Ceramic Brussels: 5 artistes coup de coeur à (re)découvrir à Tour & Taxis
En cette fin janvier, la première édition de Ceramic Brussels se tient à Tour & Taxis. Dirigée par Jean-Marc Dimanche (ex-Eleven Steens) et Gilles Parmentier (à la tête d’Art on Paper), la foire rassemble le meilleur de la céramique contemporaine internationale.
Dont ces cinq artistes, qui utilisent la discipline pour imaginer des créations utilitaires ou purement décoratives, mais toujours uniques. Entre nouveaux venus dans le milieu et noms déjà bien connus des amateurs de terre cuite, portrait de nos coups de coeur à Ceramic Brussels.
Antoine Moulinard
25 ans / Français installé à Bruxelles / Functional art à tendance camp
La céramique est arrivée « un peu par hasard » dans la vie d’Antoine Moulinard. C’est qu’à l’origine, il se destinait à travailler dans la mode, jusqu’à ce qu’un placement imposé par son école parisienne se révèle « catastrophique », avec une maîtresse de stage qu’il compare à la Miranda Priestly du Diable s’habille en Prada. Heureusement, il frappe alors à la porte du céramiste Emille Degorce Dumas, auprès duquel il “tombe en amour pour la terre”. Et elle le lui rend bien, car celui qui a décroché son diplôme en céramique à La Cambre en juin dernier n’a pas son pareil pour la modeler à l’image d’une imagination nourrie de l’esthétique camp et des contes folkloriques.
Le résultat : L’effet du logis, un mobilier fantasmagorique qui lui a valu de décrocher l’un des dix art prizes attribués par Ceramic Brussels. Une récompense pensée pour donner une plate-forme aux artistes émergents qui ne sont pas encore représentés par une galerie – même s’il serait surprenant qu’Antoine Moulinard termine la foire sans représentation. C’est que dans un medium ultrasaturé, il réussit la gageure de se distinguer mais aussi de marquer durablement les esprits. Qui se prennent à inventer des histoires à ses meubles anthropomorphiques. Tandis qu’Antoine, lui, rêve déjà à l’écriture du prochain chapitre : « Un lieu permanent où je pourrais réaliser ma version de mon palais idéal tout en céramique. » Il était une fois…
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Maxwell Mustardo
30 ans / New Jersey / Design biomorphique
Maxwell Mustardo est lui aussi venu au travail de la terre par hasard, après avoir été recalé d’un cours de cinéma et été forcé de changer d’option artistique. Autre joli coup du sort : Toshiko Takaezu, pionnière de la céramique du siècle dernier, n’habitait qu’à 1km des parents de Maxwell, qui se rappelle encore de sa surprise en réalisant grâce à elle à quel point il était possible de repousser les limites de la terre.
Dont acte avec sa propre pratique, qui le voit marier ce qu’il qualifie d’extreme glazing avec des inspirations néoclassiques pour créer vases, urnes et autres amphores biomorphiques. Une esthétique inspirée, qui n’est pas sans rappeler les œuvres de George Nakai, le mari marri de l’anti-héroïne de la série Beef. Même si, modeste, Maxwell pointe « un siècle de design biomorphique qui y ressemble, en ce compris certains céramistes basés à LA qui ont plus probablement inspiré la série ».
Son inspiration à lui vient d’une enfance aux côtés de parents conservateurs de musées, qui lui ont inculqué le respect des artefacts. « L’un des aspects que je préfère dans la céramique, c’est l’appropriation constante des formes, et l’évolution qui s’ensuit grâce à l’échange entre les individus, les cultures et les époques. » Parlé comme le diplômé en histoire de l’art qu’il est.
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Ming-Miao Ko
39 ans / Taïwainaise installée à Anvers / Céramique contemporaine
Lauréate elle aussi d’un des 10 art prizes de la foire, cette native de Taipei, qui a étudié la céramique à la PXL-MAD School of Arts d’Hasselt, s’attache à traduire dans chaque œuvre les flux qui relient matérialité, corporalité et création de sens. Symboles sensuels, éléments naturels et couleurs tendres évoquent une symbiose surréaliste troublante au pouvoir érotique revendiqué.
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Carolein Smit
63 ans / Pays-Bas / Sculpture
Il y a quelque chose des cabinets de curiosités médiévaux dans le travail de celle qui confie d’ailleurs nourrir son imaginaire des wunderkammers, ainsi que des artefacts scientifiques et dévotionnels. Et qui pointe qu’il n’est pas difficile d’aimer son travail, dans lequel « tout brille et scintille, tout est adorable, et les détails sont attachants ». Mais attention, son bestiaire est aussi « douloureux, fragile, insatisfaisant et parfois dangereux ».
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François Bauer
37 ans / France / Objets poétiques
Pour cet artiste installé à Strasbourg, la céramique est nécessaire car elle fige le temps. En l’occurrence, si on s’intéresse à ses contenants poétiques, celui de l’enfance, chaque vase semblant s’être détaché d’un dessin gribouillé par de petites mains. Logique, pour celui qui se décrit comme un collectionneur de fragments et un sculpteur de traces éphémères, qui crée « des objets à mémoire ».
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Ceramic Brussels, du 25 au 28 janvier à Tour&Taxis, ceramic.brussels
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