Visite d’une maison de vacances en bord de Lys transformée en résidence rétro chic
Au bord de la Lys, les souvenirs s’accumulent dans cette maison de vacances. Pour façonner un intérieur, Marie-Catherine ne recherche pas les grandes transformations. Elle préfère mettre en lumière la vue sur la rivière et un mix maximaliste de meubles et d’œuvres.
«Si vous saviez à quel point ma matinée a été mouvementée!» Marie-Catherine Staelens, énorme boule d’énergie douée à plusieurs égards, s’affale sur l’escalier de sa terrasse. Rentrée d’Espagne la veille, où elle retape la maison de famille, elle est de passage pour quelques jours en Belgique et a réussi à caser une foule de rendez-vous. Bien qu’elle ne soit pas là pour longtemps, de jolis bouquets de fleurs ornent sa maison.
«C’est ma petite routine, raconte-t-elle. Dès que je reviens, sécateur à la main, je me mets à la recherche de fleurs colorées et de branches décoratives dans mon jardin. La transition peut alors avoir lieu.» Ici aussi, sur les marches de l’habitation, l’agitation retombe. Du moins, l’espace d’un instant.
Palette de verts
C’est un des premiers jours sans pluie, et la météo s’annonce clémente. L’eau de la piscine des années 70 commence à se colorer de vert vif – une tâche de plus à ajouter à la liste –, se fondant joliment dans l’herbe. Le luxuriant jardin, légèrement en pente, débouche de manière spectaculaire sur la Lys. Aucune habitation ne gêne la vue: ici, aussi loin qu’on puisse voir, le canevas se teinte de vert. Cette maison de vacances appartient à la famille depuis deux générations. Tant Marie-Catherine que ses enfants y ont passé de nombreux étés, et depuis trois ans, elle partage son temps entre Cadaqués et ce havre de paix situé à Drongen, près de Gand. «Si je suis venue habiter là, c’est sûrement en partie par nostalgie, mais aussi parce que je trouve que c’est un endroit plein de charme. Ce logis me rend joviale et sereine à la fois. Ici, ma vie se met sur pause.»
Mais le charme est aussi assorti de points négatifs: simple vitrage partout, mauvaise isolation, intérieur vieillot, chauffage défectueux… Bref, une rénovation de fond en comble s’impose. Et elle aura bientôt lieu. D’ici là, il s’agissait de dépoussiérer l’intérieur.
Pour ce faire, Marie-Catherine ne s’est imposé ni freins ni règles: «Je suis une vraie maximaliste. Pour moi, la déco peut être chargée : pas de mobilier bien accordé, mais un méli-mélo de pièces qui ont du caractère et qui forment un tout intéressant. Bien sûr, je sais que l’intérieur est désuet, mais la salle de bains des années 80, le plafond en bois dans la cuisine et la moquette ont leur place ici. Le défi consistait surtout à rendre les lieux plus lumineux.»
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Collection de chaises
L’ensemble de l’aménagement a de quoi impressionner les adeptes de vintage et les fans de design. Marie-Catherine affectionne particulièrement les chaises et les fauteuils et on retrouve ici nombre de créations intéressantes: la Bold Chair bleu électrique de Big-Game, la Tongue Chair violette de Pierre Paulin, une Cognac Chair d’Eero Aarnio et une Rocking Chair jaune citron de Muller Van Severen côtoient des pièces plus sobres telles que le tabouret Oeni de Philippe Allaeys, un Togo couleur cognac de Ligne Roset et le Cane Divan de Lensvelt. Autant d’assises qui changent continuellement d’emplacement. Certaines restent ici et d’autres sont vendues.
Le point de départ était la table de salon avec vitre fumée. Cet élément avait toujours été là, d’ailleurs ses empreintes sont ancrées dans le tapis depuis des décennies. Comme Marie-Catherine ne voulait pas y toucher, elle a conçu la décoration du living autour de ce fragment d’histoire. Ce meuble, dorénavant couvert de livres, forme la démarcation entre les deux livings: l’un où elle s’installe pour lire près de l’âtre et l’autre, où elle boit la première tasse de café de la journée tout en profitant de la vue sur la végétation et la rivière.
Livres à foison
En revanche, s’il est une chose que la maîtresse des lieux ne cédera jamais, c’est sa collection de livres. L’architecte d’intérieur Jeanpierre Detaeye, avec qui elle a vécu ici quelque temps, a construit la bibliothèque en bois qui se trouve dans le séjour.
Le reste des ouvrages est empilé un peu partout. «Je suis très attachée à mes bouquins, de la littérature à la mode en passant par l’architecture. C’est toujours la première chose que j’empaquette lorsque je déménage. J’en remplis des caisses entières à ras bord puis je m’attaque au reste.»
Rien qu’avec ses nombreux cadres, on peut déjà aussi garnir un demi-camion de déménagement. Peu de murs restent nus, de la cage d’escalier à la cuisine. D’une part, cela insuffle de la personnalité à l’endroit, d’autre part, c’est un astucieux cache-misère, selon l’habitante. Elle possède ainsi des centaines d’œuvres, un mélange d’art et de kitsch. Certains sont des dons, d’autres des achats. Elle marie avec audace un Roger Raveel, un Frank Liefooghe et un Mark Manders avec de simples dessins au crayon, des affiches graphiques et des trouvailles de deuxième main.
«C’est le styling intérieur à la Marie-Catherine. Je n’en fais rien professionnellement, c’est juste quelque chose que j’aime faire. J’ai la chance d’avoir toujours vécu dans de belles maisons. D’une façon ou d’une autre, la vie me mène vers de chouettes endroits. L’esthétique joue un rôle majeur dans ma vie. Si je ne pouvais pas m’entourer de beauté, je ne tarderais pas avoir le cafard.» Il ne reste plus qu’à lever le pied, pour pouvoir encore mieux en profiter.
Marie-Christine Staelens en bref
-Elle a fait des études de communication appliquée à Gand, puis a travaillé quelque temps dans le secteur de la culture.
-Depuis 1995, elle collabore avec plusieurs marques de mode et boutiques. Elle est actuellement acheteuse pour la boutique James x basile à Nieuport.
-En parallèle, depuis 2005, elle est copywriter sous le nom
Marie Écrit, pour des clients tels que Sofie Dumont, Affordable Art Fair et Wenneker.
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