En images: un trésor de béton et de verre, en pleine nature danoise
Surplombant le détroit de Sund, cette villa minimaliste d’inspiration japonaise, faite de béton, de verre et d’acier, a été imaginée par le designer danois Ole Palsby. Un vrai trésor architectural en pleine nature.
S’il est assez méconnu chez nous, la réputation du Danois Ole Palsby n’est plus à faire dans son pays, où il est notamment célèbre pour avoir imaginé la gamme de cuisine Eva Trio. A sa mort, en 2010, à l’âge de 75 ans, il a légué cette villa créée six ans plus tôt avec son épouse, la céramiste Bente Hansen, aux architectes Maria Christine Saxe Hansen et Peder Elgaard. Le couple a immédiatement été séduit par la structure de l’habitation, située dans le nord de Sjælland, et ses différents niveaux. Béton, verre et acier sont les éléments principaux de cette maison minimaliste d’inspiration japonaise, qui fait la part belle à l’ouverture dans tous les sens du terme. « Le cadre dans lequel nous choisissons de vivre a une influence considérable sur notre développement personnel et artistique, et nous n’avons absolument pas hésité quand nous avons vu cette merveille. C’est un endroit magique qui invite au calme. La vue sur la mer n’est jamais la même et nous inspire », explique Maria Christine Saxe Hansen, diplômée de la Royal Danish Academy of Fine Arts à Copenhague et fondatrice de M SAXE et Maison & Me, une société de consulting en décoration d’intérieur, choix des couleurs et aménagement d’espaces.
Cette bâtisse recouverte d’acier Corten avec un toit en zinc était faite pour ce duo féru d’architecture durable, fonctionnelle et esthétique. « Le choix des matériaux et leur impact sur les visiteurs, la façon dont ils nous entourent, étaient cruciaux pour nous, raconte notre hôte. Les matériaux durs comme le béton, l’acier et le verre sont à la fois doux et solides. Ce dernier a eu une place particulière dans l’esprit du concepteur quand il a dessiné la villa. Il a été influencé par ses nombreux séjours au Japon, où il a découvert l’univers de l’esthétique zen. Grâce aux grandes baies vitrées, la frontière entre intérieur et extérieur s’estompe, et la mer et le ciel font partie intégrante du décor. Elles reflètent également la lumière et deviennent alors des miroirs. »
L’habitation est composée de deux bâtiments indépendants, reliés par un couloir vitré et séparés par une cour et un petit jardin. En dessous, se trouve un rez-de-chaussée de 200 m² qui fait office de base commune à ces deux entités bien distinctes. La première sert de « machinerie », avec l’atelier, les espaces de travail, le bureau et le local technique, tandis que la seconde, avec vue sur la mer, abrite le vaste salon, la cuisine et la salle à manger, ainsi qu’une chambre d’amis et une bibliothèque à l’étage. Le passage de verre permet la transition entre vies privée et professionnelle. Un espace pensé pour ne jamais induire un sentiment d’oppression.
« Nous avons beaucoup de respect pour les idées d’Ole Palsby. Même si nous avons apporté quelques modifications aux plans de départ, nous avons essayé de conserver le concept de base, qui était déjà très bien tel quel. Bien que les espaces soient très distincts, nous ne nous sentons jamais isolés », poursuit la propriétaire, qui affirme que ce nid douillet est si raffiné que pièces intimes et ouvertes cohabitent harmonieusement.
Pouvoir de transformation
Au cours de sa vie, le couple danois a rassemblé de nombreuses peintures, sculptures et objets contemporains, dont ils aiment agrémenter leur déco toujours différente. Tous les équipements tels que la cuisine équipée, les placards et les étagères sont intégrés dans les murs. Mais, en réalité, les baies vitrées ne laissent plus beaucoup de place aux meubles, que le somptueux paysage remplace tout naturellement. « Nous n’avons qu’une seule règle: que le design des opus que nous utilisons pour garnir les pièces puisse s’adapter à tous les types d’espace. Nous voulons un intérieur simple, nous aimons pouvoir vivre dans un environnement qui varie en fonction des saisons et de nos besoins. »
Selon la maîtresse des lieux, s’installer dans une construction comme celle-ci fut une vraie aventure: « Nous avons l’impression d’être en vacances tout au long de l’année, détendus et libres. Je pense que la maison a son propre caractère et ses humeurs changeantes. S’il fait lourd et brumeux, elle sera plus sombre, et si le temps est beau et clair, elle tend à disparaître. Ce pouvoir de transformation est fondamental. Mon chez-moi est devenu une partie de moi-même, je n’imaginais pas cela possible. C’est impressionnant de voir ce que l’art de bâtir, quand il est de qualité, peut avoir comme impact sur votre vie. »
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