes, des assiettes de charcuterie, du fromage, du veau marsala, des gnocchis, du poulet cacciatore… Les films sont traversés de plats servis sur d’abondantes tablées. C’est précisément cette générosité que l’auteure Liliana Battle a voulu retranscrire dans cette odyssée culinaire pas comme les autres, dont les recettes convoquent des clichés auxquels on se soumet volontiers: les odeurs des casseroles de sauce, les fourneaux où se démènent les mammas, et les repas de fête où le vin finit de transformer les mets en festins. Entre les salades et les pizzas, les viandes et les poissons, les soupes et les desserts, 75 préparations acheminent nos envies vers la même suggestion: cuisiner tout en se replongeant dans les longs-métrages un par un. Qu’est-ce qu’on dit? Merci, Don Vito Corleone!

Le livre de cuisine de la famille Corleone, par Liliana Battle, Panini Books, 206 pages.

Festins mafieux: les bons petits plats de la mamma Corleone
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