A Stockholm, les pièces de collection du géant Ikea s’arrachent à prix d’or

Vintage Ikea
Les archives du géant de l'ameublement suédois s'arrachent à prix d'or © © Getty Image

Dans une prestigieuse maison de vente de Stockholm, le coup de marteau est tombé lundi soir pour 122 pièces de collection du géant du meuble en kit Ikea, adjugées pour un total de 37.000 euros.

L’intérêt des collectionneurs est croissant pour certaines pièces devenues des icônes du design de l’enseigne qui fête cette année ses 80 ans.

Derrière la vitrine d’un immeuble huppé de la capitale suédoise sont exposés un canapé tubulaire, une commode laquée ou encore une paire de lampes « space-age ». Les pièces, qui datent des années 50 aux années 90, sont siglées de la célèbre enseigne suédoise connue pour ses meubles bon marché.

« Je travaille dans le secteur depuis 30 ans et si l’on m’avait dit que j’organiserais un jour des enchères Ikea je ne l’aurais pas cru », s’amuse Li Pamp, PDG de la maison d’enchères Stockholms Auktionsverk.

Un succès, malgré la controverse

« C’est une marque qui est controversée, connue pour sa tendance à copier, pour suivre les tendances et ne pas être très en phase avec les questions écologiques (…) mais il y a certaines pièces qui sortent du lot. Pour beaucoup de designers très connus, Ikea a été une pouponnière où ils ont commencé leur carrière », ajoute t-elle.

Vaisselle, meubles, miroirs, luminaires: plus de 100 pièces provenant de particuliers ont été vendues. Un canapé rouge distribué en 1972 au prix de 120 euros a été adjugé pour 2.000 euros. Plus tôt cette année, c’est un fauteuil du modèle « Cavelli » qui a fait grand bruit en étant vendu 18.000 euros contre une vingtaine d’euros lors de sa mise sur le marché en 1958.

« Quand j’étais petit on voyait ça plutôt comme l’endroit où on allait quand on voulait des meubles pas chers. On les assemblait et puis après quelques années on s’en débarrassait », se souvient Thomas Raber, un élégant sexagénaire en visite dans la salle d’exposition de la maison d’enchères. « Voir ces pièces maintenant vendues comme des œuvres d’art, des antiquités, c’est fascinant. »

Voyage dans le temps

« Pour moi c’est un voyage dans le temps », sourit Anette Aly, une Suédoise de 78 ans qui a acheté son premier sofa dans une boutique de l’enseigne en 1963. « Je revois les mêmes choses qu’en boutique il y a 40 ou 50 ans! », ajoute t-elle.

L’émergence d’un marché haut de gamme de la seconde main ne laisse pas indifférent chez Ikea. « C’est flatteur, et c’est la preuve que l’on a créé des designs qui ont encore du sens aujourd’hui », s’enthousiasme Thea Mix Davidson, responsable des collections du musée de l’entreprise avant de nuancer sur les prix qui s’envolent. « La seule chose qui nous fait un peu tiquer c’est que l’on veut faire des pièces qui soient accessibles pour tous. »

La marque qui a flairé la tendance du vintage a réédité cette année des pièces de ses anciens catalogues avec pour slogan « retour vers le futur ». Face à un marché en pleine expansion, Li Pamp en profite, elle, pour lancer un appel: « peut-être que les gens ont des pièces Ikea de valeur chez-eux sans le savoir ? Si vous nous appelez, on vous aidera à les évaluer! ».

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