À Lille, visite d’une maison de chineurs, où l’on se sent en vacances, même sous la grisaille
A deux pas de la capitale des Flandres, Marion et Mathieu ont aménagé de leurs mains un pavillon aux accents seventies… avec la furieuse envie de se sentir en vacances toute l’année. Mission accomplie: le lieu, baigné de lumière, respire la sérénité et la joie de vivre.
C’est peut-être le remède pour tous ceux qui souffrent perpétuellement de la nostalgie de leur dernière escapade lointaine: se façonner un logis où l’on se sent dépaysé, en avril comme en octobre. C’est le parti qu’ont pris Marion et Mathieu, un couple de Lillois attaché à sa cité, lorsqu’ils ont acheté ce pavillon de plain-pied, à Marcq-en-Barœul.
«Nous vivions dans une habitation des années 30 en ville que nous avons vendue juste avant le Covid. J’étais enceinte de sept mois de mon deuxième enfant et cette période de lockdown a été sportive. Quand nous avons enfin été déconfinés, j’ai trouvé ce bien en ligne, une nuit, en allaitant. C’était à 15 minutes à vélo du centre de Lille. J’ai eu un vrai coup de cœur. J’ai envoyé l’annonce à 2 heures du matin à mon mari. Et le lendemain à l’aube, on appelait», raconte la propriétaire.
Lille à deux pas
L’habitation étant implantée au bout d’une petite rue bordée de maisons ouvrières, dans un quartier populaire, Marion et Mathieu ne savent pas trop à quoi s’attendre lors de leur visite. Caché derrière une lourde porte d’enceinte, le site a autrefois été occupé par une usine à chaussures avant qu’on y reconstruise une maison. «Quand on est arrivés, tout était turquoise, vert pomme, full color. Les pièces étaient fermées…», s’amuse notre hôte.
Le tandem est néanmoins immédiatement séduit par le jardin et le fait que même les trois chambres s’ouvrent sur celui-ci. La verdure et la lumière – renforcée par des percements en toiture – sont dès lors omniprésentes à l’intérieur.
«Avec des enfants en bas âge, tout est simple ici. On laisse tout ouvert et ils peuvent aller où ils veulent. Et à l’extérieur, on est au calme et à l’abri du vent grâce au bâti environnant. Il fait donc vite chaud et on a l’impression d’être toujours en vacances dans ce petit cocon. Personne ne nous voit, vivons cachés, vivons heureux», complète avec le sourire Marion.
A quatre mains
Le duo pressent aussi rapidement le potentiel des volumes. L’idée de décloisonner l’ensemble pour avoir un espace de vie plus grand et une belle cuisine, en lien avec la salle à manger, voit le jour. Tout comme celle d’exploiter la mini mezzanine qui donne sur le coin repas – un espace perdu jusqu’alors. Elle est réaffectée en cabane-chambre d’amis. Un repaire ludique que les deux enfants de la famille, Marceau (6 ans) et Paula (3 ans), n’hésitent pas à investir avec leurs copains.
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Sans architecte, le couple se lance dans la transformation. Elle est une chineuse compulsive et a toujours aimé feuilleter des magazines pour s’inspirer. Lui, concrétise les idées de sa femme! «Ça fait deux ans qu’on y est et c’est Mathieu qui a tout fait, précise sa compagne. Il est ébéniste (*) et il a de l’or dans les mains.»
L’artisan gère l’électricité, la plomberie, le réaménagement de la salle de bains mariant bois et carrelages – une idée piquée à un resto sur Pinterest – et bien sûr tout le mobilier sur mesure: les table, les patères, le meuble télé qui sert aussi de rangement à chaussures pour l’entrée, la cuisine, la bibliothèque, le petit bureau…
Jeux de couleurs
Pour rendre l’aménagement plus unitaire, toutes les pièces sont d’abord peintes en blanc au pistolet, en un temps record. Les sols, eux, sont ragréés puis enduits d’une peinture gris clair. Petit à petit, d’autres couleurs sont ajoutées çà et là pour pimper la composition, comme ce bleu nuit pour une chambre parentale plus cosy.
Le bois – de l’okoumé et du chêne teintés – est également omniprésent et apporte chaleur et douceur au projet. Tout comme les formes rondes, que ce soit pour le plan de travail de cuisine, les poignées d’armoires, les luminaires ou encore les enceintes musicales et les interrupteurs.
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On retrouve également ces rondeurs typiques des années 70 dans les trouvailles déco que Marion déniche à Lille (lire sa sélection de boutiques) ou ailleurs, notamment à La Kasbah, une boutique bruxelloise en ligne.
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«Beaucoup de choses viennent d’Emmaüs, c’est une mine d’or, même pour s’habiller. Je n’ai quasi rien d’autre dans ma garde-robe. Tous ces objets ont une histoire, ça m’émeut. Même les odeurs qui ne sentent pas forcément bon… Je me dis: «Tiens, ça sent un peu la grand-mère qui l’a gardé dans son grenier longtemps».» Une philosophie de vie qu’elle inculque aussi à son fils et sa fille pour les jouets: «Ils comprennent et consomment déjà moins.»
Vacances sans fin
Le couple a néanmoins jeté également son dévolu sur quelques pièces anciennes plus rares, via des spécialistes du vintage, ainsi que sur quelques éléments neufs, à l’image de étagères des frères Bouroullec près du poêle à bois…
«Au fur et à mesure, on ajoute des détails, conclut Marion. Tout se fait lentement en vivant dans la maison car on se rend compte des besoins au fil de l’eau. On a encore envie de peaufiner tout ça et ce qui est chouette, c’est qu’on est raccord question goûts. Il me fait confiance et je lui fais confiance. On forme un bon duo.»
Et de déjà rêver à la suite: «J’en suis sûre, un jour, on bossera sur un projet commun sur la Côte d’Opale ou en Bretagne. Trouver un joli endroit avec des cabanes ou une maison d’hôtes…» Ces deux-là ne sont pas près de revenir de vacances!
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