En images: l’appartement anversois d’un collectionneur acharné d’objets insolites
Sa collectionnite aiguë a débuté quand il avait 14 ans, avec des panneaux publicitaires de Coca Cola. Aujourd’hui, son appartement anversois aux accents vintage déborde de curiosités. Chaque détail du logis mérite une histoire en soi.
A l’avant, la verdure du Stadspark d’Anvers, à l’arrière, une impressionnante mosaïque de toits: dans l’appartement de l’artisan boulanger Bruno Vanhelmont, c’est la vue qui l’emporte. Par temps clair, on peut même apercevoir les chevaux en bronze sur le toit du KMSKA.
«Lorsque j’entre quelque part, je remarque rarement le sol, nous confie l’intéressé. Je regarde en haut, la lumière et ce que l’on voit tout autour. Lorsque j’ai visité cet appartement en 2007, je me suis assis ici pendant un certain temps, je me suis même allongé, pour sentir l‘impact de l’extérieur. Mais en fait, j’ai tout de suite su que ce logis serait le mien. »
Objets accumulés
Le logement se trouve au dernier étage et a été agrandi par un volume supplémentaire. Il dispose ainsi d’une deuxième chambre avec salle de bains et de deux terrasses sur le toit. Il y a donc beaucoup d’espace pour abriter les passions de Bruno Vanhelmont. Et il y en a beaucoup!
Notre homme collectionne notamment des robots anciens, des radios, des lampes, du mobilier belge et italien et des souvenirs de l’Expo 58. « J’avais 14 ans lorsque je me suis intéressé aux panneaux publicitaires de Coca Cola. Depuis, j’ai amassé une collection d’objets vintage importante. M’en séparer serait impossible, car je suis attaché à chaque pièce.»
Une étagère murale faite sur mesure en zebrano, un bois africain rayé, accueille certaines de ces curiosités: une série de radios et même un distributeur de boules de gomme. Dans la chambre, une vitrine fait office de mini-expo dans laquelle des menottes et des aimants de l’exposition universelle sont soigneusement disposés. Et puis il y a les nombreux meubles insolites que le propriétaire a conservés…
Espaces bien gérés
Et pourtant, aucun des espaces ne semble surchargé car le boulanger a un excellent sens de l’esthétique et de l’équilibre. « J’aime créer des atmosphères, alterner des zones plus tranquilles avec de petits coins plus surprenants et à chaque fois différents. »
Ainsi, dans cet intérieur, une commode rouge vif des années 80, dessinée par le Japonais Shiro Kuramata, s’harmonise parfaitement avec le mur en mosaïque orange de la salle de bains. Le cactus d’un vert éclatant, conçu dans les années 70 par Guido Drocco et Franco Mello, contraste avec la lampe sophistiquée Artiforte Magneto et un meuble en bois de Willy Van der Meeren.
Près du lit se trouve un authentique haut-parleur d’oreiller couleur menthe datant des années 50. « Cet appareil, était autrefois utilisé dans les hôtels américains, nous explique son acquéreur. On le plaçait sous l’oreiller, on y insérait une pièce de monnaie et on obtenait 15 minutes de musique. »
Une passion pour la musique
Parallèlement à cette compilation d’objets en tous genres, Bruno Vanhelmont est aussi mélomane. On retrouve donc des armoires pleines de disques, du jazz à ce qu’il qualifie lui-même de « trucs obscurs ».
Une fois de plus, l’esthète qui sommeille en lui se manifeste lorsqu’il montre quelques-unes de ses pochettes préférées, comme Caribbean Moonlight des Baxter. « Regardez cette œuvre d’art époustouflante, nous lance-t-il. Cet homme a battu des records du monde avec des covers qui suggèrent qu’il a vu la moitié du globe, alors qu’il était apparemment un grand solitaire qui ne sortait jamais. Ce genre d’histoire me fascine. »
Dans le salon, on ne peut rater le juke-box et dans la chambre se trouve un Thorens, un tourne-disque suisse utilisé à l’époque par la BRT, sur lequel les vinyles sonneraient le mieux. Mais c’est surtout Bang & Olufsen qui diffuse les morceaux dans cette antre. Chaque pièce, jusqu’à la salle de bains, est équipée d’un système de la marque soigneusement dissimulé.
Le choix des meilleurs artisans
Bien que Bruno Vanhelmont ait fait appel à Ilse Breens d’AIDarchitecten pour rénover ce bien, on remarque qu’il a soigneusement réfléchi à l’aménagement au préalable. C’est surtout dans les nombreux détails que l’on reconnaît son perfectionnisme.
Ainsi, il a fait fabriquer des interrupteurs qui seront bientôt gravés par pièce. Il hésite juste encore sur la police des lettres: une typo raffinées des années 20 ou plutôt une plus robuste faisant « machine à écrire ». Le genre de petite réflexion qui anime l’habitant.
Comme la fois où il s’est demandé comment dissimuler en partie, dans sa cage d’escalier, une lampe en plomb provenant du pavillon Nestlé de l’Expo 58. – « J’aime me casser la tête sur ce type de projet », rigole-t-il.
Pour ce faire, il se plaît à faire appel à des professionnels triés sur le volet. Pour encadrer l’œuvre de Roy Lichtenstein Living Room, il a par exemple contacté le KMSKA pour savoir qui avait fait le meilleur travail. Il ne voulait pas que les sérigraphies soient coupées. Entre-temps, ils les a conservées autour de rouleaux de bambou, pour les préserver.
Une histoire de cheminée
Et notre interlocuteur de nous raconter cette anecdote, liée à sa cheminée, le Gyrofocus, en guise d’au revoir…
« Son concepteur, Dominique Imbert, a été invité à Londres par le célèbre architecte Norman Foster. Celui-ci avait construit un bureau et souhaitait une cheminée sur mesure. Imbert lui a montré son projet, après quoi Foster a fait des suggestions pour l’adapter. L’histoire raconte qu’Imbert a refermé son dossier et a tourné les talons. Un jour plus tard, Foster l’a appelé en lui disant: « c’est bon, faites ce que vous avez à faire.’ Chaque professionnel sait ce qu’il fait et doit défendre son produit. Je ne veux pas que vous me demandiez de mettre moins de céréales dans mon pain. Si vous voulez un bon pain, c’est le meilleur. »
En bref: Bruno Vanhelmont
- Durant vingt ans, il a conservé la boulangerie Vanhelmont, à Anvers. Une affaire reprise de ses parents.
- En 2015, il a décidé de voir plus petit et a fermé cette maison.
- En 2016, il a donc ouvert avec Freija Pauli la boulangerie artisanale Brood & Spelen à l‘Oude Beurs à Anvers.
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