Un couple de vignerons japonais menacés d’expulsion par la France malgré l’extrême qualité de leur production

© capture d'écran Youtube

Une obligation de quitter le territoire français a été notifiée à un couple de vignerons japonais installés depuis 2016 à Banyuls-sur-mer (sud-ouest), faute de ressources suffisantes pour obtenir un titre de séjour, a-t-on appris lundi auprès de la préfecture locale.

Quand cette décision a été prise, en avril, l’avocat du couple a « pensé à une erreur administrative. Mais il y a trois jours, la préfecture a confirmé sa demande. Selon elle, le couple ne gagne pas 2.000 euros par mois et leur activité n’est donc pas viable », a expliqué à l’AFP Me Jean Codognès.

Il a souligné qu' »une seule cuvée », celle de 2017 « a été commercialisée » et qu’elle « a été une réussite » : selon Me Codognès, « des restaurants célèbres comme El Celler de Can Roca à Gérone (Espagne), qualifié régulièrement de meilleur restaurant du monde, mais aussi Le Verre Volé à Paris ont été conquis ».

Un couple de vignerons japonais menacés d'expulsion par la France malgré l'extrême qualité de leur production
© DR

« Leur seul millésime a obtenu un vrai succès. Qualité de raisin, choix pertinent de la date de vendanges, précision et perfectionnisme typiquement japonais dans la vinification. Ce serait vraiment une grande perte pour nous, collectivement, de les voir partir », a commenté dans le quotidien L’Indépendant Jean L’Héritier, organisateur du salon des vins nature à Perpignan.

Rie Shoji, 42 ans, et Hirofumi Shoji, 38 ans, sont arrivés en France en 2011 avec le projet de s’installer comme vignerons. Mais ils n’ont pas acheté immédiatement leurs 3,5 hectares du vignoble. Voulant compléter d’abord leur formation ils ont travaillé comme ouvriers agricoles ou cavistes dans deux régions vinicoles. Ils ont également passé des diplômes de responsable d’exploitation agricole et de technicienne en oenologie.

En 2016, ils se sont lancés. Leur idée : un vin nature, biologique, dans un secteur géographique où tout se fait à la main.

Leur deuxième cuvée se présente sous les meilleurs auspices : « 75% est déjà réservée », assure leur avocat, soulignant qu’en raison de sa nationalité, le couple ne « bénéficie d’aucune aide ». « Ils ne gagnent pas 2.000 euros. Mais le revenu moyen dans ce secteur y compris les aides, est inférieur à 1.000 euros », affirme-t-il.

Le couple a déposé une demande de titre de séjour en France début 2017. Mais « les éléments transmis à l’appui de leur demande ne permettent pas de justifier du revenu minimal fixé par la loi », indique la préfecture.

Un recours contre l’obligation de quitter le territoire français qui leur a été signifiée doit être étudié par le tribunal administratif le 6 septembre.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content