Fleur Breteau évoque les lovestores, l’épanouissement sexuel et les diktats
La Française a travaillé au sein d’un » lovestore » : Une boutique cool, célébrant la sensualité et la sexualité. Mais derrière l’aspect ludique, qu’en est-il de notre intimité ? Le recueil qu’elle publie lève le voile sur la question.
Comment est née la chaîne des » lovestores » ?
C’est le cofondateur qui m’a demandé de rejoindre l’aventure. Au départ, j’étais branchée cinéma, littérature ou stylisme, mais ça m’a plu d’imaginer un lieu dans lequel des couples, des hommes ou des femmes pouvaient choisir des cadeaux intimes, que ce soit des objets sexuels ou des présents originaux. Malgré les infos du corps médical ou des sexologues, nous n’étions pas préparés au contact avec les clients, qui avaient surtout besoin d’écoute.
Pourquoi transmettre leurs paroles dans ce livre ?
Plein de mots et d’images se baladaient dans ma tête… Comment les traduire sans les trahir ? Je ne pensais pas que la vie affective et sexuelle était si compliquée. Il y a une telle absence de connaissance, tant de tabous et de manque de curiosité. Parfois, il faut juste sortir de la routine et de l’ennui.
Outre le côté « confessionnel « , on offrait des moments de rigolade et de détente, pour dédramatiser le sexe ou libérer la pression. Tout le monde n’est pas Dita Von Teese ! Loin d’être dans le jugement, je révèle ce regard sur l’intimité, la solitude et le désarroi. Sex and the City a eu un gros impact sur la libération sexuelle des femmes, mais le décalage entre les médias et la réalité est très important.
Quelle est votre vision de la sexualité aujourd’hui ?
On se trouve dans une société d’épanouissement sexuel, or sur le terrain, on note une schizophrénie entre l’hypersexualité et la frustration. De par un déficit d’éducation sexuelle, il y a de gros malentendus.
On compte sur l’autre pour être un révélateur, alors qu’on doit avant tout découvrir et connaître son propre corps. Les objets ne suffisent pas si l’on n’est pas attentif à soi-même et à autrui. Certains renoncent au sexe, par peur d’être trop gros ou trop vieux, or c’est le moteur de nos vies ! N’oublions pas aussi de parler de plaisir, d’amour, de flirt, de jeux et d’imagination. L’amour et le sexe sont si précieux qu’on doit résister aux diktats. Nous ne sommes pas des pros de l’amour, mais que cela ne nous empêche pas de le vivre.
L’amour, accessoires, par Fleur Breteau, Verticales, 275 pages. p>
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