Jean-François D'Or_Foto
© Sam Gilbert

Jean-François D’Or, designer : « On est trop derrière nos écrans et plus assez devant… »

Jean-François D’Or s’expose au MUDAC de Lausanne. Le designer belge y explore l’espace et s’offre des détours dans le cosmos avec son installation L’Indécis. Et après des concerts-performances donnés en février dernier, le résumé de ses péragrations cosmiques est à lire dans une publication à paraître: Carte blanche pour un trou noir. Il répond à nos questions sur le vif.

La question qu’on vous pose le plus souvent?

Les gens sont toujours curieux de savoir sur quoi je travaille et quelle sera ma prochaine surprise. Et mon approche artistique. Pour être honnête, je n’ai pas toujours de réponses claires à donner. (rires)

Le sport que vous pratiquez… en pensée?

Voler, comme un oiseau. D’entrée de jeu, je pensais à la marche. Je marche énormément, pour me recentrer, mettre de l’ordre dans mes pensées et prendre le temps. Mais je viens de voir un oiseau voler devant ma fenêtre et je lui envie sa liberté, alors je vole à ses côtés. En pensée.

L’endroit dont vous n’êtes jamais revenu?

La vie, tout simplement! J’adore me perdre dans ses méandres. Et plus concrètement, je dirais New York, une ville qui me fait vibrer et m’a toujours fasciné. J’ai même failli m’y installer.

La personne célèbre avec qui vous aimeriez dîner?

C’est obligatoirement quelqu’un de connu? Ou qui est toujours vivant? Si je peux faire un saut dans le passé, alors je m’offre un tête-à-tête avec Boris Vian. Et dans mes contemporains j’aimerais bien casser la croûte avec Thomas Gunzig. J’adore sa plume.

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Porte-mine ou dessin numérique ?

Porte-mine. Je commence toujours par penser ma création sur papier. Elle passe de ma tête à la mine de mon crayon et se dessine sous mes yeux. Avant de la projeter et de la numériser.

Le plat qui vous ramène en enfance?

Un gratin de pâtes que ma grand-maman, originaire de Spa, me faisait. Quelque chose qui tient au corps. Avec du bon jambon, une belle couche de fromage et surtout bien gratinée.

Un métier que vous auriez pu exercer?

Il faudrait plusieurs vies… Si je n’étais pas designer, j’aurais aimé devenir chercheur. C’est un domaine fascinant. Et c’est dingue de voir ces personnes tellement portées par leurs passions rechercher quelque chose toute leur vie. Avec ardeur et rigueur.

L’objet design que vous adorez ?

Celui qui n’est pas designé. Qui est anonyme. Que tout le monde connaît et utilise. Comme la pince à linge par exemple, je trouve ça fantastique. Un design qui est utile, simple, universel et s’ancre dans le temps. On ne peut pas rêver mieux.

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Esthétique ou fonctionnalité?

Les deux! Déjà je n’aime pas tant le mot esthétique mais soit… Ensuite, un objet qui est juste beau mais n’a aucune justesse ne sert à rien. Mais sans esthétique, ça manque cruellement d’âme. C’est là l’enjeu, et l’intérêt. Trouver le juste équilibre et donner corps à ce qui est diffus. Et de cette recherche de justesse découle toujours une certaine beauté je trouve.

Ce qui vous saoule vraiment?

Le Moscow Mule. Tellement bon mais c’est un vrai piège! Sinon, la mauvaise foi.

L’appli de votre smartphone qui est le plus souvent ouverte?

Spotify. C’est génial pour découvrir de nouveaux artistes et musiques! Mais de manière générale, j’essaye d’éviter d’être trop sur mon smartphone, on est trop derrière nos écrans et plus assez devant…

Votre moyen d’expression préféré?

Difficile d’en isoler un… C’est justement le but de mon travail. L’essence de ce que je fais réside dans l’intersectionnalité très fine entre tous les médiums que j’utilise. Mais si je devais vraiment en extraire un, je dirais le mot. Car c’est toujours par lui que tout commence, il est toujours présent.

Un mot pour vous décrire?

Funambule. Toujours en recherche d’équilibre et de justesse tout en prenant des risques. Par essence, le design n’est pas confortable. Et de cet inconfort naît la recherche d’équilibre.

La création dont vous êtes le plus fier ?

J’ai beaucoup de mal à poser un regard extérieur sur mon travail, je suis mauvais vendeur. Je pense que ma plus belle réussite, plutôt hors champs, c’est mon fils. Je trouve ça fabuleux de pouvoir assister aux premières loges de chaque étape d’une vie.

Ce que vous aimeriez faire, là, tout de suite?

Aller courir. Prendre mes ailes d’oiseau et m’envoler loin. M’aérer l’esprit et goûter à cette liberté.

Space is the place, au MUDAC de Lausanne, jusqu’au 4 février 2024. mudac.ch
@jeanfrancoisdor_loudordesign

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