Fini le plafond blanc sans âme. Longtemps cantonné au rôle de toile de fond, celui qu’on surnomme le cinquième mur s’impose désormais comme un terrain d’expérimentation pour les architectes d’intérieur.
1. Jeu de textures et de lumière
Avec un plafond élégant au-dessus du lit, la stimulation visuelle commence dès le réveil. Rachael Gowdridge, architecte d’intérieur londonienne, en est parfaitement consciente. Elle a signé l’aménagement de l’un des hôtels les plus en vue du moment: The Netty, à Oxford. L’histoire du bâtiment – un ancien édifice victorien abritant des toilettes publiques, en partie sous le trottoir – rendait déjà le projet singulier.
«Je voulais avant tout embrasser ce lieu atypique et le développer grâce à une approche narrative, avec humour et une pointe d’espièglerie.» Dans les chambres, elle a joué avec la lumière et les textures variées. Grâce aux textiles suspendus de manière dramatique et aux différents niveaux de plafond – tantôt mats, tantôt laqués – l’espace change d’ambiance selon l’évolution de la lumière. «Le résultat est théâtral et plein de caractère.»
2. Le plein de papier peint
Un coup de pinceau au plafond, selon la taille de la pièce, cela peut se boucler en un week-end. Il n’en est pas autrement pour le papier peint de plafond, certes moins courant. Ce dernier n’est pas seulement esthétique, il se révèle aussi utile.
La fine couche de papier dissimule en effet d’éventuelles fissures dans l’enduit et permet une meilleure acoustique. Dans des pièces aux plafonds élevés, qui paraissent parfois vides ou trop muséales, il peut – dans une teinte chaude ou dans un matériau doux comme des fibres tissées, du liège ou de la soie – instaurer une atmosphère plus intime.
Et nul besoin de rester dans les lignes: il est très tendance de laisser le papier peint déborder, façon fresque, sur les murs.
3. Sur le devant de la scène
L’idée de l’architecte d’intérieur Tine Loncin de faire flotter des assiettes au plafond dans cet appartement bruxellois est née du souhait de sa cliente. «Elle voulait donner une place à sa collection d’assiettes roumaines dans sa cuisine sans pour autant sacrifier de l’espace de rangement. Cette solution était à la fois pratique, personnelle et ludique.»
Pour la spécialiste, il allait de soi que les assiettes devaient se détacher sur un fond éclatant. «Imaginez la même collection de cruches, de pichets et d’assiettes sur fond blanc: toutes les décorations crieraient en même temps leur besoin d’attention. Cela deviendrait brouillon.
En optant pour une seule couleur vive, la collection entière s’inscrit dans un cadre net et l’ensemble gagne en sérénité. Le fond absorbe en quelque sorte la profusion, ce qui permet aux objets de bénéficier d’une scène digne de ce nom.»
