Alain Gilles en 6 produits
« Il fallait réaliser une collection complète avec un ADN neuf, trouver une identité de marque. C’était une chance, nettement plus intéressant que de simplement designer une pièce. J’étais fasciné par l’idée de mouvement et de différenciation sur un produit industriel, j’ai mis au point cet ensemble modulaire, qui a fini par s’agrandir, avec les pots Rock Garden et les déclinaisons du fauteuil Translation : sofa, version enfant, pouf, etc. Le fauteuil est un des best-sellers de Qui est Paul ?, qui a permis à la société de se lancer et de grandir. »
« Les tables Tectonic, je les ai élaborées en une soirée. J’avais vu cette forme polygonale du dessus et j’ai tilté : « Là, y a un truc ». Mais je n’avais pas envie d’utiliser de verre ou toute une autre matière et je voulais voir le mouvement à travers. Le lendemain matin, j’ai compris en ouvrant mon micro-ondes : je devais simplement opter pour une grille. J’ai testé la grille en posant un verre, c’était stable. Alors je suis me suis installé à mon bureau, j’ai dessiné quelques images et je les ai envoyées. Parfois un projet prend du temps, parfois pas. »
« Les créations chez Buzzispace doivent autant à mon vécu en open space qu’à mon amour des endroits publics. L’idée de la cabine téléphonique BuzziBooth a évolué en BuzziHub et puis BuzziCockpit, le bureau qu’on peut tirer vers soi pour être protégé sans être coupé des autres. Peut-être qu’un jour on fera une BuzziHouse. Buzzispace évoque peut-être un monde futuriste, un peu froid et impersonnel, mais les couleurs et les matériaux, dont la feutrine, cassent cet effet austère pour donner de la chaleur et rester accueillant. »
« La Big Table, par contre, m’a pris des semaines. Parce que c’est à la fois simple et complexe. J’avais envie que ce soit en métal et que ça ait l’air de tenir sur un point. Puis j’ai changé la forme des pieds et trouvé les découpes qui amènent le mouvement, la tension. Je ne pensais pas utiliser de couleurs différentes au début, puis je me suis convaincu d’accentuer leur dissemblance, l’assumer jusqu’au bout. Et au final, c’est la version multicolore qui est la plus forte. »
« En chinant, j’avais vu une série de vieux miroirs, alignés les uns à côté des autres et j’en avais retenu la forme. Si j’y ai repensé plus tard, c’est que j’avais été intéressé par ce mélange inattendu, alors je m’en suis inspiré pour créer un ensemble de petites tables. Le nom Collages vient de l’idée de sortir différents éléments de leur contexte, comme les artistes du siècle dernier, pour réaliser une oeuvre nouvelle. Et en même temps, le produit lui-même devait pouvoir évoluer, bouger et définir des espaces différents. J’aime cette idée que les gens participent aussi au design. »
« Cette lampe solaire a d’abord été créée pour être vendue aux ONG et distribuée aux populations d’Afrique. Elle résiste à l’eau, elle a passé les tests les plus stricts, tout a été réfléchi. Mais même si l’objectif humanitaire était au coeur du projet, elle est également destinée au marché européen. C’était intéressant d’offrir un objet solide et fonctionnel à ceux qui en ont besoin là-bas, tout en arguant que c’est un produit de luxe en Europe. Et ici, on explique que cette lampe est utilisée dans des conditions difficiles en Afrique ou ailleurs, et ça légitimise le produit. »
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